Je me réveillai avec une odeur de café apesante. J'eus l'impression que tous mes soucis, mes changrins s'étaient envolés. Pendant combien de temps avais-je dormi ? Ou plutôt quand avais-je cessé de pleurer. Depuis notre plus jeune âge, mon père nous disait souvent, à moi et mon frère, qu'un homme ne pleure pas, il se doit de réprimer ses sentiments. Lui-même fut le seul à ne pas respecter ses propres paroles. Parfois, je l'apercevais en train de pleurer mais je ne disais rien à personne.
— Comment tu vas mon grand ? me demanda en souriant la dame qui m'abritait chez elle.
Je haussai simplement les épaules. Ce bien-être ressenti à mon réveil s'était envolé.
— Il faurait que tu goûtes quelque chose, me conseilla-t-elle
Elle déposa un sur la table de nuit une tasse de café fumant dont l'arôme envahissait la pièce accompagné de deux tranches de pain. Ensuite, elle vint enlever le compresse qu'il changeait tout le temps de mon front.
— La fièvre est tombée.
Je soupirai. Cela faisait deux jours. J'étais allé à Martissant, un quartier loin du mien, chez une amie de mon père, Mathilde. Même après toutes ses années, je ne pensais pas que je me souviendrais de la maison. J'avais pris la route sans me demander si je la trouverais encore là.
— Tu ne veux toujours rien me dire mon garçon ?
Je me plongeai dans mon mutisme. J'avais honte. Honte de mon origine surtout. Je n'avais pas le courage de lui dire qu'Éric n'était pas mon père biologique. Déjà, lorsque je m'étais présenté chez, elle avait du mal à me croire. Comme les deux jours passés, elle se contenta de m'offrir son sourire bienveillant resté intact malgré le temps et ses empreintes sur sa peau. Je lui avais demandé de ne prévenir personne, elle l'avait non sans me poser des questions auxquelles je n'avais pas répondu. Elle finit par me faire boire le café un peu refroidi même si je n'avais pas envie. Je n'avais pas faim et mon estomac étonnamment ne le manifestait pas.
— Durant la nuit, on a enfin nous fait grâce de l'électricité. Ton téléphone a dû etre rechargé.
Je l'avais complètement oublié. Mon frère m'avait pas cessé de m'appeler, j'avais ignoré chacun de ses appels.
— On te cherche David. Ce n'est pas bien de rester cacher ici.
— Je suis désolé de t'imposer ma présence, dis-je d'une voix cassée.
— Je ne te chasse pas, se défendit-elle.
Elle avait un peu raison. Mais je n'étais pas prêt à croiser le regard de ma mère. Elle quitta la pièce et je déposai la tasse sur la table. J'eus un haut-le-cœur que je ravisai. Les mains tremblantes, je pris mon téléphone qu'elle avait pris le soin de me remettre avant de me laisser. Je l'ouvris sachant ce qui m'attendait. Ils devraient être dans une grande inquiétude sachant peu sûres étaient les rues de la capitale. Je ne craignais rien où j'étais, ça, ils ne pouvaient pas le savoir.
Plusieurs appels de mon frère, ma sœur, mon oncle et de ma... mère. J'en doutais. Dans cette liste d'appels manqués, s'était glissé un numéro inconnu. Peut-être, il essayaient de m'appeler avec un autre dans l'espoir que je décroche. Dans les heures qui suivirent, je reçus aucuns appels. Je décidai enfin à pointer le nez dehors. Mon hôtesse était ravie de me voir quitter son lit qu'elle m'avait gentiment cedé. Elle m'invita à m'asseoir près d'elle sur la galerie où elle faisait les préparatifs d'un bouillon. Dans la cour, des enfants jouaient et hurlaient dans une insouciance digne de leur âge. Je les enviais un peu.
— Tu te sens comment ?
— Un peu mieux. Tu veux que je t'aide ?
— Non mon garçon.
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My [half] brother
Teen Fiction[Terminé] Après deux semaines de vaccances à Ennery, les parents d'Alice décident qu'elle revienne auprès d'eux. En arrivant, ils l'annoncent deux bonnes nouvelles dont elle est à moitié satisfaite. Tout ne s'arrête pas là. Ce qu'elle ne sait pas, c...