Chapitre 4 - 7 : Découvrir une alliée (Edward)

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Une fois Juliet partie, je me tournai de nouveau vers mes victimes qui attendaient toujours leur sentence. Je décidai de les torturer encore un peu, quitte à me montrer retors. Ça ferait de moi un personnage détestable, mais pourrait m'être utile pour la suite de l'enquête. J'eus une petite pensée pour Mustang, qui était sûrement mon maître à penser dans le domaine. Il fallait que je fasse comme lui, que je frappe fort. Si possible, que je sois infect.

- Le père de cette charmante recrue est-il ici ? fis-je en gardant le genre de voix distante qui ne trahissait aucune pensée.

Un homme d'une quarantaine d'année aux cheveux poivre et sel et au visage sec, assez laid, leva la main dans un geste hésitant, presque tremblant. Je le toisai sans cacher mon mépris.

- Comment un homme comme vous a pu avoir une fille aussi jolie ?

J'avais lâché très spontanément le fruit de ma réflexion, mais s'il serra les dents, un peu humilié, je sentis bien que les autres auraient ri aux éclats s'ils n'étaient pas eux-mêmes en position de faiblesse.

Je fis quelques pas pour m'avancer dans la pièce, continuant à observer les lieux, les mains croisées dans le dos, jouissant intérieurement de l'ascendant que j'avais sur ces crapules. Avoir le pouvoir sur quelqu'un était tout de même grisant. A cet instant, je comprenais presque pourquoi Mustang prenait un malin plaisir à me balancer des piques à longueur de temps. Presque.

- Il y a du laisser-aller, on dirait, commentai-je d'un ton tranquille, sentant que la plaisanterie avait assez duré.

Ils serrèrent les dents, contrits.

- Ce n'est pas à Central ou Est City que les militaires pourraient se permettre d'avoir ce genre de locaux sur leur lieu de travail, si haut gradés fussent-ils. Vous ne devez pas avoir grand-chose à faire de vos journées pour pouvoir les passer à jouer au billard et boire, commentai-je en étudiant la carafe que je venais de soulever.

Je débouchai le contenant et reniflai. Du whisky, sans doute. Je n'aimais pas les alcools forts, mais une adolescence dans l'Est du pays m'avait appris à les supporter à peu près.

- Répondez, s'il vous plaît, fis-je d'un ton qui ne souffrait aucun refus malgré la formule de politesse.

- Lacosta n'est pas une ville très peuplée, nous n'avons pas autant de travail que les citées principales qui ont une région entière sous leurs ordres, répondit l'homme qui m'avait ouvert en tâchant de ne pas bafouiller.

Je supposai alors que c'était lui le Commandant, le plus haut gradé du QG.

- Je vois ça... Vous n'avez pas d'enquête, ou d'éléments à gérer qui vous pose des difficultés en ce moment ? demandai-je en commençant à me servir un verre d'alcool comme si j'étais chez moi.

- ... Pas particulièrement, répondit-il d'un ton hésitant.

C'est pas beau de mentir, pensai-je en levant le verre pour le sentir de nouveau.

- Vous avez beaucoup de chance, commentai-je avec un sourire. Travailler dans une ville tranquille, et dans des locaux aussi somptueux, en ayant juste à faire régner l'ordre sans s'occuper de la gestion de la ville, puisque la Mairie de la ville s'en occupe... beaucoup à East-city doivent envier votre situation. Ce serait dommage que vous perdiez votre place, ce qui arriverait si votre comportement venait à se savoir auprès de mes supérieurs.

J'entendis une ou deux personnes déglutir. Je les tenais. Je bus une petite gorgée de Whisky dont l'amertume de déplut fortement, et reposai le verre presque plein.

- Je m'en voudrais de vous gâcher le plaisir, alors que j'aimerais plutôt en profiter avec vous... Si vous me servez d'assez bons alcools, peut-être que j'oublierai ce que j'ai vu à l'instant, répondis-je avec un petit sourire satisfait.

Il y eut un ou deux hommes chez qui je vis passer un éclat de surprise, à cause de mon jeune âge, sans doute. Après tout, la majorité était à vingt ans à Amestris, et j'étais encore loin de les avoir ; mais dans leur situation, jamais ils n'oseraient me le faire remarquer. Au contraire, le commandant se dirigea vers un placard et l'ouvrit avant de fouiller pour en ressortir une bouteille de cristal finement ciselée, remplie d'un liquide ambré qu'il me tendit avec déférence.

Je survolai l'étiquette. C'était un Whisky vingt ans d'âge. Je ne m'y connaissais pas beaucoup, mais assez pour savoir qu'il ne se fichait pas de moi. Je souris, et pris la bouteille, avant d'aller m'asseoir sur le canapé.

- Maintenant, on peut discuter... en attendant que vous me fassiez visiter, votre quartier général en détail, fis-je avec un sourire. Si vous avez tant de temps libre, vous pourrez me conseiller pour la rédaction de mon rapport, vous qui connaissez la ville mieux que moi ?

Quelques soupirs trahirent le poids qui venait de se lever dans leurs poitrines. Le Commandant reboutonna sa veste d'une main encore fébrile avant de s'asseoir à côté de moi, commençant à me parler avec un soulagement mal dissimulé. L'ambiance se détendit progressivement, et tout le monde trinqua avec moi, souriant, mais sans doute encore terrifié intérieurement. J'avais donné la couleur, en me présentant ainsi, ils verraient moi un manipulateur, qui aime user de son pouvoir et qui est facilement corruptible. De quoi bien s'intégrer dans l'équipe.

Je levai mon verre avant de commencer à boire, en me disant furtivement que j'aurais bien aimé que le Colonel puisse admirer le travail. Après tout, c'est lui qui m'avait inspiré.

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Et voila, sur ces bonnes paroles, on peut dire au revoir à Edward, le prochain chapitre sera d'un autre point de vue Lequel ? Je vous laisse deviner.

 Je m'étais beaucoup amusée à écrire ce passage, j'espère qu'il vous plaira. Si c'est le cas, n'hésitez pas à voter/commenter pour donner un petit coup de pouce à cette fanfiction qui m'a demandé pas mal de travail. 

Sur ce, je vous laisse et je vous dit à Vendredi pour le prochain chapitre ! 

Bras de fer, Gant de velours - Première partie : LacostaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant