Un Beau Paradoxe

CHAPITRE 9

Il se penche vers l'autre pouffiace et lui dit tout bas.

- Mon père m'avait prévenu que Rachel risquerait de nous envoyer quelqu'un d'ici quelques jours.

j'ai dit : tout bas, mais, pas assez pour que cela n'atteigne pas mes oreilles :

- C'est ma tante, je les informe.

- Rachel, c'est ta.. ta tante ?

Alors comme ça miss Livia se met à begailler quand je parle de Rachel ?

- C'est ce que je viens de te dire, je crache.

- Comment a t-elle osé !!! Hurle la brune, maintenant à nouveau prête à me tomber dessus.

- Elle nous tient encore par la cul je te rappelle ! Rage Waren dont les yeux ne sont désormais plus que deux billes noires.

Bon alors là je suis perdue. Ils connaissent ma tante, ok, c'est normal puisque c'est elle qui m'a donné l'adresse. Mais pourquoi réagir ainsi ? Pourquoi ont ils l'air de la détester? Surtout Livia apparemment... Je ne comprends vraiment rien.

- On y va. Dit Waren d'un ton sec et cassant.

Aoutch, je le sens pas bien...
Je recule doucement.

- Tu fou quoi là !? On va pas te forcer à nous suivre maintenant alors que tu nous cherchais ! hurle l'autre chieuse.

- Je-

- Ta gueule et suit ! Putain on va pas te porter non plus !

- La première qui parle je la fou dans la case.

Silence radio. Livia a arrêté de parlé et est devenue toute pâle, tandis que le nom de cet endroit ne m'évoque rien de  très convivial.

- On rentre, il ajoute de son infatigable ton neutre.

- Il faut que j'aille..chercher quelqu'un.

Mon cœur se pince violemment et je sens la crise de panique me regagner.
Respire Kate !
Mais ce sont d'autres paroles qui me viennent en tête. Des paroles prononcées par une voix douce et rassurante, celle de ma sœur.

**

- Avec moi Kate ok ? Inspire .... Expire.... Souffle. Inspire, expire....

- Va t'en Sindy, je t'en prid, je ne veux pas que...

- plus lentement ok ? Inspire..... Expire..... Non ! Ne touche pas à ta peau ! Ne la gratte pas !

Je déteste quand elle me voit dans cet état : faible et ingérable.

- Si tu te grattes encore à sang Kate, je t'en voudrai toute ma vie ! Me menace t-elle en me fixant dans le blanc des yeux.

Mais c'est plus fort que moi et je me décape la peau avec tout ce que je trouve... Comme le revers de la lame de mon couteau suice, par exemple...

- "elle" ne te touchera plus ! J'en ai parlé à maman et elle va la renvoyer ! Maintenant écoute moi, fais ce que je te dit et calme toi. On y retourne, tu inspires et puis tu souffles....
Et Sindy effectue en même temps que moi ces exercices de respiration.

**
Je regarde mes bras et commence à les griffer à sang. Il faut que je me soulage ... Il faut que mon corps pense à autre chose, que j'exteriorise, alors, comme cela ne suffit pas, je m'attaque à mon visage comme une forcenée et le frotte à sang lui aussi...comme avant. Avec les ongles.

- Hiiii mais elle est folle ! Hurle Livia en se cachant les yeux. Elle va s'arracher la peau !

Je ne la regarde même plus et cours vers ma sœur, toujours à quelques rues d'ici, en décapant continuellement ma peau. Je m'attarde sur ma tempe et la frotte à sang ! Je veux qu'elle est moins souffert que moi ! JE mérite de saigner, pas elle. Elle, c'est un ange... Mon ange que l'on ma volé. On me l'a enlevée !

J'arrive aux pieds de Sindy et la soulève.

- Je vais m'occuper de toi tu sais... Mais ma voix se brise à nouveau. Son corps est dépourvu de vie... Elle est très pale et j'ai envie de hurler.

Je disais quoi déjà ? Que c'était le jour de la vengeance.. ..? C'est impossible. La vengeance ne me suffira jamais.
Je soulève mon manteau encore posé sur son cou et pousse un cri d'effroi ! Je lâche ma sœur qui retombe lourdement contre le sol, sa tête se fracassant contre celui-ci.
Mécaniquement, je passe ma main sur ma bouche, étouffant un sanglot, puis je sens quelqu'un me saisir par  la taille et je me laisse faire.

Il m'attire contre lui et je tombe contre son torse, des bras fermes et protecteurs me maintenant sur pied.

- Viens, me souffle Waren en caressant ma main. Une main sur laquelle deux sang se mélangent désormais. Celui de Sindy et le mien.
La douleur est insoutenable et je pousse des gémissements, ne retenant plus mes larmes depuis un moment...

Il fini par me lâcher, puis recule et je me sens d'autant plus vide. Son étreinte avait finie par m'apaiser et j'avais arrêté de me griffer.
Il perçoit alors ma crainte et revient vers moi, sans pour autant me toucher.

- Livia. Il grogne.

L'interpelée arrive et contre toute attente, il lui indique le corps de ma sœur pour qu'elle le porte.

- Beurk. Y a du sang partout Waren... Se plaint elle.

Je n'ai pas le temps de la regarder attraper Sindy que Waren me soulève sans la moindre difficulté pour me porter contre lui.

Pourquoi il fait ça ?

- On rentre maintenant. Annonce Waren, et je finie par me rendormir dans ses bras.

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