Chaque week-end depuis ces trois derniers mois, elle l'attendait. À cet endroit peu fréquenté, loin de chez elle où le risque de croiser une connaissance était faible. Il faisait froid, on était en novembre, il était en retard. Étonnant venant de la part d'un homme pour qui la ponctualité est une devise. Elle jeta un œil à sa montre, il se faisait tard, elle devrait rentrer. Mais, ce rendez-vous habituel ne serait pas le même. Jamais, elle n'aurait pensé que cette relation durait aussi longtemps. Au début, en jouant à ce jeu de séduction, elle espérait mettre un terme à son ennui. Voilà qu'elle commençait à s'attacher à cet homme qu'elle voyait en secret alors qu'elle ne devrait pas.
— Je t'ai manquée ?
Quelqu'un venait de lui sursurer à l'oreille et déposer en même temps une veste de costume sur son dos. Son parfum, dont l'odeur était imprégnée dans ses narines comme une marque indélébile, lui procurait une tranquillité inexplicable. Il l'embrassa comme un homme amoureux, cette pensée la fit peur et elle recula.
— Qu'est-ce qui ne va pas ? C'est à cause de mon retard ? s'inquiéta-t-il.
— Non. Il faut qu'on parle.
— Devrais-je m'inquiéter ? fit-il sous le ton de la plaisanterie.
Elle baissa la tête en guise de réponse. Ensuite, elle lui proposa d'aller dans un restaurant où ils pourront discuter à l'abri du froid. Toutefois, il se demandait ce qu'elle pouvait bien avoir à lui dire. Cette femme à qui il offrait tout son temps libre et dont la compagnie lui faisait un bien fou. La première fois qu'ils s'étaient vus, il ne s'imaginait pas qu'une simple saluation conduirait à une idylle qu'il trouvait passionnante. C'était un risque, il le savait. Il trompait la femme avec qui il venait de se marier. Après moult réticences, il avait fini par succomber au charme et aux regards doux que lui lançaient sa voisine. C'était une belle femme avec un physique plus attrayant que son épouse. En même temps, il avait peur de tomber amoureux d'elle, il ne se le permettrait pas.
— Tu veux manger quoi ? lui demanda-t-il.
— Je n'ai pas faim.
Quelque chose n'allait pas avec elle, il le sentait. Elle était bizarre et avait même mis interrompu leur baiser. Il prit ses mains dans les siennes et les carressa comme à son habitude. Elle ne sourirait pas.
— Qu'est-ce qui ne va pas ?
— On ne peut pas continuer cette relation, lâcha-t-elle doucement.
Il savait depuis le commencement que c'était éphémère. Mais là, cela lui parut subit. Il ne voulait pas rompre maintenant.
— Pourquoi ? osa-t-il demander.
— Pour la simple raison que nous sommes mariés.
— Je ne te crois pas. Il y a autre chose.
— Comme quoi ?
— Tu as un autre amant.
— Tu es fou. Ce n'est pas parce que je trompe mon mari avec toi que cela signifie que je voie quelqu'un d'autre, dit-elle, vexée.
— Je m'excuse... je ne voulais pas.
— On se voit déjà depuis trois... jusqu'ici, je n'avais eu aucuns regrets. Mais, en voyant ta femme ce matin... j'ai su qu'on aurait pas dû.
Il se sentit honteux soudainement. Sa femme lui faisait entièrement confiance. Il l'avait trahie. Pour justifier son acte, il se trouvait une bonne excuse. Elle ne lui accordait pas assez de son temps, elle avait tout le temps la tête dans ses livres, il se sentait négligé. Si cela n'avait pas été leur voisine, cela aurait été une autre.
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My [half] brother
Teen Fiction[Terminé] Après deux semaines de vaccances à Ennery, les parents d'Alice décident qu'elle revienne auprès d'eux. En arrivant, ils l'annoncent deux bonnes nouvelles dont elle est à moitié satisfaite. Tout ne s'arrête pas là. Ce qu'elle ne sait pas, c...