Les DesAstreux - Tome 1 : La Lame Sacrée

Chapitre 10

L'hommage dédié aux 4 ans de rédaction du Tome 1 continue. On est le 3e jour et je vous propose un chapitre spécial aujourd'hui.
Une petite anecdote : Un des personnages que vous découvrirez au chapitre 17 n'a pas été inventé par moi, mais par une de mes lectrices Wattpad. BlackDreamSnow lisait chaque partie dès leur publication et elle semblait vraiment vivre l'histoire. Un jour je lui ai proposé d'inventer un personnage qui évoluerait dans mon univers. Elle m'a fait une description de ce qu'elle avait en tête + un prénom, puis je l'ai intégré à mon histoire. Moniléca était née de l'imaginaire de cette lectrice mais elle vivrait à jamais parmi les héros des DesAstreux !

Pour l'heure, je vous propose de vous joindre à Jyhann pour mener l'enquête et découvrir qui se cache derrière le pseudonyme du Meurtrier Sanguinaire. J'attends vos théories, les paris sont ouverts !

Bonne Lecture !

***

Les quelques étoiles, agrippées au voile nocturne, répandaient une lumière blafarde sur le paysage endormi ; l'astre lunaire irradiait de nitescence dans l'obscurité, telle une reine veillant sur ses sujets. Accompagnant le déclin du soleil, le monde s'était assoupi, laissant à la lune le contrôle de ses songes inconscients. Ainsi, lorsque le jour cessait d'exister, une nouvelle forme de vie prenait place dans le royaume étoilé. Bientôt, les êtres noctambules rejoindraient la silhouette dans l'obscurité. Et sans lumière pour être vue, plus rien ne pourrait retenir les forces de la nuit, de déverser leur folie sur le monde.

« Savez-vous comment les gens de ce monde aiment appeler les personnes comme moi ?
Ne nous voilons pas la face, pour vous nous ne sommes que des fous...
Et il se pourrait même que vous, pauvres insomniaques qui entendez ma voix dans les ténèbres, soyez vous-mêmes atteints par la folie !

Car, dans le fond, vous et moi sommes pareils...

Pour beaucoup, la folie n'est rien d'autre que l'absence de raison. Et je dois bien admettre que cette hypothèse peut sembler légitime. Mais qu'en est-il des enfants dans ce cas ? Peut-on réellement parler de folie face à la déraison d'un esprit en bas âge ?
Les plus croyants d'entre vous affirmeront même, que la folie est l'état qui frappe un Affinitaire du Souffle ayant abusé de ses pouvoirs... Et vous, sombres fous, aveuglés par la certitude de votre foi, redoutez le châtiment de Dieu, pourtant mort depuis bien des années.
Et malgré cela, vous osez traiter les gens comme moi de fous. Mais ne vous en faites donc pas pauvres insomniaques, la mort est une folie qui délivrera chacun de nous ; tôt ou tard... »

La silhouette se mouvait avec légèreté à travers la cime des arbres, fendant l'air en un silence maîtrisé. Et seuls les astres semblaient pouvoir la défier, projetant sur un tapis de feuilles mortes, l'ombre fugitive de son déplacement.

« Je vais être honnête avec vous, la seule tare dont je me reconnais coupable, est celle de mon obstination. Mais dans le fond, est-ce réellement folie que de croire en ses ambitions ?
Et si oui, pauvres insomniaques, la folie est un état qui nous frappe vous et moi.

Car seul un fou peut déchiffrer les élucubrations d'un autre fou...

Depuis l'avènement du monde, l'Homme court après un nombre incalculable de concepts dénués de sens. Prenez ces juges et avocats, en recherche de justice ; comme si la droiture et l'équité étaient des vertus dont notre monde était pourvu. Ils vont même jusqu'à se déguiser de robes et de perruques, déversant sur le monde leur justice partiale. Mais pourtant, secrètement, vous savez qu'ils continuent de rêver de cet utopique idéal.

Car, dans le fond, eux et moi sommes pareils...

Et regardez vous à présent, vous qui prenez plaisir à juger les fous de ce monde. Vous trouvez votre bonheur en rabaissant des idéalistes, mais le simple fait de chercher le bonheur ne trahit-il pas votre malheur ? Car après tout, pourquoi rechercher quelque chose que l'on possède déjà ? En réalité, vous n'êtes rien de plus que des fous, courant désespérément après une idée illusoire.

Car, dans le fond, vous et moi sommes pareils... »

La silhouette atterrit silencieusement sur le sol, écrasant au passage une poignée de feuilles mortes. La ville s'étendait déjà à l'horizon, réduite au silence par la torpeur de la nuit. Tel un prédateur en chasse, la silhouette se rapprochait de sa victime, et ensevelie sous un voile d'ombre, aucune force ne viendrait prévenir la proie, de la folie qui la guette.