Chapitre 2 - Livia 📷

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Zedd & Alessia Cara - Stay

Je suis dans un sommeil profond nommé le coma. Selon les médecins, "le coma désigne à la forme la plus sévère d'altération de la conscience. La personne qui est dans le coma semble endormie, mais elle ne réagit pas à la douleur."

Malgré mon état actuel, je n'arrive pas à regretter. Quand j'ai vu ce petit garçon qui allait se faire tuer sous les yeux impuissants de Levi, je me suis sentie obligée d'aller l'aider. Je voyais à quel point il se battait de toutes ses forces contre sa douleur pour le récupérer. J'ai toujours aimé les enfants et si j'avais laissé cet homme faire sous mes propres yeux, j'aurais mit des mois à m'en remettre. Il était encore tout petit, il lui reste une vie entière à vivre, le sauver était quelque chose de spontané pour moi.

Chris et Annabelle sont passés me voir il y a quelques jours. J'ai perdu toute notion du temps dans ce noir profond, il m'est impossible de savoir combien de temps s'est déroulé depuis leur visite. J'ai entendu chaque chose qu'ils m'ont dites et j'en ai été vraiment touchée.

Chris m'a confié qu'ils seraient tous là pour m'aider à mon réveil, pour m'épauler dans ce que nous avons vécu tous ensemble et pour m'aider à me remettre physiquement. Je sais déjà que si je parviens à me réveiller, je vais rester pendant une durée indéterminée dans cet hôpital et que je ne plus faire de shooting pendant quelques temps. De toute manière, je dois être bien abîmée de partout, je n'aurais certainement pas envie de poser comme ça.

J'entends soudainement la poignée de porte se baisser et la porte grincer, ce qui interrompt mes pensées et m'avertit de l'entrée de quelqu'un. Je suppose qu'il s'agit d'une des infirmières qui veille sur moi.

-C'est trop dur de la voir comme ça, pleure ma mère.

Finalement ce sont mes parents qui viennent me voir comme chaque jour depuis que je suis ici. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où ils sont venus, parce qu'il me semble qu'ils viennent plusieurs fois par jour. Même si je suis dans le noir, je les imagine tous les deux : mon père tenant ma mère dans ses bras.

-Ne t'inquiète pas, ça va aller, la rassure mon père, lui-même très ému. Notre fille est forte Jane. Elle va s'en sortir.

J'aimerais tellement pouvoir ouvrir mes yeux pour leur dire que ma vie ne va pas s'arrêter maintenant. J'aimerais pouvoir les réconforter, leur dire de ne pas s'en faire pour moi, même si je m'interroge sur mon propre compte.

-Et si elle ne se réveille pas, continue la femme qui m'a fait voir le jour.

-Elle se réveillera, j'en suis sûr. Tu sais autant que moi que le mot "abandonner" ne fait pas partie de son vocabulaire.

Je sens son sourire dans sa voix. Mon père a toujours crû en moi, peu importe ce que je commençais à entreprendre. Les mêmes bruits retentissent pour m'avertir que quelqu'un entre dans la pièce et je suis sûre qu'il s'agit de l'infirmière cette fois.

-Bonjour, commence ma mère d'une voix interrogative.

-Eum bonjour, répond une voix grave avec hésitation. Excusez-moi de vous avoir dérangé, je repasserai plus tard.

-Vous connaissez notre fille ? Lui demande mon père.

-Je suis Levi Moreno, on devait faire un shooting photo ensemble le jour de... Le jour de l'attentat. Votre fille a sauvé mon fils.

Levi ? Qu'est-ce qu'il fait ici ? Le petit que j'ai sauvé est son fils ? Je ne savais même pas qu'il avait un fils.

-C'est lui, l'enfant qu'elle a sauvé ?

Aucune réponse orale ne me parvient, je suppose qu'il doit faire un hochement de tête.

-Papa elle va se réveiller quand ? Le questionne une voix d'enfant.

-Je sais pas mon cœur. On va y aller pour laisser ses parents tranquille. On reviendra une prochaine fois.

Il salue poliment mes parents et sort de la pièce en parlant à son petit garçon. Des pas retentissent dans la pièce et je sens une pression s'exercer sur ma main. La porte s'ouvre une nouvelle fois et je suis sûre de ne pas me tromper : c'est l'infirmière. Si je perds cette supposition, je ne joue plus au jeu des devinettes jusqu'à la prochaine visite.

-Monsieur et madame Hansen, c'est bien ça ? Souffle gentillement cette dernière.

-Oui, est-ce qu'elle va bien ?

-Je ne vais pas vous cacher qu'on va devoir lui faire passer plusieurs examens complémentaires suite à son opération. Le médecin pense qu'elle avait déjà un problème non détecté avant l'attentat.

-Oh mon dieu, recommence à pleurer la femme qui m'a donné la vie.

L'infirmière commence à la rassurer tout en restant sur la réserve concernant mon état de santé qui reste stable pour le moment.

-Tu vas t'en sortir, j'en suis sûre, je crois en toi. Tu es une guerrière comme ton père ne cesse de me le répéter. Je t'aime ma fille. Je repasserais te voir dès demain.

C'est dur de ne pas pouvoir bouger. Moi qui suis à la fois calme et active, ce n'est vraiment pas une chose facile. Et dire que le monde continue de vivre pendant que moi je suis dans le noir total, ne pouvant pas bouger. Je dois sérieusement essayer de me réveiller. Et ce, pour tout le monde. J'aimerais beaucoup parler au petit que j'ai sauvé. Et enfin rencontrer son père pour le shooting photo que nous avions prévu. La porte s'ouvre une nouvelle fois et l'infirmière sort mais une personne entre en même temps. Le nouvel arrivant vient me tenir la main.

-Ça fait une semaine que le jour le plus traumatisant de nos vies est arrivé, m'informe Cristina. Une semaine que tu es plongée dans le coma. Ça me manque de ne plus pouvoir te maquiller pendant que tu fais tout ton possible pour rester sérieuse. Et quand tu n'a pas de shooting, c'est drôle de te voir te balader dans les couloirs de la société, à la recherche d'une connerie à faire. J'aimerais tellement que ta bonne humeur revienne parmis nous, ta passion de faire des câlins à tout le monde qui nous saoule et nous fait tellement plaisir à la fois, ton professionnalisme quand tu poses pour tes photos. Tout ça nous manque à tous. En attendant, Chris à décidé de fermer la société pendant un mois. Essaie de te réveiller d'ici là. Peut-être que tu pourras enfin rencontrer le beau gosse préféré du patron et poser avec lui ! Bon je vais te laisser maintenant. Tu dois faire des examens d'après ce que j'ai entendu. J'espère que tu n'as rien de grave ma belle.

Sa main lâche la mienne, ses pas se font entendre et la porte claque doucement. Plus tard dans la journée, j'ai entendu des bruits de machine signe que mes examens étaient en cours. Le "bip" incessant de la machine reliée à moi est assez énervant.

Mannequins persécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant