[CHAPITRE 31] BUSE.

2.2K 146 17
                                    


L'ambiance au sein de la Grande Salle en ce premier jour d'examens était particulièrement tendue, chaque élève de cinquième et septième année essayant de profiter de quelques minutes de plus pour réviser des points difficiles, demander de l'aide à des camarades, apprendre rapidement le contenu exact de telle ou telle potion. L'excitation qui y régnait frétiller, faisait jaillir des étincelles inquiètes des baguettes des étudiants les plus angoissés. Le nombre d'estomac vide se comptait par dizaines, en dépit des recommandations des professeurs passant dans les allées, conseillant aux adolescents de manger pour prendre des forces.

Et parmi cette frénésie incontrôlable, Hermione observait d'un air amusé la maigre tentative de son ami Ron de mémoriser tous les composants du Philtre de Paix, qui risquait certainement de tomber durant l'épreuve théorique des potions, avec la préparation de la potion à venir pour la pratique la semaine suivante. Elle lui avait répété à maintes reprises que c'était inutile, au vu de l'agitation environnante, mais le rouquin avait fait la sourde oreille, le nez plongé dans son manuel de potions.

Elle croisa le regard amusé de Harry, bien plus serein que le rouquin, avant de se replonger dans son petit-déjeuner, le cerveau en ébullition, essayant de se convaincre qu'elle n'avait rien oublié dans ses révisions. Car malgré l'air détendu qu'elle affichait, Hermione était particulièrement stressée en songeant aux examens de la journée, qui porteraient sur les sortilèges et les potions. Elle s'y était préparée avec acharnement ces derniers mois, mais persistait tout de même une légère crainte qui l'avait empêché de dormir une bonne partie de la nuit.

―Salut ! lança la voix enjouée de Ginny en prenant place aux côtés de son amie. Alors, c'est pour ce matin ?

En retour, elle reçut trois regards noirs qui la firent éclater de rire. Cynique, Ron lui rappela qu'elle se trouverait bien vite à leur place, ce à quoi sa cadette répondit qu'elle avait plus de chance d'avoir des Optimaux que lui. Endiguant la dispute à venir, Hermione ordonna au rouquin de retourner à ses révisions, avant de faire face à Ginny, une lueur mauvaise dans le regard, à laquelle elle conseilla de ne pas embêter son frère pour le moment.

Ce fut à cet instant que le professeur McGonagall se leva de la table des professeurs, intimant le silence à tous, avant d'ordonner aux élèves de quitter la salle le temps qu'elle soit réaménagée en salle d'examens pour les cinquième année. Une boule d'angoisse se forma subitement dans la gorge d'Hermione, qui fut contrainte de suivre ses camarades hors de la pièce.

―Bon courage ! lui souffla Ginny avant de rejoindre ses propres cours.

Un instant, la Préfète regretta que Fred ne soit pas à ses côtés pour l'aider à gérer le stress qu'elle sentait l'envahir. Cela faisait pratiquement deux semaines que les jumeaux avaient quitté l'école, et malgré leurs nombreuses discussions par le biais des miroirs à double-sens, elle ressentait le besoin quotidien de le voir. L'entendre rire. L'épier lorsqu'il se trouvait auprès de ses amis. Croiser son regard lorsqu'elle le découvrait entrain de la fixer. Sentir son odeur.

L'avoir près d'elle tout simplement.

Au début, elle s'était étonnée de ressentir si tôt les effets de son départ, mais Ginny, en merveilleuse amie, lui avait fait remarquer que c'était ça lorsqu'on aimait véritablement quelqu'un. Pas un simple béguin d'adolescents comme on en voyait partout dans les couloirs du château. Non, un amour sincère. Véritable. Pur. Et que rien ne semblait pouvoir ébranler.

Pas même la distance.

Puis, les jours passant, elle avait fini par réaliser la véracité des propos de la rouquine, surtout lorsque Fred ne cessait de lui répéter qu'il l'aimait et qu'il avait hâte que le Poudlard Express la ramène à ses côtés. Ces quelques mots la faisaient toujours sourire, lançant son coeur dans une course folle. Inondant son corps d'une chaleur nouvelle, agréable. Réconfortante. Apaisante. Colorant ses joues d'une teinte rosée.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant