🌻27🌻: Au revoir.

27 12 0
                                    

— Éric Casimir fut l'homme le plus généreux que j'ai connu...

Le funérarium était rempli de gens. La famille, des anciens collègues, des amis proches et d'autres personnes qui ne connaissaient pas personnellement le défunt. Un grand silence régnait en maître à croire que personne le le pleurait. Pourtant, derrières les lunettes que portait son ex-femmes, un torrent inondait ses yeux. Malgré les années, les mauvais traitements qu'il lui affligeant, elle vouait une grande tendresse à son égard. Son frère qui parlait de lui avait raison. C'était l'homme le plus généreux qu'elle connaissait. Tout s'était passé tellement vite. Elle s'était même surprise à regretter de n'avoir pas été là pour lui ces deux dernières années de souffrance qu'elle ne soupçonnait pas. Peut-être que cela aurait été différent.

À cité d'elle, son fils cadet ne cachait pas ses émotions. Depuis son retour, il ne lui adressait pas la parole, il semblait la fuir. Elle ne savait pas quoi penser de ce comportement. Savait-il ? Elle ne le croyait pas. Elle  ne pouvait même pas le consoler comme si on le lui interdisait. On l'appela pour parler de son défunt époux malgré les protestations de son ancienne famille qui la détestait. Particulièrement son ancienne belle-mère qui avait toujours désapprouver le mariage. Elle essuya ses joues et avança timidement vers le pasteur. Elle commença par raconter le jour de leur rencontre pour finir avec leur séparation qui fut douloureuse. Ensuite ce fut le tour des enfants. Carlah était la plus inconsable. Plus rien ne l'attendait dans la capitale. Ou plutôt plus personne.

Éric fut enterré. Personne n'allait plus le revoir. Il laissa derrière dans le cœur de ses bien-aimés un océan de tristesse. Une semaine après, on le pleura encore.

***

Je n'arrivais toujours pas à croire ce qui venait d'arriver. Ma vie fut bouleversée en quelques jours seulement. Mon père qui ne l'était pas vraiment, mort et celui qui l'était vraiment, je ne le connaissais pas. Une semaine après,un avocat était venu frappé à notre porte. Au début, je pensais qu'il allait nous parler des dettes qu'avait laissées Éric car, on nous a raconté qu'il passait la plupart de son temps dans les bars et les casinos. Mais, ce fut son testament qu'il était venu nous lire. Il avait pensé à nous. Même à moi. Deux jours après, ma mère décréta qu'il fallait retourner aux Gonaïves jugeant qu'on était restés trop longtemps dans la capitale. Je dirai plutôt dans cette maison. Je voyais bien qu'elle n'était pas à son aise. Mais avant, je devais me rendre chez Alice. Ce qui était bizarre, elle m'avait demandé de ne rien dire à ma mère. Je l'avais écouté et m'étais retrouvé dans son salon qui avait bien changé accompagné de ses parents.

— Tu vas bien ? me demanda son père sans nonchalance.

— Je tiens le coup, répondis-je.

Entre sa mère qui se triturait nerveusement les doigts et son père qui évitait mon regard, je ne savais pas quoi penser. Me prenaient-ils soudainement pour un fragile ? Étais-je venu ici pour ça ? Seuls Alice et son père s'étaient présentés à l'enterrement, étant enceinte, sa mère ne pouvait pas.

— Alice, qu'avais-tu donc à me dire ?

Elle tourna la tête en direction de Monsieur Albert comme s'il détenait la réponse. Une réponse qui tardait à venir. Il me semblait qu'elle craignait quelque chose ou encore, elle était effrayée

— On sait qui est ton père, lâcha subitement sa mère à croire qu'elle faisait l'effort pour ne pas le dire.

Cette fois, ce fut moi qui tourna la tête en direction de ma meilleure amie. Elle en avait parlé à ses parents. C'était un secret que je lui avais confié. Personne d'autres à part elle ne savait que j'étais au courant.

My [half] brotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant