My [half] brother

🌻4🌻: J'ai faim.

Pour la première fois depuis des jours, j'avais profondément dormi. J'avais presque oublié l'effet d'une bonne nuit de sommeil. J'étais seule dans la chambre, Maryse et Carlah étaient déjà réveillée. Je décidai de rester encore au lit. Dans ma tête, je faisais une liste de choses à faire durant les jours à venir pour m'amuser. Rien ne devait me troubler.

— Alice ? m'appelle David.

— Tu peux rentrer, lui criai-je.

— As-tu pris des somnifères ? me lança-t-il en rentrant.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Il est presque midi.

Je sursautai, incrédule. J'attrapai mon téléphone pour vérifier l'heure. Il ne mentait pas. Je savais que j'avais beaucoup dormi mais pas autant que ça.

— On a beau essayé de te réveiller mais tu semblais être morte.

— Ne dis pas ce genre de bêtises.

— Va te préparer, on sort.

— On va où ?

— J'ai faim.

Je me laissai tomber paresseusement sur le lit. David qui disait avoir faim, c'était une première. D'un autre côté, la maison était bizarrement calme.

— Où sont les autres ? demandai-je à mon meilleur ami qui, à mon arrivée, verrouilla son téléphone.

— Partis, dit-il précipitamment.

— Pourquoi tu es resté ?

— Je ne pouvais pas te laisser seule.

— C'est gentil de ta part mais je ne te crois pas, croisai-je les bras.

Il fronça les sourcils, perplexe.

— Qu'est-ce que tu caches ?

Il se leva brusquement du canapé.

— Hier, j'ai vu un bistrot pas très loin d'ici.

— Mais...

— J'ai faim Alice, me prit-il le bras pour m'entraîner dehors.

Sa façon étrange de se comporter était à suspecter. Il avait dit "J'ai faim" deux fois. Il s'assura que toutes les portes fussent bien fermées avant qu'on prenne la route. Il était très pressé, trop même. Pour une petite sortie, il était habillé élégamment.

— Ralentis David, me plaignis-je.

— Ce n'est pas de ma faute si tu es si petite. Quelle paresseuse que tu fais ! me reprocha-t-il.

L'endroit était charmant. Je me demande comment j'avais pu ne pas le remarquer. Assis sérieusement en face de moi, mon meilleur ami consultait le menu.

— David, t'as vu ? chuchotai-je.

— Les prix sont raisonnables, passa-t-il une main dans ses cheveux récemment coupés.

J'attrapai le carnet qu'il tenait dans ses mains et qui cachait son visage. Il ne le lisait même pas.

— Je ne parlais des prix. Mais de la soup joumou qu'ils vendent le matin.

— Qu'est-ce qui t'étonne ? le reprit-il.

— Tu...

— Bonsoir. Bienvenue à Choublak resto, nous adressa une jeune fille très souriante. 

— Salut ! répondit David, souriant.

— David ? s'exclama-t-elle.

— Oui ?