D I A M O N D S

1° Oeuvre d'art

« La beauté est une chose sévère et difficile qui ne se laisse point atteindre ainsi, il faut attendre ses heures, l'épier, la presser et l'enlacer étroitement pour la forcer à se rendre. » Balzac, Le Chef d'oeuvre Inconnu.

Sélène

Palerme.

Le soleil qui t'éclates la rétine et te brûle le derme. Plages de sable blanc, et la mer qui se délecte du bleu turquoise.

C'était le paradis sur terre, ce genre de paysage à te couper le souffle et à redonner vie à la plus morte des roses. Une renaissance due à la beauté quasi absolue des éléments.

Nonna habitait à La Loggia, un quartier situé tout près du port della Cala, où les petits bateaux des plaisanciers venaient s'amarrer. Venant d'un milieu modeste, elle se faisait toujours un plaisir de mettre les petits plats dans les grands lorsque je venais passer quelques semaines chez elle en été. Ma mère aimait faire des retraites dans des cures de jouvence et m'envoyait chez Nonna dès qu'elle en avait l'occasion. Pourtant, au lieu de me mettre en colère, j'adorais cela. Découvrir la Sicile, passer du temps avec ma grand-mère, et apprécier cette douceur de vie qui me manquait tant à Paris.

La Dolce Vita.

Fille unique, j'avais toujours souffert d'être seule et de devoir me satisfaire à moi-même. J'avais toujours rêvé d'avoir un frère, une sœur, quelqu'un pour partager cette vie qui me semblait si belle et si tragique à la fois.

L'été, à Palerme, c'était la folie des touristes. Des centaines de personnes arpentaient les rues, caméscope à la main. Ils rêvaient tous de découvrir cette vie à l'italienne, la farniente associée au son de la douceur.

Mais à La Loggia, c'était différent. Quartier plutôt modeste et populaire, les touristes ne s'aventuraient que très peu ici, préférant rester autour des monuments et centre-villes.

Parce que La Loggia était accolée à un autre quartier, et que sa réputation était connue.

La Kalsa, quartier des mafieux.

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