[CHAPITRE 8] Les doutes.

842 73 7
                                    


« Que fais-tu, Fred ? Où es-tu ? Es-tu en sécurité ? Ta famille ? Est-ce que tout le monde est en sécurité ? Ces questions me reviennent sans cesse depuis quelques jours. Depuis l'incident survenu à Godric's Hollow, où Harry et moi nous sommes rendus le soir du réveillon. Nous y avons trouvé la tombe de ses parents, la maison de son enfance ainsi que... Voldemort était là. Son serpent était là. Et il nous a attaqué. Harry a failli y laisser la vie, mais j'ai réussi à nous faire partir de là avant qu'il ne soit trop tard. Mais qui sait ce qui aurait pu se passer... »

Le journal tremblait dans ses mains. 

Il ne parvenait pas à détacher son regard du titre principal. 

Son corps était parcourut de milles frissons. 

Il lui semblait que la température de la pièce avait brusquement chuté à la seconde même où son père lui avait tendu le quotidien pour qu'il le lise.

Il sentait le regard de sa mère, braqué sur lui. Il n'avait aucun mal à visualiser la peine dans ses propres prunelles. 

Il percevait la présence de ses frères et de Ginny autour de lui. 

Il savait qu'il aurait du dire quelque chose, peut-être même leur tendre le journal pour qu'ils le lisent à leur tour, mais son corps refusait de lui obéir. 

Ses pensées restaient focalisées sur ces lettres grasses, qui formaient des mots et des mots qui formaient cette fichue phrase qui venait de bouleverser le reste de son existence. 

Son cœur lui, n'était tourné que vers une seule personne.

Hermione. 

La fille qu'il aimait.

La fille dont il était tombé amoureux et qui se trouvait loin de lui à l'heure qu'il est.

La fille qui hantait chacune de ses nuits et qu'il ne pouvait protéger.

La fille qui accaparait ses pensées du matin au soir et qui avait risqué sa vie pour une tâche dont il ne soupçonnait qu'à peine la difficulté.

Hermione, qui, la veille au soir, avait faillit se faire attraper par Voldemort.

Hermione, qui, la veille au soir, avait certainement faillit mourir.

Il sentit une main se poser sur son épaule, et il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait de celle de son jumeau. Il reconnaîtrait son contact parmi des milliers. Il y parviendrait les yeux fermés. Il le connaissait tellement qu'il était devenu une partie de lui-même, une infime parcelle de la moitié de son être dont George s'était emparé à leur naissance. La seconde, appartenait à Hermione et à cet instant précis, il n'y avait qu'elle qui comptait.

Et ça, George l'avait parfaitement compris. 

―Freddie... lâcha son frère. 

Il aurait voulu être capable de lui répondre, de mentir en prétendant que tout allait bien, mais une fois encore, son corps refusa de lui obéir. Il resta pétrifié sur place, le visage pâle et fermé de Hermione revenant sans cesse dans son esprit, ravivant la crainte qu'il ressentait pour elle. Il se refusait à croire ce que la Gazette disait. Ce n'était qu'un mensonge, une pure propagande du Seigneur des Ténèbres pour semer le trouble parmi les rares sorciers qui osaient résistés à son pouvoir. 

Non, pensa-t-il, ignorant le pincement de son cœur, Hermione ne pouvait pas être morte...

Il refusait d'y croire.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant