CHAPITRE 25

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Je ne sais pas si j'ai passé une excellente nuit de sommeil ou si, au contraire, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'ai terriblement hâte d'aller passer cet après-midi en compagnie d'Alice et, en même temps, je suis complètement paniqué. Comment est-ce qu'on occupe une enfant de sept ans ? Est-ce qu'elle va véritablement avoir envie d'être avec moi pendant plusieurs heures ? À nouveau, je me pose mille et une questions dont je n'ai pas la réponse. Ça commence à être lassant. J'ai l'impression que c'est toujours la même chose en ce moment : je me questionne et je stresse jusqu'à avoir la réponse. Et après ? Rien. Si Andrew m'a dit la vérité, elle sera ravie de me voir. Et sinon, advienne que pourra.

Mon poing s'abat sur la porte de la maison des Peters avant qu'elle ne s'ouvre, quelques secondes plus tard, sur un Andy en uniforme, un sourire aux lèvres. Et diable ce qu'il est incroyablement sexy, ainsi.

- Pile à l'heure, Zachary. J'apprécie.

Il s'écarte de la porte pour me laisser entrer et je lui souris. Je crois sentir sa main glisser dans mon dos à mon passage mais je ne dis rien, rejoignant le salon, Andy sur mes talons.

- Alice est dans sa chambre, elle va arriver. Ça va aller ? Tu veux toujours ? Si tu me dis non, je ne t'en voudrais aucunement, Zack.

Son ton est sérieux mais je souris, me rapprochant de lui. Mon regard plonge dans le sien, d'une nuance de vert dont je suis amoureux. Je réprime violemment l'envie qui me prend de venir poser ma main sur sa joue et réponds seulement.

- Je ne vais pas te planter maintenant, Andrew. Je vais bien prendre soin de ta fille, je te le promets.

Il fait un pas, se rapprochant un peu plus de moi, laissant un mince espace entre nous. Comment est-ce que l'on fait pour continuer de respirer dans de telles circonstances ?

- J'ai confiance en toi, Zachary. Je suis certain qu'elle sera entre de très bonnes mains.

Sans même m'en rendre compte, j'ai commencé à mordiller ma lèvre et j'arrête, brusquement. J'ai tellement envie de me coller à lui, de l'embrasser, de le serrer dans mes bras et de le faire mien. Juste quelques minutes, je voudrais succomber à ce désir qui embrase mon corps petit à petit. Je le vois à nouveau avancer d'un pas, son torse effleurant le mien alors qu'il me surplombe de quelques centimètres. Mon souffle se coupe dans ma gorge alors que je le regarde, fixant ses yeux. Je t'en prie, je t'en supplie, embrasse-moi, ici et maintenant.

- Zack !

Une tornade blonde se rue sur moi, se jetant à mon cou alors qu'Andy se recule pour reprendre une distance convenable pour l'éthique. Et je vois ce sourire tendre qui se peint sur son visage à l'image qu'on lui donne. Sa fille se détache de moi et se tourne vers son père.

- Tu peux y aller, Papa, j'ai ma compagnie pour la journée.

- Quoi ? Tu me mets à la porte ?

Il prend un air faussement choqué avant de rire, s'accroupissant pour enlacer sa fille. Ils sont tellement beaux à voir, ensemble. Je l'entends lui souhaiter une bonne journée, lui faisant promettre d'être sage avant de la relâcher pour se relever.

- Bon, je te la confie, Zack. Bon courage pour la canaliser. Et à ce soir.

Il embrasse le front d'Alice et je crois qu'il s'apprête à me déposer un baiser sur le joue avant qu'il ne fasse demi-tour, attrapant son sac à dos dans l'entrée avant de quitter le domicile. Me tournant vers la petite blonde, je lui adresse un sourire.

- Alors, Mademoiselle, qu'est-ce que tu veux faire pour le moment ?

Je comprends pourquoi Andy a pu me souhaiter bonne chance, Alice est une vraie pile électrique. Je l'avais compris au zoo mais là, dans l'enceinte d'une maison, c'est encore plus palpable. Mais ça ne nous empêche pas de passer un excellent moment ensemble. On a d'abord commencé par visualiser son Disney favori, ce qui semblait être une grande marque d'affection à mon égard. Et l'entendre chanter à tue-tête les différentes chansons était un spectacle plus que divertissant. On a ensuite fait un puzzle ensemble avant de finir dans la cuisine à préparer un dessert pour le dîner. Mais quand la porte s'ouvre vers dix-neuf heures, signifiant le retour de son père, nous ne sommes pas en très bon état.

Le voyant nous rejoindre dans la pièce, Alice et moi nous figeons brusquement, innocemment, avant de se regarder et de partir dans un grand éclat de rire. Nous sommes couverts de farine à cause d'une guerre qui a mal tourné et la jeune fille est barbouillé de chocolat pour avoir léché le plat. Pour ma part, c'est mon doigt qui est couvert de la douceur sucrée que nous étions en train de déguster.

- Mais que c'est-il passé ici ?

- On a fait un gâteau !

La fierté transparaît clairement dans la voix de sa fille et il est impossible pour Andy de rester impassible. Il secoue la tête, légèrement désabusé, alors qu'un sourire orne ses lèvres.

- Vous n'êtes pas possible.

Après avoir porté mon doigt à ma bouche pour retirer le chocolat présent, je me tourne vers Alice.

- Allez, miss, files à la douche. Je vais nettoyer tout ça.

- Bien chef !

Elle m'imite un garde à vous avant de courir vers la salle de bain, s'arrêtant à côté de son père pour lui faire un gros bisou, lui déposant la moitié du chocolat présent sur sa bouche sur sa joue. L'image me fait rire mais je m'empresse de commencer à ranger les ustensiles dans le lave-vaisselle alors que le propriétaire des lieux rejoint l'évier pour se laver le visage.

- Je suppose que vous avez passé un bon moment.

- Excellent. Ta fille est un véritable amour. J'aimerai avoir une fille pareille.

- Tu veux des enfants ?

- Peut-être, un jour. On verra bien ce que l'avenir me réserve.

Je lui adresse un doux sourire avant d'entreprendre le nettoyage du plan de travail. Effectivement, on s'est peut-être un peu - beaucoup - emballé. Mais c'était un si agréable moment qu'il était hors de question de réfléchir aux conséquences à l'instant T. Et ce n'est pas un peu de farine qui va provoquer une catastrophe.

- Je suis vraiment ravi de voir que vous vous entendez aussi bien.

Je ne sais quoi lui répondre, me mordillant la lèvre à cause de la gêne occasionnée. Ce n'est pas une gêne désagréable, plutôt une douce chaleur qui inonde mon cœur petit à petit, le remplissant de joie.

- Et toi, ta journée s'est bien passé ?

Il hausse les épaules, essuyant ses mains sur un torchon.

- Il y a eu des jours plus passionnant mais oui, tout s'est bien passé. Il n'y a eu aucun débordement donc nous n'avons pas eu de difficultés à gérer.

Debout là, ensemble dans sa cuisine, à parler de sa journée me donne l'impression que nous sommes un couple. Mais je me sors bien vite cette idée de la tête. Il est hors de question que je me fasse de tels films.

- J'ai fini !

La petite voix d'Alice nous parvient du salon et Andy me propose alors de prendre sa place à la douche pour une petite mise au propre. Il est vrai que j'ai toujours de la farine partout et que j'aimerais ne pas avoir à rentrer ainsi chez moi. Acceptant sans problème, je le suis jusqu'à la salle de bain. Il m'abandonne là, allant me chercher des vêtements propres alors que je me déshabille pour me glisser sous le jet d'eau chaude. Et ça fait un bien fou de sentir l'eau couler sur moi, retirant les résidus de ma peau.

Je suis dos à la porte que je l'entends ouvrir et l'agent entre dans la pièce, posant de quoi m'habiller sur le meuble présent. Mais, alors que je m'attends à l'entendre ressortir, j'entends des bruits de tissus qui tombent au sol et un corps chaud vient se coller à mon dos. J'hésite un moment avant de me retourner pour lui faire face, tombant sur une image beaucoup trop érotique pour mon petit cœur. Il est là, son regard rivé sur moi alors que l'eau a fait tomber ses cheveux qui ont poussés, cachant quelque peu ses yeux. Et l'eau coule, ruisselant sur son corps et sur ses muscles parfait, jusqu'à s'écraser sur le boxer gris qu'il porte toujours, moulé sur sa peau à cause de la cascade qui tombe sur son corps.

- Ce n'est pas juste. Je suis le seul à être nu.

Je ne sais même pas quoi dire d'autre alors qu'il affiche un sourire en coin. Pourquoi est-il là ? Pourquoi m'a-t-il rejoint sous la douche ? Pourquoi s'est-il ainsi collé à mon dos ? Qu'est-ce que je dois faire ? À quoi est-ce que je dois m'attendre ? Foutues questions !

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