Chapitre 14 - partie 2

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Robin, après avoir fixé le ciel, rabaisse la tête dans ma direction, et je peux voir de l'affolement dans ses yeux et... du regret ?

— Je... je dois y aller...

— Pourquoi ?

Il ne me répond pas et recule d'un pas. Je peste intérieurement. On n'est jamais mieux servis que par soi-même... Je lève les yeux vers le ciel, ou plutôt, vers les toits de Paris. Mais rien. A par des pigeons qui virevoltent, rien bien anormal.

— Il y avait quoi ?

Je me tourne vers Robin pour entendre sa réponse mais... Il a disparu. Je fais volte-face. Il n'est nul part. Je regarde tout autour de moi, mais ne le trouve pas. J'ai beau scruter les rues, je ne le vois pas.

Il a dû partir en courant dans la petite ruelle qui se trouve à une dizaine de mètres. Je sais qu'il court très vite. Je l'ai vu faire lundi, en cours de sport j'étais sidérée. Mais qu'est-ce qu'il lui a pris de m'abandonner comme ça ?

Il m'avait pourtant bien fait comprendre son souhait de m'accompagner chez le véto ! Lui qui m'avait paru sympa un instant... je retire ce que j'ai dit. Tout cela n'était sûrement qu'une facette. Il y a quelque chose qui coince avec ce gars.

Ma nature curieuse me pousse à vouloir découvrir de quoi il s'agit, mais il va falloir que je l'ignore cette fois-ci. Mon instinct me dit que je n'aimerais pas ce que je pourrais découvrir... Ou alors je me trompe du tout au tout. Peut-être qu'il vient juste de s'apercevoir que je peux, moi aussi, être quelqu'un de fréquentable. Mais ça n'explique pas pourquoi il a disparu comme ça...

Une voiture qui klaxonne à quelques mètres de moi me sort de mes pensées avec un sursaut. Je me remets à marcher vers la clinique vétérinaire. Je dois aller faire soigner ce chaton, avec ou sans Robin.

***

Une sonnette retentit lorsque je franchis la porte. Je repère l'accueil, juste en face de l'entrée. L'hôtesse d'accueil est déjà occupée avec une cliente âgée qui achète des pipettes anti-puces pour ses chiens. Je me place derrière elle pour attendre mon tour.

— Au-revoir, à bientôt !

La salutation de la cliente me tire de mes pensées. Elle se dégage du comptoir, emportant avec elle ses achats, et me laisse seule dans cette pièce. Je m'avance vers la jeune femme du comptoir, hésitante. Elle m'a l'air très jeune, ses cheveux blonds sont reliés en un chignon tiré et ses yeux sont parfaitement maquillés.

Elle aborde une expression hautaine qui ne me plaît pas du tout. Je comprends son expression suspicieuse devant mon allure puante et débraillée, mais ce n'est pas une raison pour me toiser de la sorte. Elle fronce du nez lorsque je m'approche du comptoir. Navrée pour l'odeur ma vieille, mais crois-moi, quitte à choisir, j'aurai évité de m'écraser dans des poubelles puantes.

— Que voulez-vous ? m'accueille-t-elle d'une voix sèche.

Que vous soyez aimable.

— Je... heu...

Je commence à bredouiller quelque chose d'incompréhensible, et me maudis intérieurement de ne pas avoir préparé un petit discours auparavant. Je réfléchis un instant, puis me rappelle un dicton de ma grand-mère : une image vaut mille mots. Je tends les bras en avant, exposant le chaton. Une fois séparé de la chaleur de mon coude, il se met à miauler.

La jeune fille écarquille des yeux et se penche sur le comptoir pour mieux regarder. Avant qu'elle n'ait le temps de dire quoi que ce soit, je lui raconte comment je l'ai trouvé. En omettant mon bain de poubelle, évidemment. Cette fille à l'allure parfaite en aurait fait une crise cardiaque.

Une fois que je lui ai bien tout expliqué, elle se rassoit bien confortablement dans son fauteuil et relève ses yeux vers moi, dans lesquels je perçois une expression moqueuse et hautaine plus écrasante que jamais.

— Et qu'attendez-vous de nous au juste ? Il est aux portes de la mort votre animal, là !

Sa remarque me prend de cours. Elle est stupide ou quoi ? Je vous l'apporte pour que vous le mangiez ! Comme il est presque mort, autant l'achever tout de suite, qu'en pensez-vous ? Les mots acerbes sont sur le point de quitter ma langue lorsqu'une autre voix retentis.

— Corinne !

Nous tournons toutes les deux la tête vers l'origine de la voix. Une femme d'un bon poids et d'une quarantaine d'années, vêtue d'une longue blouse blanche se tient à l'entrée d'un couloir, une main posée sur le mur. Elle fixe un instant la jeune femme, son silence en disant long.

La fameuse Corinne fini par pousser un soupir et leve les yeux aux ciels. Je devine par ce rapport de force que la femme doit être la vétérinaire, la fille une des auxiliaires, et que le courant doit mal passer entre les deux. Soudain, la vétérinaire s'approche de moi en poussant un petit cri attendris. Elle s'approche de mon chaton, mais s'arrête net et voyant son état.

— Que s'est-il passé ? me demande-t-elle avec un regard soucieux.

— Elle l'a pioché dans une poubelle, explique l'auxiliaire en soufflant de son siège.

— Comment ça ?

Je lui raconte la version courte des faits. Elle commence à caresser du doigt la tête du chaton qui miaule toujours puis elle relève les yeux vers moi.

— Il faut faire vite avant que son état ne se dégrade, remarque-t-elle.

Puis, elle me fait signe de la suivre. Soulagée, je me mets à sa suite. Mais juste avant de nous engouffrer dans le couloir, la voix de Clara se fait de nouveau entendre.

— J'espère au moins qu'elle a de l'argent...

La vétérinaire se retourne vers son auxiliaire et lui jette un regard noir, puis nous entraîne dans une nouvelle salle tout en grommelant quelque chose entre ses dents, quelque chose comme quoi la fille du voisin engagée gentiment pour le mois va vite finir à la porte.

***

Bonjour à tous !

Alors oui, je sas, ça fait trèèèès longtemps que je n'ai pas posté, mais... revoilà un chapitre !

Tout d'abord j'étais très occupée ces dernier temps, et puis j'ai beaucoup hésité avant de poster cette partie, je ne la trouvais pas assez intéressante pour vous, lecteurs. Puis je me suis souvenue de ce que m'a dit un de mes chères amies (qui se reconnaîtra) : que dans son propre live, il y avait plein de passage pas si intéressants que ça, elle les a juste écrit pour le plaisir d'écrire.

Donc j'ai décidé que j'allais poster cette partie car je me suis bien amusée à écrire ce passage, donc je vous le partage :)

Je ne pense pas être très présente les semaines à venir parce que je passe le BAC :'( , puis je pars en vacances. Et aussu parce que j'écris (ou plutôt tente d'écrire) en parallèle une autre histoire que vous verrez peut-être un jour ;)

Donc voilà ! Merci à ceux qui auront lu ce pavé, merci à tous ceux qui lisent cette histoire qui me tient vraiment à cœur <3 Merci

DIVISÉS - Transformation [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant