UNE CO-EPOUSE PAS COMME LES AUTRES

Allah yuhibu almar'a ( Dieu aime la femme)

Bilal me cajolait comme jamais. Il s'en voulait de m'avoir abandonné ainsi.

- Tu penses pouvoir le faire Soraya ?

- Oui Bilal. Je le ferai, t'inquiètes pas pour moi.

Il m'embrassa sur le front. Son baiser était si sincère.

Je mourrais intérieurement.

Sur le chemin de l'entreprise, je n'arrêtais pas de penser à tout ce qui venait de se passé.

Ça me touchait de voir Bilal s'inquièter autant pour moi.

Et j'étais plus que mal, qu'il pense que  je portais son enfant.

Et Karim...

Ah Allah !

Etait ce une punition pour avoir choisi de suivre les pulsions de mon coeur ?

- So... Asma... Tu vas bien ?

- Oui Karim...

Il vint vers moi.  Je ne pouvais supporter son regard.

Karim avait bien changé. Ce n'était plus le gamin inconscient qui voulait assouvir ses fantasmes en baisant avec la femme de son père.

Il était devenu un homme sage, bienveillant. L'homme dont j'ai toujours rêvé.

Ces événements le touchaient autant que moi. Je le voyais à travers ces cernes et son teint terne.

- Et toi ...

Karim baissa les yeux.

- J'irai mieux quand je te saurai en sécurité dans la maison que je t'ai acheté.

Un moment de silence puis Karim reprit.

- Je ne te comprends plus Soraya. C'est bien toi qui voulait qu'on s'en aille loin de tout et qu'on vive notre amour, n'est ce pas ?

Je ne disais toujours rien. Ces mots de Karim me transpercèrent le cœur.

Il me prit dans ses bras.

- Ne penses pas que tu ne comptes pas pour moi Soraya, je t'aime...

« Je t'aime »...  La dernière fois que j'avais  entendu ces 3 mots, ils venaient de la bouche de Bilal.

Et je me souvins à quel point je me suis senti mal.

Je n'avais même pas pu sortir un mot. Et le coup de grâce c'était la demande en mariage de Bilal.

Mais là, à ce moment-là, lorsque j'entendis ces 3 mots de la bouche de Karim, mon cœur et mon âme se réchauffèrent.

J'oubliais toutes mes peurs, toutes mes angoisses.

Le monde n'existait que pour nous. Karim, notre enfant et moi.

Seule une femme amoureuse comprendrait ce que je ressentais à ce moment.

- Moi aussi je t'aime Karim...

Il m'embrassa tendrement.

- Alors pourquoi hésites-tu maintenant ?

Ses yeux me suppliaient presque. C'est là que je pris « LA DÉCISION ».

Cette décision qui allait tout changer. Mais à ce moment précis, je ne me doutais pas ou du moins je me souciais pas des conséquences qui pouvaient subvenir.

- Karim... Il... Il faut que je t'avoue quelque chose...

Il était surpris et aussi apeuré. Et il y avait de quoi vu l'état dans lequel j'étais.