Chapitre 18

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L'estomac de Jimin se tordait dans tous les sens, c'était affreux, comme si de l'acide pleuvait contre les parois de son pauvre ventre. Puis il sentit que c'était son œsophage qui semblait s'enflammer, et sans plus attendre, il repoussa vivement Taehyung et sauta hors du lit.

Il n'avait pas eu le temps d'arriver à la salle de bain que déjà il recrachait tout son déjeuner tandis que l'argenté, ayant parfaitement compris ce qui allait arriver, s'était empressé d'appuyer sur le bouton d'appel de façon répétée.

Jimin vacilla, il était sur le point de s'écrouler sur le sol et sa tête tournait, par chance ce fut à ce moment qu'un infirmier entra dans la pièce et le rattrapa de justesse, sous les yeux soulagés de Taehyung. L'homme d'une trentaine d'années soutint le petit blond et le guida jusqu'à la salle de bain dans laquelle il se rinça la bouche, écœuré par le goût immonde qui y demeurait chaque fois qu'il se trouvait à vomir.

Il fut ramené dans son propre lit avec infiniment de soin et on lui donna de quoi faire passer ses maux.

« Ça va mieux ? s'enquit Taehyung une fois l'infirmier parti.

- C'est comme si on essayait de me découper l'estomac avec un couteau mal aiguisé, commenta Jimin avec une grimace de douleur, mais ça va passer...

- Tu aurais dû demander des médocs plus tôt...

- C'est un peu tard pour le dire, tu crois pas ?

- Ouais. Tu ferais mieux de te rendormir. »

L'autre acquiesça et se tourna, dos à son voisin, dans une position confortable qui lui permit de rapidement trouver le sommeil. L'autre quant à lui tira son portable de sa poche et fila sur YouTube pour regarder les nouvelles vidéos postées ces derniers jours. Ça avait beau l'intéresser, il ne pouvait pas s'empêcher de jeter de fréquents regards à son voisin afin de s'assurer qu'il allait bien.

Ce fut au bout d'une grosse demi-heure que la porte s'ouvrit de nouveau, laissant apparaître un homme d'une petite cinquantaine d'années et dont le regard se posa immédiatement sur Jimin.

« Il s'est endormi il y a peu, indiqua Taehyung tout bas, et vu son état, mieux vaut ne pas le réveiller.

- Oh, je vous remercie. Vous permettez que j'attende son réveil ici ?

- Bien sûr monsieur Park. »

Le père de Jimin eut un sourire sincère et prit place sur une chaise abandonnée dans un coin de la chambre, tirant de sa sacoche de travail un ordinateur sur le clavier duquel ses doigts se mirent à se balader rapidement.

Il ne ressemblait pas vraiment à son fils, à part peut-être pour ce qui était de ses yeux. Il avait l'air gentil, mais visiblement très pris par son travail –ce qui n'était finalement pas étonnant dans ce pays. Néanmoins, au bout d'une dizaine de minutes de calme, l'homme ferma son ordinateur et soupira, observant son fils de façon inquiète.

« Il sera vite guéri, hein ? s'enquit-il.

- Oui, dans une semaine au plus.

- Et vous ?

- Moi... dans une semaine, j'irai mieux aussi.

- Oh, tant mieux.

- Hum.

- Vous vous entendez bien tous les deux ?

- Oui, une chance, sourit l'argenté, on passe quand même nos journées dans la même chambre, on n'est pas du genre à avoir le courage de se lever.

- J'aurais dû voir que quelque chose n'allait pas, soupira le père de l'endormi, j'aurais dû me rendre compte qu'il maigrissait, qu'il n'était plus le même...

- Vous travaillez beaucoup ?

- Trop pour voir mon fils.

- Et votre femme ?

- Elle a moins d'heures que moi, mais en tant qu'hôtesse de l'air, elle n'est pas souvent à la maison. Jimin a su se débrouiller seul très tôt, et quand je n'étais pas avec lui, c'était chez sa grand-mère qu'il passait ses journées. Maintenant il vit presque toujours seul à la maison, il en profite pour inviter ses amis, alors au moins le manque se fait moins ressentir.

- Sa mère pourra quand même passer le voir ?

- Je ne sais pas, elle avait l'air paniqué au téléphone, elle voulait demander à son patron un congé pour rester auprès de lui. J'espère qu'elle l'obtiendra. »

Taehyung acquiesça en silence, et tandis qu'il repositionnait correctement son écouteur, il fut touché de voir le père du blondinet se lever de sa chaise et venir s'asseoir au bord du lit de son fils pour caresser ses cheveux avec tendresse, incapable de continuer à travailler alors que la prunelle de ses yeux dormait là, devant lui, et avait pour une fois réellement besoin de lui.

Blanc hôpital [Vmin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant