11° Lorsque les colombes pleurent

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Dante




L'odeur âcre du salon me montait au nez. Là, aucune lumière ne passait. Ce n'était que les rayons morts qui, agonisant, venaient s'échouer à travers le rideau.

Des ombres morbides en résultaient, transformant l'homme en forme noirâtre qui s'agitait de manière lugubre.

Lentement, je déposais le sac et refermais la porte derrière moi.

Tous sursautèrent et Massimo se racla la gorge :

- Tu as ce qu'il faut ?

J'acquiesçais et ouvrais le sac, lui montrant ce qu'il contenait.

- Il ne manque plus que les balles.


On était une petite dizaine. Que des hommes. Massimo était le sous-boss. Une figure importante de l'organisation, car juste au dessus de lui se trouvait le Parrain.

- Demain, c'est le grand jour.


Ici, nous étions que des jeunes adultes. Repérés par le clan, nous étions leur relève. Et cela commençait par le grade de soldat. Un seul mot d'ordre : s'il faut, nous tuerons.


- Le secret, c'est la discrétion, continua Massimo. Si sang doit couler, il coulera, mais sur chemise blanche.



Le plan était en place depuis des semaines. Tout était prêt.



Massimo continua à parler mais j'arrêtais rapidement de l'écouter. À la place, j'observais les autres, les soldats.

Luciano était là, les yeux dans le vague. Je pouvais sentir son anxiété à des kilomètres, et honnêtement, il aurait pu me faire de la peine s'il n'avait pas insulté Sélène de la sorte. À la place, je réprimais un rictus et détournais le regard.

Je reposais les yeux sur le sous-boss. Il était l'incarnation du charisme. Tout de lui respirait l'attraction. Charmeur, il enchaînait les femmes dans les bars malfamés jusque dans les plus hautes sphères. Putes ou avocates, leur culottes ne tenait pas longtemps lorsqu'elles se retrouvaient face à Massimo. Pourtant, si au premier abord on aurait pu lui donner le Bon-Dieu sans confession, il n'en restait pas moi un criminel en col blanc.

Charmer pour mieux dominer.


- Luciano, la liste.


Ce dernier sursauta à la déclaration de Massimo. Luciano cligna longuement des yeux, comme perdu, puis bafouilla des mots incompréhensibles.



- La liste, répéta Massimo.




Luciano soupira et je compris soudain. C'était donc cela, qu'il avait perdu. La liste. Mon cœur s'emballa soudainement lorsque je réalisais l'importance de cette faute. Parce que la Cosa Nostra ne faisait pas de cadeau. Ici, c'était quitte ou double. L'organisation était l'incarnation du manichéisme de la pègre. C'est blanc ou noir, le gris n'a pas sa place.



- Je l'ai perdue, annonça fatalement Luciano.



Silence se fit soudainement dans la salle.

Massimo posa un regard glacial sur Luciano.

- Lève-toi et suis-moi.


Luciano s'exécuta. La tête haute, il traversa le salon à la suite de Massimo. Le silence régnait en maître dans la petite pièce lorsque la porte du salon claqua violemment. Puis, de la cuisine éclata un bruit assourdissant.






Le bruit d'une balle qui traverse la chair.





De longues minutes s'ensuivirent, abominablement calmes. Puis, Massimo ouvrit la porte, s'essuyant les mains à l'aide d'un torchon taché de sang.



- Demain soir, à vingt-heures, annonça-t-il laconiquement.




Tous acquiescèrent, tandis que je restais interdit face à la flaque de sang qui s'étendait sur le sol de la cuisine, entre les pieds de Massimo.



















...


Deux chapitres en une journée, ceci est du jamais vu.
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