[CHAPITRE 7] Découvertes.

1.9K 110 30
                                    


Les jours qui suivirent la sortie à Pré-au-Lard, Hermione n'eut guère l'occasion de pouvoir contacter le rouquin, enlisée sous une montagne de devoirs à faire, à rendre et des leçons par dizaines à apprendre. Le programme de sixième année était si chargé que les temps libres se faisaient de plus en plus rares, au grand agacement de certains élèves, obligés de jongler entre les cours et le Quidditch. Et la pression que mettaient les professeurs sur leurs frêles épaules avait contribué à remplir tous les lits de l'infirmerie, surchargeant Mrs Pomfresh de travail.

Et pour couronner le tout, l'automne s'était installé sur le pays, apportant avec lui la pluie, le froid et les fortes bourrasques de vent, peu agréables lors des cours en extérieur. Plusieurs fois, Hermione s'était félicitée d'avoir arrêter les cours de Soins aux créatures magiques, car ils étaient les pires à supporter lors des saisons froides. Avant de se souvenir de la contrariété de Hagrid, qui leur faisait la tête à tous les trois après avoir découvert que ses trois élèves préférés n'avaient pas souhaité poursuivre l'apprentissage de sa matière. Ils ne l'avaient guère vu au sein du château, même aux repas, comme s'il essayait par tous les moyens de fuir les déserteurs.

Un frisson parcourut le bas de son dos lorsqu'un courant d'air glacé s'engouffra dans le couloir sombre menant aux cachots. Les lieux, faiblement éclairés par la lueur vacillante des torches accrochées le long des murs, paraissaient bien inquiétant en cet instant. Elle se rapprocha discrètement du garçon marchant à ses côtés, et soupira de soulagement quelques minutes plus tard lorsque la porte fermée donnant accès à la salle du professeur Slughorn apparut dans son champ de vision.

—Ron !

Le garçon interpellé rougit brusquement en reconnaissant la voix enfantine de sa petite-amie, qui, sans lui laisser le temps de réagir, se jeta à son cou, ronronnant comme un chaton en se collant à lui. Une seconde, le rouquin resta parfaitement immobile, stupéfait pour cet accueil soudain, avant de timidement poser ses mains dans le dos de Lavande. Et en voyant le malaise de son ami, Hermione regretta que Colin Crivey soit plus jeune qu'eux, sinon elle l'aurait soudoyer pour immortaliser ce moment.

—Oh Ron ! fit Lavande avec une moue boudeuse. Tu m'as manqué ce matin au petit-déjeuner !

—Ah... euh... rougit le garçon. Oui... euh... toi aussi.

Cette réponse sembla ravir l'adolescente puisqu'elle se colla de nouveau à son petit-ami et cette fois-ci, Hermione eut toutes les peines du monde à retenir son rire. Un sourire narquois au coin des lèvres, elle rejoignit Harry de l'autre côté du couloir, qui observait le couple avec un amusement non dissimulé, un peu comme la plupart de leurs camarades de maison. Et parmi toutes ces cravates rouge et or, Hermione n'eut aucun mal à reconnaître celle, verte et argent de Drago Malefoy, pour une fois non-accompagné de ses fidèles acolytes, le regard perdu dans le vague, le teint plus blême qu'à l'ordinaire.

—Est-ce que ça va, Hermione ? s'enquit Harry en voyant le sourire de son amie disparaître.

La jeune fille sursauta avant de plonger son regard dans celui du brun, qui la fixait avec une légère inquiétude, et pendant quelques secondes, elle eut envie de lui raconter sa rencontre avec le blond, en haut de la tour d'Astronomie, cette nuit-là. Mais quelque chose l'empêcha. Les mots refusèrent de sortir, aucun son ne franchit ses lèvres. Harry continuait de la regarder, comme s'il avait compris qu'elle souhaitait se confier à lui, mais elle n'y parvint pas. Malgré son envie, la vérité ne fut pas énoncée, et le salut joyeux du professeur Slughorn dans son dos mit un terme à leur échange visuel.

Troublée, Hermione entra dans la classe et prit place à sa table habituelle, avant de sortir de l'encre et des parchemins pour prendre des notes, sans même remarquer le regard intrigué qu'échangèrent ses amis, après qu'Harry eut informé Ron de l'étrange comportement de leur amie. Ce à quoi le rouquin répondit par un haussement d'épaules, n'ayant rien remarquer du tout, étant bien trop occupé à échanger sa salive avec Lavande, qui fort heureusement, ne participait pas à ce cours-ci.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant