SélèneLa tête dans les étoiles, je pédalais le long des quais de Palerme. La Loggia le soir était un quartier animé. Les gens se retrouvaient autour du bar, se baladaient le long des allées ombragées.
La vie ici était d'une douceur déconcertante. Il m'arrivait parfois de m'allonger sur mon lit, appréciant le silence presque mélodieux. Le son du vent qui frappe la fenêtre, l'oiseaux qui caquète et la danse sensuelle des feuilles lorsqu'elles se mêlent à l'alizé et deviennent étoiles.
La liberté m'embrassait et m'enlaçait. Je foulais le macadam tel le camé qui fume sa drogue.
Machinalement, je pédalais et me retrouvais à la Kalsa. Depuis quelques semaines que j'étais là, j'avais appris à mieux me repérer, et je ne me perdais plus.
Mon walkman crachait sa musique dans mes oreilles, et à cet instant là, j'étais la reine. Reine et Déesse, je me délectais de la liberté et de cette toute puissance n'appartenant qu'à la jeunesse.
Mon cœur volait et explosait en milliers d'étoiles. J'étais une nébuleuse de sentiments, et je brûlais de l'émotion. Car je rêvais du feu. De la brûlure illusoire du désir qui soulève et ébranle. Je rêvais sentimental.
Piazza Rivoluzione.
Dans toute sa splendeur, la place se dressait face à moi. Pavés de feu, nuitée provençale. J'avais intimement souhaité revoir Dante.
Ses yeux me hantaient telle l'ombre poursuivie par elle-même. Je revoyais leur éclat. Et puis, sa voix. Un mélange sensuel et rauque de luxure pécheresse.
Mais ce soir, la place était vide de sa présence. De nombreuses personnes remplissaient les terrasses. Les chopes de bières se claquaient entre elle, des rires tonitruants perçaient et faisaient écho dans le silence notable de la Piazza.
Finalement, après quelques minutes, j'enfourchais mon vélo et rebroussait chemin. Décidant de longer le port Della Cala, je bifurquais au coin d'une rue.
Un petit bar caché s'ouvrit alors à moi. Intriguée par la musique qui pulsait et s'échappait de l'endroit, je décidais de garer mon vélo et d'y entrer.
Le bar était plutôt petit. De grandes tables couraient le long du coin gauche de l'entrée , formant le bar. De l'autre côté, le bar se poursuivait, des canapés et tables ça et là. La lumière tendait vers le brunâtre. Une ambiance chaleureuse s'en échappait. Les basses pulsaient en rythme et je me sentais renaître sous les coups des vibrations.
Où étais-je ?
Malgré sa taille, il était rempli. Des essences se déhanchaient dans le mélange de leur fragance. Les gens fermaient leur yeux et mouvaient leur corps au rythme du son qui les traversait. C'était un merveilleux spectacle que de voir cette harmonie prendre forme, comme si les éléments s'alignaient soudainement pour former la définition exacte du bonheur.
Sobre, je me sentais alors tomber dans les bras de l'ivresse. Mon palpitant courait dans ma poitrine et mes pensées étaient en vrac, foutues en l'air par la beauté absolument impensable de l'endroit.
Parce que lorsque le son courait le long de mes veines, c'était un sentiment. La délivrance presque jouissive de la musique qui donne soudainement un sens à ta vie.
Tandis que la musique pulsait, mon coeur lui courait, hurlant des felicità à pleins poumons. C'était la douceur des notes lorsqu'elles se prolongeaient en basses qui nous vrillait l'esprit et nous faisait doucement exulter.
M'enfonçant plus en profondeur dans le bar, je me mêlais aux essences. Le parfum était vif, intensément sincère.
Mais un éclat de voix me fit brutalement arrêter. Ce fut un coup au cœur foudroyant qui me frappa par sa violence soudaine.
Lui.
Un rire tonitruant, crée par les Dieux pour se retrouver dans la bouche des pêcheurs.
Lentement, je me tournais pour l'apercevoir assis au loin accompagné d'une autre personne.
C'était comme si le monde s'était soudainement suspendu, accroché à ses lèvres. Au mouvement gracieux et sensuel de sa bouche rosée lorsqu'elle se mouvait et embrassait l'air lascivement.
J'avais rêvé revoir ces yeux. Et la vue était divine, presque interdite. Ses cheveux de jais tombant légèrement sur ses yeux, ce sourire absolument éclatant, mais plus encore, ce charme.
Envoûtée, je me sentais tomber dans les bras de la contemplation qui, avide, m'aspiraient dans ceux, voraces, du désir.
Et c'est lorsqu'on me bouscula brutalement que je me rendis compte que je m'étais figée, immobile.
Puis, au moment où mon regard se reposa sur Dante, je m'aperçus que ce dernier me regardait déjà.
Mon cœur bondit si fort dans ma poitrine que je pouvais l'entendre pulser et s'exalter à la faveur de l'émotion.
Dante esquissa un sourire. Mon coeur essuya un sentiment. Et puis, comme dans un rêve au ralenti, je le vis se lever, se frayer un chemin parmi les essences, et en un claquement de doigts, il était là.
Face à moi.
Oh.
Dieu.
...
La suite, mes amis.
La suite ... ✨ (( bouffée de chaleur et sentiments.)) (( qu'en pensez vous ?))
...
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D I A M O N D S
Romance1999. Au large des côtes siciliennes, Sélène rencontre Dante. L'attirance est immédiate, irradie le corps des amants tel le fer chaud qui les marquera à jamais. Petit délinquant en vespa, Dante vient d'un milieu pauvre, gangrené par des rêves de gra...