6° Chaleurs de Palerme

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Chapitre à lire avec la musique pour plus d'intensité.


...



« Et quand elle sera morte, prends-la, et coupe-la en petites étoiles, et elle rendra la face du ciel si splendide que tout l'univers sera amoureux de la nuit et refusera son culte à l'aveuglant soleil.»
                           -  Shakespeare








Sélène


Et soudain, le temps n'existait plus. Mes yeux, vissés aux siens, valsaient dans l'immensité velours du sentiment.

Incapable de bouger, je me délectais de la vision céleste de cet être hors-du-temps, hors des lois. Hors de moi.

La musique courait le long des murs, se cristallisant dans les cœurs telle la flèche de Cupidon.


- Buonasera.



Sa voix était la braise. J'étais la brindille, enflammée.

J'esquissais un sourire en guise de réponse. Ses yeux noirs se mirent à briller et des reflets rougeoyèrent dans ses pupilles.



- Dante, lâcha-t-il en me tendant sa main.



Serrant sa main, un courant électrique me traversa lorsque nos doigts entrèrent en contact. Les siens étaient fermes et la chaleur qui en émanait me vrilla les tripes. Le temps, suspendu, dansait dans ses iris de feu.


- Sélène.




- Ravi de te rencontrer, Sélène.



Dante esquissa un sourire et se passa une main dans les cheveux. Subjuguée, je me délectais de cette vision idyllique.






Dieu. Quel charme.






- Vieni*, murmura-t-il avant de tourner les talons et de se diriger vers la sortie du bar.




Enivrée, je le suivais, tandis que les essences s'évertuaient et se perdaient dans la valse des corps.





Dehors, le soleil n'était plus, remplacé par la palette trichromatique du ciel : rose, jaune et bleu. C'était la magnificence de l'absolu par la simplicité la plus primaire. Les couleurs. Mais les couleurs explosent et s'exposent dans l'âme du damné, criant la passion à qui veut, s'insufflant dans le cœur du désespéré.



Même l'aveugle voit les couleurs. Elles sont sentiments.



L'alizé soufflait un vent léger, qui nous emportait dans sa volupté à travers des caresses suaves.


Dante enfourcha sa vespa. Le vent faisait voleter ses cheveux et j'aurais alors juré voir Adonis.


La beauté, la beauté ! Mais elle est les effets, et non la cause. Car Dante était ce demi-dieu qui, par un simple regard, anéantissait nos espoirs d'éternité. Sous son regard, j'aurais pu mourir mille fois.




- Monte.




À sa suite, je grimpais sur la vespa. Intimidée, je n'osais le toucher. Il était , si proche. Et son parfum, son parfum qui résonnait si fort en moi.




- Sélène, souffla t-il en me montrant son profil, accroche toi à moi.



Mon cœur battait la chamade et une nuée de papillons voraces s'éprit de mon échine. J'exultais du sentiment.



D I A M O N D SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant