🌻23🌻: Mon chez moi.

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Ma mère était au courant pour mon père et elle nous l'avait caché. Et elle ne voulait même pas nous donné des explications. Comment avait-elle pu omettre de ne faire part d'une telle information sachant qu'il était sur le point de mourir ? Je ne connaissais pas de ma mère une femme cruelle. Oui, elle était cruelle. Carl ne voulait pas y aller, Carlah et moi avions fait une réservation pour 6h. En apprenant tout cela, elle avait beaucoup pleuré et m'avait révélé que l'une des raisons qui la poussait à aller faire ses études à la capitale était notre père. Elle souhaitait le retrouver.

— Vous voulez vraiment y aller ?

— Oui, répondis-je à la place de ma sœur. Tu ne peux pas nois empêcher, c'est notre père.

— Vous vivez encore sous mon toit jeune homme.

— On le sait maman. Mais David et moi avions un cœur.

— Vous croyez que je suis sans cœur ?

— Bien évidemment, répliquai-je. Tu nous as caché qu'il est gravement malade.

Elle ne dit rien. C'était mieux ainsi. Carlah prit ma main et on sortit, décidés à partir quitte à lui désobéir.

— Attendez ! nous rappela-t-elle lorsqu'on franchit la barrière. J'aurais dû vous dire la vérité et je pense que c'est dans votre droit de vouloir revoir... votre père.

— Où veux-tu en venir ?

— Il veut nous revoir tous... Qui suis-je pour refuser la dernière volonté d'un mourant ?

J'eus un pincement de cœur. Savoir qu'un membre de votre famille est près de l'agonie est très douloureux. Ses jours étaient compté, l'idée qu'il ne serait plus là me faisait peur.

— Moi aussi, apparut mon frère. Je viendrai avec vous.

Je souris largement. La famile au complet allait bientôt être réunie. Dans d'autres circonstances, j'aurais été heureux. Pendant deux ans, il souffrait sans nous avoir à ses côtés et là, il allait mourir entouré.

Huit ans s'étaient passés depuis notre départ. Huit ans après, nous revoilà dans le quartier dans lequel j'avais grandi. Beaucoup de choses avaient visiblement changé, je faillis ne pas reconnaître la maison d'à côté. La seule maison frappée par le tremblement de terre de 2010 avait été reconstruite, il m'était difficile de dire si elle avait les mêmes propriétaires. C'était très bizarre de me voir en train de frapper à la barrière. Autrefois, il m'aurait suffit d'insérer ma clé. Un homme d'une taille imposante le visage décoré par une barbe méticuleusement faite vint m'ouvrir.

— Tonton Gaston, devinai-je.

— David ? C'est toi ? s'exclama-t-il.

Il me prit joyeusement dans ses bras. Cela faisait si longtemps. Il alla embrasser les jumeaux et ma mère. Je me souvins qu'ils n'étaient pas en bons termes la dernière fois et les voir ainsi m'étonna. Ensuite, il nous fit entrer et nous aida avec nos valises préparées pour quelques jours.

— Je ne pensais pas que vous alliez venir. Carlah, tu es devenue une jeune femme. David, tu n'es plus le petit garçon que j'ai connu et toi Carl...

— On est là, lui coupa-t-il la parole. Il est où le vieux ?

— Carl !

— Quoi maman ? C'est à cause de lui que je vais rater mon match. On n'est pas venus ici pour qu'il fasse un constat.

Il était venu certes, mais il était forcé. Cette attitude venant de lui m'horripilait. 

— Sois plus poli, le sermonna ma mère.

My [half] brotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant