Chapitre 7 - Livia 📷

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-Allez ma princesse réveille toi, souffle Aïdan, sa main dans la mienne. Uriah pense déjà à prendre ta chambre.

Bon, je commence véritablement à n'en plus pouvoir du noir. J'arrive même à en distinguer plusieurs teintes, ça devient grave je crois. Je dois vraiment retrouver mon état de conscience et vite.

J'essaie de toute mes forces d'ouvrir mes yeux, mais ma persévérance n'est qu'un échec. Peut-être que je devrais essayer de bouger un autre endroit ? Je tente de bouger ma main, qui est celle que tient Aïdan, mais ne m'y parviens pas. Je m'efforce à bouger mon petit doigt et si je ne me trompe pas, j'ai réussi à le bouger.

-Je rêve ou tu as bougé ? Tu as bougé Livia ! Continue, tu peux y arriver. Je suis là avec toi.

De toute mes forces, j'essaie de bouger bien plus que mon petit doigt. Je bouge finalement mes doigts un par un avant de serrer la main d'Aïdan. Bien décidée à me réveiller, je m'évertue à ouvrir les yeux sous les encouragements de mon jumeau. Lorsque j'y arrive, je les referme et cligne des yeux plusieurs fois pour m'habituer à la lumière. Je pose mon regard sur mon frère avec un petit sourire.

-T'as réussi, sourit Aïdan au bord des larmes en embrassant ma main.

Immédiatement, il appelle une infirmière grâce au bouton rouge. En l'attendant, il vient embrasser mon front et passe sa main dans mes cheveux, sans me lâcher du regard, comme s'il n'en croyait pas ses yeux. C'est l'infirmière qui brise ce moment en entrant rapidement.

-Mademoiselle Hansen, bon retour parmi nous. Voulez-vous un verre d'eau ? Me propose-t-elle aimablement.

Je hoche la tête et elle me le tend avec un sourire. Je le récupère, la main tremblante et prend une grande inspiration. Je le bois d'une traite et la remercie. Elle me pose plusieurs questions concernant mon état et je refuse des antidouleur pour le moment.

-Le médecin reviendra dans la journée vous passer quelques examens complémentaires.

Je hoche de nouveau la tête et la salue avant qu'elle ne sorte. Je reporte mon attention sur mon frère.

-J'ai averti notre famille de ton réveil. J'ai terriblement envie de te faire un câlin.

J'écarte mes bras en grimaçant de douleur, et il se rapproche de moi en faisant attention à ne pas me blesser encore plus. On reste dans les bras de l'autre pendant un temps interminable, le silence pour seul bruit ambiant.

-Tu m'as manqué, murmure-t-il.

-Tes câlins m'ont manqué.

Il s'éloigne de moi au moment où le médecin fait son entrée dans la pièce.

-Bonjour mademoiselle. J'ai pu me libérer plus tôt alors me voilà.

-Bonjour monsieur.

-Vous avez des douleurs quelque part ?

-Un peu partout, mais ça va. Je me sens un peu... molle.

-C'est tout à fait normal. Est-ce que vous voulez essayer de vous lever ?

Je vais pas vous cacher que j'ai vraiment très envie d'aller aux toilettes. J'opine de la tête pour réponse et il s'approche du lit afin de me débrancher quelques fils tandis que je m'assis au bord du lit. Je me rapproche un peu plus et pose mes pieds sur le sol glacé. Aïdan se rapproche de moi et passe son bras autour de ma taille pour m'aider à appuyer mon poids sur mes pieds. Une douleur me prend au niveau de ma cheville et je bascule en lâchant un petit cri. Aïdan me garde contre lui afin que je ne tombe pas.

-Nous n'avons pas vu cette blessure supplémentaire, nous passerons plusieurs examens après votre passage au toilettes.

-Je crois que je me suis tordu la cheville quand je suis tombé, ou avant quand j'ai sauté pendant...

Je me racle la gorge et détourne le regard en préférant éviter de dire le mot. J'ai survécu à un attentat terrible. Je marche difficilement en tenant ma perfusion et fais un signe à Aïdan afin qu'il me lâche pour que je rejoigne le toilette. Je ressors quelques minutes plus tard, après avoir pris le temps d'inspecter mon reflet dans le miroir. Aïdan vient directement m'aider à me remettre dans mon lit. Le docteur me fait passer plusieurs examens pour arriver à la conclusion que je me suis foulé la cheville, rien de trop grave. Il me pose une attelle et me donne des béquilles.

Je retourne dans ma chambre où mon frère m'attendait impatiemment. Il prend la télécommande du lit et l'assied après avoir appuyé sur pratiquement tous les boutons, ce qui nous a fait rire tous les deux. Je me décale afin qu'il vienne s'installer à côté de moi et pose ma tête sur son épaule en entrelaçant mes doigts aux siens.

Nos parents débarquent une dizaine de minutes plus tard en compagnie d'Uriah, qui est surexcité par rapport à mon réveil. Ce dernier vient directement me prendre dans ses bras, ses larmes coulant désormais dans mon cou.

-Rassure moi tu pleures de joie ? Le taquinais-je. Pas parce que tu n'auras pas ma chambre ?

-Un mélange des deux sûrement.

J'émet un rire tandis qu'il s'éloigne doucement pour m'adresser un sourire. Mes deux parents viennent également me prendre dans leurs bras réconfortants. Ça me fait terriblement du bien de pouvoir leur refaire des câlins, moi qui adore ça. Je me remets dans ma position précédente et Aïdan laisse un baiser sur mon front.

-Ma petite fille, pleure ma mère.

-C'est bon maman je suis là, et éveillée... Je vais bien...

-Tu pourras appeler Levi pour lui dire qu'il peut passer dès demain Aïdan, annonce mon père.

-À ce propos, est-ce que je pourrais savoir ce qui s'est passé pendant... mon absence momentané ? J'ai subi une opération ?

-Tu as bien failli y passer, commence ma mère avec émotion. Une insuffisance rénale chronique terminale, tes reins ne fonctionnaient plus après quelques jours d'hospitalisation. Levi est venu te rendre visite plusieurs fois et il s'est tout naturellement proposé pour te faire don d'un de des reins. C'est un homme très courageux et très aimable. C'est aussi un très bon père. Le petit demande sans arrêt de tes nouvelles. Tu te serais sans doute très amusée lors de votre shooting photo. Oh j'ai failli oublier ! Il est plutôt beau gosse aussi.

-Maman ! Je t'ai demandé ce que j'ai loupé pas une description de Levi ! Je te rappelle que j'étais là pendant ses visites.

-Eh oh ! Un peu de calme jeune femme. Tu n'as rien loupé, excepté le mariage de Rihanna.

-Quoi ?! Criais-je.

-Je plaisante. Rien n'a changé dans le monde sauf l'attentat...

Je hoche la tête en me mordant l'intérieur de la joue. Ce sera certainement l'événement qui va marquer ma vie, l'événement qui va aussi me traumatiser au fond de moi, même si je veux aller de l'avant. C'est dur de réaliser que le monde tourne tranquillement, alors que d'horribles images tournent encore dans mon esprit.

Je revois Levi impuissant au sol, percuté  par des balles. Je vois aussi le petit Julian, j'entends de nouveau les cris de tout le monde lorsque je me suis levée, le bruit des balles qui transpercent mon corps, et cette douleur infernale avant que mon organisme ne lâche pour tomber dans un profond sommeil duquel je viens d'émerger. Tout ça, je n'ai fait que le ressasser pendant que j'étais dans le noir total.

Par la suite, tout ce qui est dans mon esprit, ce sont les souvenirs de l'hôpital. Les visites, les paroles de mes proches mais également le bruit incessant de la machine infernale qui est reliée à mon corps pour confirmer que je suis encore en vie...

Mannequins persécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant