Humain

PROLOGUE - EZECHIEL

La vue qui s'offre à moi est époustouflante. Je suis déjà venu plusieurs fois sur le Mont-Royal pour avoir la chance d'observer la ville vue du haut. Mais jamais je n'étais venu quand le soleil envoyait sur Montréal ses derniers rayons, c'est un spectacle merveilleux que j'essaie de coucher au mieux sur ma feuille de papier.

Depuis que je me suis mis au dessin, il y a presque 10 ans maintenant, je me suis nettement amélioré. Les gens font toujours une tête assez drôle quand je leur montre mes dessins, c'est flatteur de voir l'émerveillement dans les yeux des gens, ça c'est sûr. Mais j'ai l'impression qu'il manque à chaque fois quelque chose à mes œuvres pour que je puisse être pleinement satisfait, l'élément-clé. Le complexe de l'artiste perfectionniste me direz-vous...

Une dernière touche d'orange et je décide que j'ai fini. Je remballe mes affaires et me mets en route vers l'arrêt de bus, le ciel est désormais noir mais les lumières de la grande ville éclairent parfaitement chacun de mes pas. J'ai toujours vécu dans la mégalopole, je ne connais pas la vie à la campagne ou ne serait-ce qu'en périphérie urbaine. Je suis un citadin et j'aime ça.

Par contre ma meilleure amie, que dis-je, ma sœur de cœur Kaylia a décidé de m'abandonner en allant faire ses études à l'étranger. Quand elle me l'a annoncé, 10 minutes avant notre remise de diplôme, je lui en ai terriblement voulu. Comment pouvait-elle m'annoncer qu'elle s'en allait de l'autre côté de l'Atlantique seulement à ce moment ? Mais elle a su m'expliquer qu'elle ne voulait pas gâcher notre fin d'année ce qui est compréhensible, je me connais, je n'aurais fait que de lui lancer des piques du genre "J-27 avant que tu m'abandonnes". Je n'y peux rien, sans elle maintenant je me sens plus que petit dans cette énorme ville que j'ai pourtant toujours connue.

D'autant plus que dans 3 jours c'est la rentrée, mon entrée à l'université, "un pas dans le monde des adultes" comme mes parents se plaisent à dire alors qu'à 19 ans je suis loin d'en être un.

Je me demande ce que l'université donnera, les plus belles années de notre vie disent-ils. Je me plais à y croire. Mais pour le moment, j'attends le bus, il ne devrait pas tarder. J'ai la chance d'occuper une ligne plutôt bien desservie.

Après 5 minutes d'attente, je décide que ça suffit. Moi et ma patience légendaire... J'ai vu une trottinette électrique pas loin, ça devrait faire l'affaire. Depuis qu'elles sont arrivées en ville, je ne m'en lasse pas. Rapide et pratique, quoi de mieux ?

Pendant que j'arpente les rues de Montréal sur mon bolide, je croise un autre "trottinetteur". Je le salue, j'adore faire ça, à la manière des conducteurs de bus quand ils se croisent. Ca me fait rire et je vois que lui aussi tandis qu'il me renvoie un signe de main.

J'arrive finalement chez moi, un building assez imposant. Mes parents ne sont pas riches, simplement à l'aise financièrement. C'est ce que les riches disent pour éviter de dire la vérité mais dans mon cas c'est vrai. On ne manque de rien avec mes parents et ma petite sœur Elisa mais nous ne baignons pas dans le luxe et l'extravagance pour autant.

Quand j'ouvre la porte de l'appartement, il est plongé dans le noir. J'avais oublié qu'ils étaient partis voir le dernier Disney au cinéma. Ils me l'avaient proposé mais j'ai décliné l'invitation, je voulais vraiment prendre l'air ce soir. Et maintenant que c'est chose faite, je vais me faire couler le meilleur bain de ma vie. Je n'en fais jamais en général mais aujourd'hui mon côté écolo s'est envolé car j'ai réellement besoin de me relaxer.

Plus que 3 petits jours de repos et de tranquillité.

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Coucou tout le monde, bienvenue sur "Humain" ma première histoire ! Vous venez de faire la connaissance d'Ezechiel. :)

N'hésitez pas à donner votre avis sur ce prologue, c'est une première pour moi alors chaque commentaire est précieux pour me faire avancer.

On se retrouve bientôt pour la suite, j'espère que cette première partie est accrocheuse.