Allah yahfazna ean alshari ( Qu'Allah nous eloigne du mal)

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On retourna à la maison. Karim me menaça de ne rien dire à personne.

J'en avais pas l'intention. De toutes façons qui me croirait !

Étendue dans mon bain, les yeux rivés sur le plafond, je repensais aux derniers événements.

À quel moment ma vie avait-elle viré aussi mal ?

Seul Allah savait le plan qu'il avait pour moi.

Depuis mon humiliation,je passais plus de temps dehors qu'à la maison.

Majid ne voulait plus que je cuisine, ni même dormir avec moi.

On me traitait comme si j'avais la peste.

Je devrais en souffrir, mais intérieurement je me sentais vivante.

Oui vivante comme j'aurais dû l'être depuis toujours.

Le titre de la femme rebelle me faisait du bien.

C'était la vraie Soraya.

Il faisait beau, je marchais dans les ruelles de l'émirat, sans me soucier de quoi que se soit.

Ma mère aurait voulu venir me rendre visite, mais elle a annulé à la dernière minute : Aïcha avait besoin d'elle !

J'ai supplié Majid de ne rien dire à ma famille.

C'est déjà le chaos ici,je ne voulais pas supporter encore la colère de ma famille.

Je m'assis sous un arbre. C'était un olivier.

Je me souvenais de mes petites balades quand j'étais encore qu'une enfant.

Soudain j'entendis des voix derrière la haie qui se trouvait face à l'arbre.

Je ne rêves pas. C'est bien la voix de Jelila. Elle etait avec un homme.

Et ce n'était pas la voix de Majid.

Je me fis plus plate que l'herbe pour ne pas qu'elle me voie,mais au bout d'un moment ma curiosité l'emporta.

Je glissa ma tête dans les feuillages. Je la voyais clairement maintenant.

Jelila embrassait cet homme !

Je n'en croyais pas les yeux.

Il lui caressait les fesses par dessus son niqab. Puis il remonta sa robe. Elle était nue en dessous !

Une vraie chaudasse celle là !

Il la doigtait. Quel pro !

Elle semblait si excitée.

La scène était très excitante. Je serait mes cuisses pour empêcher le plaisir de monter.

Hélas ! J'enviais Jelila.

Que ressentait-elle en ce moment ?

Du plaisir bien sûr !

Mes coudes contre le sol commençaient à me faire mal.

L'homme s'en alla enfin.

En retirant ma tête des feuillages une épine me piqua.

- Aie !

- Qui est-ce ?!

Merde ! Jelila s'avança et me vit.

- Que fais-tu ici Soraya ? Tu m'espionne ?

- Je ne t'espionne pas j'étais allongée sous l'arbre pour profiter de l'ombre.

Elle me traîna à travers la haie. Je me débattait.

- Lâche moi !

- Tu ne dis pas un mot de ce que tu viens de voir ! Sinon !/

- Sinon quoi ? Tu me tue Jelila ?

- Alors tu comptais parler ?

Elle voulu le gifler.  Je lu stoppa le bras.

- Ce n'est pas parce-que Majid apprecie tes coups de reins que t'as le droit de lever la main sur moi comme lui !

Sur ces mots je m'en alla. Jelila resta planté là.

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Le repas de Chadia était délicieux. Mais depuis un moment je me méfiait de tout.

- Jelila, ta soeur va bien ?

- Oui Majid, Al-Hamdoullilah !

Je me racla la gorge. Jelila sursauta de peur.

- Tu as quelque chose à dire Soraya ?

- Non Majid. Qu'Allah allège les souffrances de la soeur de Jelila.

Jelila semblait apaisée.

  
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Comme toutes les nuits je montais sur le toit.

Imane me manquait tellement.

Soudain j'entendis quelqu'un monter.

- Qui est ce ?

- C'est moi, Jelila.

Que venait-elle faire ici ? Me menacer sûrement.

- Pas la peine de continuer avec tes menaces.

- Je ne suis pas là pour te menacer Soraya.

Je me retourna pour la regarder droit dans les yeux.

- Que me veux-tu ?

- Je suis venu te remercier de m'avoir pas dénoncée.

- Ce n'est pas l'envie qui m'a manqué.

Elle vint s'asseoir auprès de moi.

- T'es quelqu'un de bien Soraya. Tu ne mérite pas tout ce qui t'es arrivé.

- C'est le choix d'Allah.

- Allah ne nous impose rien. Il nous donne toujours le choix.

- C'est pour cela que tu as choisi de tromper Majid ?

Elle se mit à sourire.

- Je n'ai pas choisi de tromper Majid j'ai choisi de vivre pour être heureuse. Ce que tu devrais faire d'ailleurs.

Jelila venait de piquer là où ça faisait mal.

Je baissai la tête. Je ne pus empêcher ces larmes de couler.

- Pardonne moi si je t'ai offensé Soraya.

- Ce ne sont pas tes mots qui m'offensent mais la véracité de ce que tu dis. Je ne suis plus moi même depuis que j'ai  accepté ce mariage. À force de me soucier du "qu'en dira t-on ?", j'ai oublié de vivre pour moi.

- Et si je t'aidais ?

- Pardon ? Que veux-tu dire par là Jelila ?

- Je veux t'aider à redevenir maîtresse de tes envies, de ta vie !

Elle me prit les mains.

- Soraya, tu dois te laisser porter par tes désirs. Tu dois écouter ton coeur.

Et dire que j'ai répété ces mots à Imane.

Aujourd'hui c'était à mon tour de les entendre. 

UNE CO-EPOUSE PAS COMME LES AUTRESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant