Chapitre 10 - 3 : Entre deux eaux (Riza)

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(Et voila un petit chapitre pour commencer la semaine ! J'espère qu'il vous plaira, j'en profite pour glisser que je vais publier très bientôt (genre demain) le début de Stray cat, une nouvelle illustrée 100 % perso ! Ce sera du boys love, donc ça ne plaira pas à tout le monde, mais j'y ai mis tout mon amour et plein de zoulis dessins ! Donc n'hésitez pas à y jeter un œil ! ^^ Sur ce, je me tais et je vous souhaite une bonne lecture !)

Perdue dans mes réflexions, mes pas me guidèrent jusqu'à la gare, où j'achetais mon billet. Le guichetier se pencha et regarda Black Hayatte d'un air méfiant.

- Vous n'avez pas de laisse pour votre chien ? demanda-t-il d'un ton aigre.

- Non, il n'en a pas besoin, répondis-je. Il est bien dressé.

- Vraiment ? grommela l'homme. J'ai du mal à le croire.

- Black Hayatte, est-ce que tu es désobéissant ? interrogeai-je d'un ton sérieux en baissant les yeux vers lui, les mains sur les hanches.

Celui-ci s'assit sur sa queue et secoua la tête vigoureusement, donnant l'impression qu'il s'offusquait qu'on se méfie de lui. L'homme eut un moment de recul surpris, se demandant visiblement quelles étaient les parts de dressage et d'intelligence de ce geste. Évidemment,c'était avant tout de l'apprentissage ; mais c'est avec un petit sourire mystérieux que je pris le billet posé sur le guichet.

Black Hayatte détestait les laisses, et c'était aussi pour ça que j'avais appris à m'en passer ; il avait très vite compris que s'il était sage, il pourrait y échapper. Le petit numéro que je lui avais appris était aussi fait pour lui épargner le plus souvent possible de devoir en porter. Cela marchait plutôt bien.

J'achetai un sandwich et une viennoiserie pour manger pendant le trajet qui durait quand même plusieurs heures, puis je glissai mon repas dans mon sac et me dirigeai vers la voie à laquelle devait arriver mon train. En l'attendant, j'entraînai un peu Black Hayatte à marcher sur ses deux pattes de derrière, le gratifiant de caresses quand il arrivait à enchaîner quelques pas. J'avais eu la chance de tomber sur un chien au bon caractère, qui ne se lassait pas d'apprendre des jeux. Quand il sembla un peu fatigué, je m'assis sur le banc et changeai d'activité. Le but était maintenant de tourner la tête à droite ou à gauche selon mes indications. Il lui arrivait encore de se tromper de temps en temps, mais il n'était quand même pas mauvais. Je connaissais des humains qui auraient été moins bon que lui.

Puis le train arriva dans un gros bruit de crissement de frein et de roues métalliques, et Black Hayatte détala derrière mes jambes, visiblement effrayé. Certes, il s'était habitué aux voitures qu'il voyait tous les jours durant ses promenades, mais le train était autrement plus bruyant et massif. Malgré tout, quand je tirai sur la porte pour l'ouvrir et montai dedans, il ne montra pas d'hésitation à me suivre.

Par chance, le premier compartiment que je trouvais était vide. Je m'y installai, et il se roula en boule à mes pieds, son corps chaud pesant doucement contre mes chevilles. Je tirai un livre de mon sac posé à côté de moi et repris ma lecture là où je l'avais laissée. Au bout de quelques minutes, le sifflet du chef de gare retentit sur le quai et s'infiltra jusqu'à nous.

Black Hayatte releva la tête, les oreilles dressées, attentif à ce son inhabituel. Je lui caressai la tête pour le rassurer, montrant qu'il n'y avait rien à craindre. Le train démarra lentement, faisant vibrer le sol sous nos pieds. Il tourna la tête ici et là,cherchant à comprendre d'où venait ce mouvement, curieux et tendu,puis il se calma à force de caresses et en se rendant compte que je n'étais pas du tout inquiète. Il se rallongea, et je repris ma lecture.

Bras de fer, Gant de velours - Première partie : LacostaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant