🌻29🌻: Fin

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Du recul. Être loin de tout ça. C'était tout ce que je voulais. Je n'arrivais pas à accepter cette vérité. Je n'osais même plus sortir par peur de croiser l'oncle et la tante d'Alice -apparement la mienne également. J'avais appris que monsieur Grégory était furieux. Il faut savoir que je n'avais rien demandé. Sachant cela, je ne pouvais m'empêcher de me sentir responsable de cette situation. Je l'étais. Si je n'étais pas né, les parents de ma meilleure amie ne seraient jamais sur le point de divorcer. Je détestais mon existence à cet instant. Pourquoi moi ? À l'avenir, je j'écouterais plus aux portes. Mais, même si je ne l'avais pas fait, je l'aurais su grâce à Alice. J'aurais préféré qu'elle garde le secret pour elle.

Il nous restait une semaine avant la fin des grandes vacances. Après des jours, passé à ignorer ma demi-sœur, j'avais pris la décision de lui parler pendant que cela m'aiderait à aller mieux. Je me trompais totalement. J'avais encore plus mal après l'appel. Le pire c'était le jour de mon anniversaire qui approchait à grand. Cette date me rappelera toujours que ma naissance n'était pas voulue et attendue. Je l'avais imaginé différemment... Je me voyais entourer de ceux que j'aime, unis dans la joie et la bonne humeur. Ce le serait pas le cas. Lorsque les yeux de mon frère se posait sur moi, j'y voyais de la pitié, Carlah pleurait la mort de son père en cachette et ma mère faisait tout pour m'éviter.

Ce jour attendu depuis mois était arrivé. Il me paraissait normal pourtant l'idée qu'il se passerait mal ne me quittait pas. J'étais resté dans ma chambre, l'envie de mettre le nez dehors ne se faisait pas sentir. À quoi bon de toute façon ? Il n'y avait rien à fêter. Je ne voulais pas le fêter. Peut-être jamais. En pensant à la fête que je comptais organiser avec l'aide d'Alice, j'éclatai de rire. Un rire triste. Elle avait établi un budget, choisi le lieu et dressé la liste des invités. Tout était prévu, elle avait même insisté pour mettre de l'argent de côté avec moi. On n'a 18 ans qu'une seule fois, me répétait-elle. En ce moment, je l'admets, elle me manquait. Si tout avait été différent, elle serait venu jusqu'à la maison en faisant beaucoup de bruit. Je souris en pensant à une telle scène.

— David ? entendis-je mon frèmontreppeler.

J'enfouis ma tête sous la couverture. Il était 17h et personne n'était venu me voir. J'espérais au moins qu'un l'un d'entre eux vienne me souhaiter un joyeux annivs sersaire. Mais aucun n'avais manifesté ce geste. Pas même ma mère. Carl entra sans frapper. Je le savais car il avait enlevé la couverture.

— Pourquoi tu restes enfermé ?

— Pourquoi tu viens troubler ma paix ? rétorquai-je.

Il alla vers le miroir de mon armoire pour s'admirer. Il était bien habillé. Comme s'il allait sortir. Je me redressai en le fixant curieusement. Quand il débarquait ainsi dans ma chambre, c'était toujours pour me demander quelque chose.

— Que veux-tu ? lui lançai-je.

Il ne dit rien, fit mine d'épousseter son t-shirt. Mais son regard voyageait partout comme s'il était à la recherche de quelque chose. Il se pose enfin sur ce qu'il semblait chercher. Ma montre. Plus précisément celle qu'il m'avait offert l'an dernier. Il m'en offrait toujours une chaque année. Plus original que lui, il n'y en a pas.

— Tu peux la prendre, l'autorisai-je.

Il la prit aussitôt tout en me remerciant. Ensuite, il sortit sans me dire au revoir. Ou plutôt sans me souhaiter un heureux anniversaire. Mon frère l'avait oublié. Ce jour qu'il attendait, lui aussi. Pour pouvoir m'initier dans le monde, disait-il. Une heure après son départ, je reçus un appel de sa part.

+. David, tu es réveillé ?

+. Non. Actuellement, je suis en train de rêver, répondis-je avec sarcasme.

My [half] brotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant