Rahab allah bimawtina fi manzilih ( Que Dieu accueille nos morts près de lui)

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- T'en fait pas Soraya, tout ira bien.

Bilal ne répétait que ça mais mon esprit était ailleurs.

C'est maintenant que je réalisais ce qui m'arrivait.

Cet homme qui me prenait sur ses pieds pour me lire le coran n'était plus de ce monde.

Cet homme qui me tenait la main lors de nos balades venait de quitter ce monde.

Le pire est que je n'ai même pas pu lui dire mes dernières prières.

Comment suis-je arrivée à ce stade ?

Seul Allah connait le sort qui m'est destiné.

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Le lendemain, quand je finis ma prière, Bilal n'était pas là.

Je m'assis sur le bord de la fenêtre.

Je n'avais même plus de larmes. Seule la colère animait mon cœur.

Des bruits de pas résonnaient dans les escaliers.

J'entendis la voix de Bilal et l'autre voix était celle d'une femme.

Elle me semblait familière. Mais où je la connais ?

Je creusais dans ma mémoire.

- Jelila !

Oui c'est bien la voix de Jelila.

Je couru à la porte. C'était bien elle.

On s'embrassa si fort. Jelila était en larme.

- Suis désolée pour tout ce qui t'arrive Soraya. Soit forte.

- Comment es-tu arrivée ici ? Et comment tu connais Bilal ?

Bilal et Jelila se regardaient.

- Assied toi Soraya faut que je t'avoue certaines choses.

Je m'assis. Mes yeux étaient rivés sur Jelila et Bilal.

- Tu te souviens de l'histoire de mes parents ?

- Oui

Jelila inspira un bon coup. Bilal lui tînt la main.

Une once de jalousie me piqua le coeur quand je vis ce geste.

- L'ami de mon père dont je parlais, c'est Majid.

J'étais toute ébahie. Mais une question me trottait dans la tête.

- Et comment tu connais Bilal ?

Elle se mit à rire.

- Aaaaah ma pauvre Soraya ! Wallah t'as une fuite au cerveau. Bilal est mon frère. Je t'ai menti il n'est pas au Liban.

Un petit soulagement au cœur. Je craignais au fond que Jelila me dise que Bilal était son amant.

Elle me tenait les mains.

- Majid va payer très cher le mal qu'il nous fait je te le promet. C'est pour cela que je suis devenu son épouse.

Je fit oui de la tête.

- Le plan est simple, je lui ferai faire son testament en ma faveur. Et on se partagera l'héritage. Je te rendrai ce qu'il a pris à ta famille.

- Une seconde Jelila. Un testament n'a de valeur qu'à la mort de l'auteur, alors ça signifierait que ...

- Il n'a pas hésité à mettre le feu sur les deux êtres les plus important de ma vie. J'ai pleuré des jours et des nuits la mort de mes parents. Et comme si cela ne suffisait pas il nous a tout pris à mon frère et moi car il était l'associé de mon père.

La voix de Jelila tremblait de colère.

Je la serra dans mes bras.

- Il faut que tu rentres Jelila sinon il se doutera de quelque chose.

Dit Bilal.

- Oui tu as raison. Nous sommes proches du but, il ne faut pas tout gâcher.

On raccompagna Jelila. Elle mit son niqab pour ne pas qu'on la reconnaisse. J'en fit autant.

- Au fait tu ne devinera jamais ce que je m'apprête à te dire.

- Quoi donc ?

- Un jour quand j'allais chez Rachida j'y ai trouvé Karim.

- Karim ?!

- Oui Karim. Il y va pour assouvir son plaisir désormais.

- Il t'a vu ?

- Non j'ai eu beaucoup de chance.

- Et Hania ?

- La pauvre petite. Elle a fait une fausse couche. Chadia le cache mais il parait que c'est Karim qui l'a battu. C'est un fou ce Karim. Il n'a rien laissé de son père.

J'étais dégoûtée. Quand je pense que je me suis faite défoncée par cet imbécile.

Jelila se baissa d'un coup en m'entraînant d'en faire autant.

Bilal nous devança et elle se mise à me parler.

- Karim ne jure que par toi. La dernière fois il baisait en hurlant ton nom. Fais attention il est capable de te retrouver.

Elle dit ces derniers mots en regardant Bilal et ajouta

- Je sais pour toi et mon frère. Rachida m'a raconté.

Elle avait un sourire en coin.

Moi je me sentais si gênée.

- Ne pense pas qu'il en a rien à faire de toi. Il t'aime bien, donc faudrait pas que Karim te retrouve, il pourrait tout gâcher.

- Il m'a connu en tant que fille de maison close, maintenant il sait que je le faisais étant mariée, je ne pense pas que ton frère ait une bonne estime de moi Jelila.

Bilal se rendit compte qu'on était toujours derrière.

- J'espère que vous ne conspirer pas contre moi.

Dit-il en souriant.

On se releva. Bilal me fixait étrangement.

J'étais mal à l'aise.

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Cela fait plus d'une semaine maintenant que Bilal m'héberge.

J'étais tellement bouleversée que j'avais oublié comment nous nous sommes connus.

Et il a été très gentleman envers moi.

Pas une seule fois il m'a fait des avances.

D'autres hommes eux,auraient sauter sur l'occasion mais lui non.

Il me respectait,Jelila avait peut-être raison, il m'aime bien.

À moins qu'il ne me vois que comme une prostituée de maison close.

En tout cas il semble plus gêné que moi.

- Tu devrais manger pour avoir des forces sinon tu risque d'être malade.

En plus d'être beau il savait cuisiner.

Dommage qu'on se soit rencontrés ainsi...

UNE CO-EPOUSE PAS COMME LES AUTRESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant