28° Felicità

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Dante


Le soleil canardait Palerme. Les rayons dorés se reflétaient sur le bleu turquoise de l'eau.

Ma vespa caracolait l'asphalte, les routes côtières tandis que ma petite radio crachait sa musique.

Ah! La Liberté! Mes cheveux voletaient au vent, et je roulais toujours plus vite, comme si plus rien ne pouvait m'arrêter, comme si je n'avais pas de sang sur les mains. Comme si j'étais éternel.

Un instant, je fermais les yeux, et alors, tout cela était vrai. J'étais libre, heureux, éternel.

J'étais rien et tout à la fois, capable des plus belles choses.

Ah! Libertà... Bella Libertà !


-:-

- Tiens.

Léandro me tendit un revolver.

- Au cas où les choses tournent mal.

Je le pris et l'accrochais à ma ceinture.

Grimpant sur ma vespa, je partis devant, tandis que Léandro et une demi-douzaine d'autres hommes étaient à ma suite. La nuit tombait bientôt. Il fallait agir vite.

Les voitures se garèrent à deux rues du restaurant. J'avançais jusqu'aux portes avec ma vespa. À l'intérieur, une dizaine de clients. À mes côtés, Léandro se tenait, le visage fermé.

Les autres hommes s'étaient cachés à l'arrière du magasin, avaient bloqués les sorties externes. Seule la grande porte était pour l'instant libérée.

Cachés à l'entrée des cuisines, Léandro et moi avions déjà fait sortir le personnel manu militari. Des cagoules nous couvraient le visage, Léandro remit la sienne lorsqu'il vit la gérante arriver.

Les portes battantes se refermèrent derrière elle et Léandro sortit son revolver, la mettant en joue.

- Dites aux clients de sortir.

Un bruit d'assiettes cassées résonna. Paralysée, elle venait de lâcher le plateau sur lequel reposait la vaisselle. La vielle dame regarda Léandro à travers sa cagoule, effrayée.

- Maintenant, la pressa-t-il.



Elle acquiesça. S'exécutant, elle alla à chaque table dire aux clients qu'ils devaient vite quitter l'enceinte du restaurant.


Certains s'exécutèrent. D'autres protestèrent. Tous sortirent au bout de quelques minutes.


Je jetais alors un coup d'oeil à ma montre. Nous étions dans les temps.


La vielle femme revint après avoir fermé les portes du restaurant. Elle tremblait. Ses mains étaient prises de soubresauts et elle vacillait.



Léandro l'attrapa par le bras et la fit asseoir sur une chaise, au milieu du restaurant. Les rideaux étaient tirés. Seule une mince lumière se faufilait à travers l'opacité pour s'échouer au milieu de la salle.


Mon arme à la main, je restais près de la femme tandis que Léandro reparti en cuisine.




Je la regardais.



D I A M O N D SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant