L'effervescence qui régnait au Terrier en ce premier septembre était devenue si coutumière au fil des années que personne ne semblait réellement étonné de voir Molly Weasley courir dans toutes les pièces, à la recherche d'objets oubliés par les collégiens. D'entendre les jumeaux ricaner du comportement de leur mère. D'observer Arthur, assis sur son fauteuil, lisant son journal, comme si l'agitation alentour ne l'atteignait pas.
La scène était vraiment comique, et Hermione, qui avait depuis longtemps bouclé sa valise, riait joyeusement en écoutant Ron et Harry assuraient à Molly qu'ils n'avaient rien oublié. Que tous leurs manuels, leurs chaudrons, et même leur baguette avaient été soigneusement rangés dans leur malle. Tout était prêt, et chacun attendait le départ avec plus ou moins d'excitation.
Alors, lorsque sonna dix heures trente, et que le patriarche annonça qu'il était temps de se mettre en route vers la gare, chacun sourit, récupéra malles et animaux lui appartenant, et s'approcha délicatement de la cheminée trônant dans le salon. Malgré l'insistance du professeur Dumbledore, qui s'était longuement entretenu avec le nouveau ministre, le Ministère avait refusé de mettre une voiture à disposition des Weasley, obligeant ainsi tout le monde à rejoindre King's Cross par le biais des cheminées.
―Je passe en premier, annonça gravement Monsieur Weasley.
Hermione échangea un bref coup d'œil avec Harry, remarquant la lueur d'inquiétude qui faisait luire ses prunelles, et qui semblait ne pas le lâcher, avant de se détourner lorsqu'une vive lumière verte illumina la pièce. Ginny et Ron suivirent le mouvement, sous le regard vigilant de leur mère. Puis ce fut au tour de Harry, Hermione et les jumeaux. Molly émergea la dernière du conduit, époussetant rapidement les capes des adolescents avant de leur ordonner de se mettre en marche.
―Il est hors de question que vous arriviez en retard ! maugréa-t-elle. Allez, on se dépêche !
―Elle est tout le temps comme ça ? s'enquit Hermione auprès de Fred, avec qui elle fermait la marche.
―La rentrée est un moment d'angoisse pour elle, ricana le garçon. Ou alors, c'est quand on revient pour les vacances d'été.
La jeune fille rit doucement avant de voir le Poudlard Express apparaître dans son champ de vision, et comme chaque fois qu'elle posait les yeux sur la locomotive rouge et noir, elle sentit son rythme cardiaque s'emballait, et un sentiment d'émerveillement pur prendre possession d'elle. Ses émotions se décuplaient, avec toujours la même intensité, malgré les cinq années déjà passées. Elle savait que c'était le genre de chose, de sensation, qui ne s'en irait jamais. Même lorsque ce serait elle à la place Mrs Weasley, donnant des recommandations de dernière minute à ses enfants.
Une fois les malles déposées près des bagagistes, en charge de ranger les centaines de valises dans le compartiment prévu à cet effet à l'arrière du train, il fut l'heure des au revoir. Hermione sentit son cœur se mettre à battre plus fort lorsqu'elle réalisa que le temps qu'il lui restait auprès de Fred se comptait sur les doigts de la main. Elle voulut s'approcher de lui, pour profiter au maximum de sa présence en vu de tous ces longs mois sans lui, mais l'étreinte de Molly la stoppa dans sa lancée, et elle fut contrainte de longues minutes durant, de promettre à la mère de famille de se montrer studieuse, et de veiller à ce que Harry et Ron ne fassent pas trop de bêtises.
Ce ne sera pas facile, pensa-t-elle en s'écartant avec soulagement lorsque Ginny vint à son secours.
Elle eut l'impression que le monde entier était entrain de s'évaporer peu à peu lorsqu'elle croisa son regard. Elle ne vit pas George s'éloigner en souriant, elle ne vit pas les élèves courant tout autour d'eux. Elle n'entendit pas le train se mettre en marche, attendant les onze coups du matin pour s'élancer vers Poudlard. Ce fut comme si le regard de Fred avait réduit tout cet ensemble au silence. Ce fut comme s'il n'y a plus qu'eux dans la gare.
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LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]
Fanfic[FREMIONE - terminée] Quand tout semble perdu, et que la noirceur s'abat dans son cœur, il arrive. Pour illuminer sa vie. La soutenir. L'accompagner. Pour l'aimer. ― 12.08.2020 : classée 16ème dans la catégorie «fremione». Mille milliard de mercis p...