DanteL'homme était à terre. Gisant.
Recroquevillé, il tremblait sur le sol tandis que Massimo faisait traîner une batte au sol.
- Tic Tac, murmurait-il.
Léandro, à mes côtés, demeurait incroyablement neutre. Moi, je frissonnais, car je savais ce qui allait arriver.
L'homme allait mourir. Mais avant cela, Massimo le briserait. Avant cela, Massimo annihilerait tout ce qu'il lui restait d'humain, tout ce qui lui restait de lui-même. Avant cela, Massimo allait en faire un spectre.
Deux jours que l'homme était ici. Dans cette vielle boutique abandonnée d'une ruelle malfamée. Les cris, les hurlements résonnaient dans le vide. Il n'y avait personne ici. Personne pour le sauver.
Massimo ricana.
Une fine lumière se faufila dans la pièce, lui donnant un air encore plus tragique.
- Les règles. Tu devais respecter les règles, Aldo.
L'homme trembla et marmonna des mots inaudibles. Il devait avoir la quarantaine, quelques cheveux gris parsemaient son crâne, et ses yeux étaient entourés de cernes noirâtres. Il avait arrêté de dormir.
- Et lorsqu'on ne respecte pas les règles ... poursuivit Massimo. On le paie.
Aldo se mit à pleurer, tandis que les sanglots secouaient son corps.
- Pitié... suppliait-il.
- Pas de pitié pour ceux qui ne respectent pas les règles, termina Massimo.
Je levais les yeux vers ce dernier. Son regard était vide, et je pus sentir l'effroi me traverser. Dans ses yeux brûlaient les flammes de la cruauté. Il esquissa un sourire tordu, et ses dents se dévoilèrent.
Lentement, il fit traîner sa batte contre le corps prostré de Aldo. Ce dernier tremblait et se confondait en supplications.
Massimo se mit alors à fredonner.
Felicità...
Sa batte s'arrêta alors sur les côtes d'Aldo.
È tenersi per mano...
Il la fit alors passer dessus, comme une douce caresse, tandis qu'à terre, Aldo paniquait. Son regard croisa alors le mien. Je le regardait en retour, sans faillir.
Il allait mourir.
Voilà ce qui allait se passer.
Andare lontano...
Massimo riait. La cruauté à l'état pur. Il souleva sa batte et l'abattit violemment sur les côtes de l'homme. Aldo hurla et se tordit de douleur.
La felicità...
Massimo s'accroupit près d'Aldo et murmura :
- Ce n'est que le début, mon ami.
-:-
Sélène
L'homme hurlait. Je retenais ma respiration, mais mon corps était chancelant.
Je regardais Dante, et soudain, je ne savais plus qui il était. Son regard était froid, et j'avais l'impression que son âme était sortie de son corps pour ne plus laisser qu'un automate.
À travers la fente, je voyais tout. Assez pour avoir envie de vomir mes tripes et de m'enfuir. Mais quelque chose m'obligeait à rester. Une curiosité malsaine qui me faisait regarder ces horreurs.
L'homme au sol se faisait frapper par un autre homme, très grand. Il me faisait peur. Son sourire renfermait toute la sauvagerie dont un homme peut faire preuve. Aux côtés de Dante, un autre jeune homme. Il se tenait droit, les bras croisés, le regard rivé sur celui qui suppliait pour sa vie.
- Per favore ... était en train de gémir l'homme.
Mais celui qui tenait la batte la rabattit une nouvelle fois sur le corps de sa victime. Et encore. Et encore. Et il visait la tête.
Et encore.
Jusqu'à ce que l'homme arrête de supplier.
À ce moment là, il lâcha sa batte et alla tirer une chaise. Il s'assit et sortit une cigarette de sa poche. La flamme dansa dans l'air avant d'allumer sa cigarette. Il regarda le corps gisant au sol, un sourire sardonique flottant sur ses lèvres tandis que Dante et le garçon à ses côtés restaient immobiles.
Il fit soudainement signe au garçon près de Dante et celui-ci sortit un pistolet. L'arme luisait presque tant elle était cirée. Le garçon appuya sur la gâchette.
Tic.
Tac.
Boum.
Je sursautais et laissait échapper un petit cri.
Mon dieu.
La balle transperça le crâne de l'homme à terre, et une flaque de sang se mêla à celle qui entourait déjà le cadavre.
Ma respiration était saccadée et mon cœur n'avait jamais battu aussi vite. Je sentais l'effroi m'envahir et la peur lécher chaque parcelle de mon corps.
Un meurtre.
Le jeune homme rangea son arme tandis que l'autre, toujours assit sur sa chaise, laissa échapper un rire tonitruant.
- Tic Tac, Figlio Di Putanna.*
Il jeta ensuite sa cigarette encore fumante sur le corps gisant.
Dante ne broncha pas. Il ne dit rien. Il resta stoïque.
Le garçon à ses côtés se nettoya les mains dans une serviette. Du sang avait éclaboussé.
Soudain, ses yeux se posèrent sur la fente et nos regards se croisèrent furtivement.Paniquée, je me rabattis à la hâte contre le mur en essayant de respirer moins fort.
Merde.
Et alors que je m'apprêtai à m'enfuir, une main se posa sur ma bouche.
Mon cœur s'arrêta de battre tandis qu'une voix me chuchota :
- Stai zitto.*
...
* Fils de Pute.
* Tais-toi....
Deux chapitres aujourd'hui. Incroyable.
Qu'en avez vous pensé ?
Suspense, suspense ....
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D I A M O N D S
Romance1999. Au large des côtes siciliennes, Sélène rencontre Dante. L'attirance est immédiate, irradie le corps des amants tel le fer chaud qui les marquera à jamais. Petit délinquant en vespa, Dante vient d'un milieu pauvre, gangrené par des rêves de gra...