Chapitre à lire ( absolument ! ) avec la musique pour plus d'intensité ✨...
Installez-vous confortablement, mettez vos écouteurs. Ceci est le dernier chapitre.
...
Sélène
Et soudain, tout s'écroulait.
Je foulais le macadam, pédalant aussi vite que mon vélo pouvait m'emporter. Et pourtant, ça n'allait pas assez vite.
Ça n'allait jamais assez vite.
Les rayons du soleil rougeoyaient sur les façades des bâtiments tandis que la nuit léchait peu à peu le ciel. Moi, je voyais l'infinité se refléter sur les vitres, le mélange ocre des couleurs qui enlaçaient les nues en peine.
Je me revoyais, sur la vespa de Dante, tandis que nous foulions les sentiers. La nuit, le jour, à l'infini. Son regard qui m'appelait, me demandait de venir, et moi, qui tombait dans la beauté de ses yeux, dans la sincérité des mots qu'il n'avait besoin de dire. Car son cœur parlait assez fort pour que je l'entende malgré les bruits de la rue.
Ô! Mais qu'elle était belle, la vie. Qu'elle était belle, cette ville. Palerme, et cette folle envie de vivre à tout prix, de sentir la chaleur de l'Italie courir sur nos dermes, sur nos peaux en fleurs et nos âmes en peines. Ô! Mais la nuit dans nos cœurs ne durait jamais, vite remplacée par l'éclat singulier du jour et du soleil qui canarde et mitraille les échines.
Ah! Qu'est-ce qu'on était jeunes, qu'est-ce qu'on était beaux, quand on s'aimait à ne jamais s'oublier, quand nous caracolions sur l'asphalte brûlant, les pieds nus et la tête dans les étoiles.
La Dolce Vita!
Elle brûle, elle brûle à l'intérieur de nous, se consume dans nos espoirs et meurt dans nos peine.
La Dolce Vita!
Qu'elle demeure à jamais dans nos cœurs comme la maxime de l'éternel.
Mon cœur, pauvre de lui, palpitait trop fort pour ce qu'il pouvait pomper. Ma respiration était de plus en plus saccadée, les larmes dévalaient mes joues.
Je savais.
J'haletais, cherchant pour de l'air, mais il n'atteignait jamais mes poumons.
Ô! Mais la douleur me tuait, me tuait ...
Enfin, j'arrivais devant le restaurant. L'odeur était saisissante. Le feu léchait le bâtiment, sortait de tous les côtés, comme un magnifique monstre de raison. Rien ne pouvait l'arrêter, et il se nourrissait des pleurs de ceux qu'ils sacrifiait.
Un large cordon de police était installé autour de l'immeuble. Beaucoup de gens s'y pressaient. Des observateurs, des habitants du quartier. Et moi.
Descendant de mon vélo, j'avançais lentement vers le cordon. Derrière les policiers, les pompiers avaient sortis de grands jets d'eau, cherchant à éteindre la source du foyer.
Là, dans la nuit naissante, le feu était le petit soleil de Palerme. Il brûlait sur les visages de tous ceux qui le regardaient. Et j'étais horrifiée. Horrifiée de voir ce bâtiment tomber en cendres, tomber en ruine, dévoré par la force destructrice des flammes, alléchantes.
Les journalistes filmaient la scène, leur micro tenant à peine dans leur mains. Ils étaient fascinés, absorbés par ce spectacle presque surnaturel.
Et personne ne disait mot. Le silence était presque religieux. Il se nourrissait des pensées.
En m'avançant dans la foule, je me glaçais soudainement.
Est-ce que tu sens, Sélène ? Est-ce que tu sens ce cri, là, au fond de toi, au fond de tes tripes ? Sélène, est-ce que tu la sens te bouffer, cette douleur ?
Massimo était là, un léger sourire aux lèvres. Immobile, il fixait un point face à lui. Fasciné.
Et mon cœur s'arrêta de battre lorsque je réalisais qu'il regardait, plus loin, la vespa de Dante qui gisait, sur le sol, à quelques mètres du restaurant en feu.
Hurle Sélène, hurle! Parce que c'est tout ce que t'a. Parce que c'est foutu, parce que c'est la fin, parce que t'a plus rien. Rien, Sélène.
Hurle Sélène, hurle ma belle. Parce que c'est tout ce qu'il te reste.
Une larme perla doucement le long de ma joue et s'écrasa sur mes lèvres, amère.
Oh.
Dieu.
Dante...
...
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D I A M O N D S
Romance1999. Au large des côtes siciliennes, Sélène rencontre Dante. L'attirance est immédiate, irradie le corps des amants tel le fer chaud qui les marquera à jamais. Petit délinquant en vespa, Dante vient d'un milieu pauvre, gangrené par des rêves de gra...