🌻3🌻: À la rivière.

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J'ai jamais aimé la rivière. Étant donné que tout le monde y allait, j'étais obligée car je ne pouvais pas rester seule. Munie de mon calpin sans oublier mes crayons, je me disais que je retrouverais peut-être le goût de dessiner. La veille, je m'étais confiée à Carlah. Je ne lui avais pas tout dit mais simplement ce qu'elle devait savoir. J'ai eu un petit copain, il a rompu avec moi parce que je n'étais pas assez bien pour lui. Elle m'avaig donné quelques bons conseils.

— Arrête de faire ta zuzu et viens nous rejoindre, me lança Olivier.

Je fis comme si il n'avait pas parlé. Je ne suis pas superstitieuse mais les histoires que j'ai entendues ont suffi pour me faire détester me baigner dans une rivière.

— Je ne savais pas qu'Olivier avait une artiste dans sa famille, dit Sherley en scrutant mon dessin.

— Ceux-là ne sont pas terribles, arrachai-je la page.

— Non. Il est bien, la prit-elle.

Cela me dérangeait un petit peu. Deux jours depuis qu'on se connaissait, on s'était adressé la parole uniquement quand mon cousin faisait les présentations.

— Je rentre à l'ENARTS cette année.

Mes yeux s'écarquillèrent. C'était pour la première fois que j'entendais cela.

— Enfin, je compte y aller. Je n'ai pas encore passé le concours d'admission.

— C'est la fac que je vise également, m'exclamai-je.

— Ah bon. Je veux faire de la danse là-bas, me confia-t-elle.

— Je ferai Arts Plastiques.

— Mais, mes parents ne sont pas encore au courant. Ils pensent que je vais uniquement m'inscrire à la FDSE.

Les miens ne sont pas d'accord, songeai-je.

— Ils souhaient quoi pour toi ?

— Médecine, roulai-je des yeux.

— Comme Oli, rit-elle.

— Exactement. À croire que c'est la seule discipline qui existe au monde. Ma mère, elle est professeure et mon père agent immobilier et banquier. Pourquoi je ne peux pas faire de l'Art ?

— Ils m'ont dit qu'être danseuse professionnelle n'est pas un vrai métier.

— Ils m'ont dit pire. C'est une folie et cela me passera avec le temps.

Elle éclata de rire et je la suivis. La conversation devenait intéressante. Je voyais en elle une personne très amusante et à l'écoute des autres.

— Vous dites quoi dans mon dos, apparut son petit ami.

— Je disais simplement à Alice que tu es le pire copain que j'ai eu.

— Comment ? dit-il faussement perplexe. Je croyais que j'étais le premier.

— Eh bien non !

— Je vais te punir pour m'avoir menti, la souleva-t-il.

— Non ! hurla-t-elle en remarquant qu'il l'emmenait à l'eau.

Nous étions rentrés vers 16 h. Pour la première depuis des semaines, je m'étais amusée et ceci sans avoir Allan dans mes pensées. David et Maryse avaient passé toute la journée ensemble. Elle souriait tout le temps, j'étais contente pour elle.

My [half] brotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant