UNE CO-EPOUSE PAS COMME LES AUTRES

Allah yusahil yuhabuna (Qu'Allah facilite nos amours)

J'étais ravie de retrouver Bilal. Il m'avait tellement manqué.

Il me serra fort dans ses bras avant de me donner un baiser sur le front.

- Hum hum...

Jelila se racla la gorge en souriant.

- Alors vous vous êtes enfin décidé ?

Bilal et moi nous nous regardions.

Il passa sa main à ma taille.

- Oui nous sommes ensembles.

Jelila vint nous embrasser.

- Depuis le temps que j'attendais cela, j'ai même fait un pari avec Rachida ! Elle sera heureuse de vous voir ensemble à son retour.

On éclatèrent de rire.

- Qu'Allah vous donne le bonheur que vous méritez.

- Amine.

Après ce beau moment, il fallait qu'on revienne aux réalités.

- Vous n'imaginerez jamais ce qui s'est passé à la maison...

Dit Jelila avec un air un peu effrayé.

- Je crois que j'ai une petite idée, Chadia était au bureau aujourd'hui ...

- Chadia ! S'ecria Bilal.

- Oui. Elle est arrivée en pleure pour voir Karim ...

- Elle t'a reconnu ?

- Non. Hamdoullilah ! Mais il en a fallut de peu. Elle se plaignait que Karim veuille répudier Hania et ...

- Et quoi Soraya ?

Bilal était déjà sur les nerfs. Je pris sa main pour le calmer.

- Elle a dit que c'était par ma faute. Elle pense que je séduis Karim.

- Est ce le cas Soraya ?

- Pour l'amour d'Allah ! Pourquoi doutes tu de Soraya,Bilal ! Comment peux-tu penser ainsi !

Jelila prit ma défense. Mon Dieu que va t-elle penser de moi si elle apprenait ce que j'ai fait...

- Pardonne moi Soraya. Dit Bilal en me prenant dans ses bras.

- Karim a encore battu Hania et cette fois ils l'ont caché. Je mettrai ma main à couper qu'elle a perdu l'enfant encore !

- Alors ils la cachent pour ne pas que son père refuse de coopérer avec eux.

- Tout ça c'est de ma faute. Karim maltraite Hania à cause de moi.
Pauvre petite. Elle vie la même chose que moi. Donnée en échange d'intérêts.

Je me sentais si mal.

- Soraya si tu ne le sens pas trop, on trouvera une autre solution...

Jelila était si triste. Et moi je me sentais encore plus mal.

- Non je le ferai. Pour nous et aussi pour Hania.

J'étais plus que déterminée à faire couler les Ben khalifa.

Un matin comme les autres. Je me plaisais bien dans mon poste d'assistante.

Quand je pense que ma vie aurait été aussi simple si mon père n'en avait pas décidé autrement.

Aujourd'hui, il y aura une réunion.

Hussein, le père de Hania, Majid et Karim, se réuniront pour discuter de la fusion des deux empires.

Si Hussein accepte, alors on exécutera notre plan.

Je redoutais ce jour. Majid pourrait me reconnaître.

Pas par mon physique, mais un geste, une attitude qu'il aurait remarqué.

Après tout j'ai été mariée à lui.

Karim s'emmenait enfin. Il était très stressé.

- Tu as tout préparé ?

- Oui. Me contentais-je de répondre.

J'étais plus stressée que lui. Mes mains étaient toutes moites.

L'ascenseur s'ouvrit. Majid en sorti, suivit de Hussein.

Ils semblèrent discuter tranquillement.

Arrivé à mon niveau, Majid me fixa un moment.

Aussi étrange que possible, je n'avais plus peur.

Je le fixais aussi. Toute la peur que j'éprouvais s'est transformée en rage.

Il me dégoûtais.

- Mon fils est-il déjà là ?

- Oui monsieur Ben Khalifa.

Il continuait de me dévisager jusqu'à ce que les portes de l'ascenseur se referment.

Mes poings étaient fermés. Mon corps tremblait de partout. J'avais la haine mais je devais garder mon calme.

Une tisane plus tard, je me sentais plus détendue.

J'attendais impatiemment qu'ils finissent.

Au bout de deux longues heures, les plus interminables de ma vie, les trois descendirent enfin.

Leurs sourires en disaient longs.

Mais rien est gagné en affaire, tant qu'on ne voit pas l'oseille.

C'était la phrase fétiche de Majid.

Ils raccompagnèrent Hussein. Après je vis Karim revenir, Majid le suivait toujours.

Il me dévisageait toujours, ça devenait agaçant.

- Ta mère avait raison...

Dit Majid en me fixant.

- Ce n'est pas le moment père, le plus important est passé, Hussein a signé l'accord...

- Oui et il peut changer d'avis si sa fille lui raconte ce que tu lui a fait Karim !

Karim était sur le point de péter un câble.

Je le sentais dans ces yeux.

- Comment vous appelez vous ?

- Asma, monsieur.

- Où est Emna ?

- Je l'ai renvoyé. Répondit Karim voyant l'archanement de Majid sur moi.

- Et pourquoi ? Pour pouvoir bien profiter de ta belle rousse ? Celle qui hante toutes tes nuits ?

- Oui père !

Je fus surprise de la réponse de Karim tout comme Majid.

- Comment ? Que veux tu dire par là Karim ?

- Je veux épouser Asma, père. Ça résoudra tous mes problèmes ! Plus de maltraitance, plus de tromperie !

- On en reparlera à la maison.

Majid me lança un dernier regard noire et s'en alla.

Karim resta immobile sans rien dire pendant un moment.

- Ça va Karim ?

Il me regardait. Jamais je n'avais vu autant de vulnérabilité dans son regard.

Ses magnifiques yeux étaient pleines de larmes.

Je me sentais si mal de le voir ainsi.

Il me prit dans ses bras et me sera si fort.

Son parfum était si doux, ses bras étaient si forts.

Mais le plus bouleversant c'était les battements de son cœur.

Une fois de plus Karim sema le bordel dans mon esprit...