Chapitre 8 - 2 : Humiliation (Edward)

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Le lendemain de nos premiers essais de travestissements était la journée de détente de Roxane, qu'elle passa en partie dehors à fouiner dans les magasins avec de l'argent que je lui avais confié. De mon côté, j'avais retrouvé une tenue correcte, et après avoir discuté furtivement avec Berry pour le tenir au courant de l'évolution de nos plans,  je faisais la tournée des bars avec les plus hauts gradés des militaires de la ville. J'avais l'espoir de créer une soi-disant complicité et surtout d'apprendre toutes les anecdotes croustillantes qui pouvaient nous être utiles pour les compromettre par la suite...

La moisson ne s'avéra pas très fructueuse, puisque j'avais surtout appris que les militaires qui avaient été nommés ici étaient sans doute les pires pervers que la terre ait jamais portés. Moi qui avais dû minauder hier sous l'œil exigeant de Roxane, j'avais eu envie de vomir en les voyant regarder des femmes comme si c'étaient des bouts de viande quand nous étions allés dans des bars avec strip-tease. 

J'avais pu constater au passage que Roxane et ses collègues avaient bien plus le sens de l'élégance que la moyenne. Le spectacle que j'avais subi cette après-midi-là était juste... obscène. Il n'y avait pas d'autre mot. Comment les autres pouvaient y prendre du plaisir, je n'arrivais pas à le comprendre, encore moins à l'accepter.

Dans ces conditions, il m'avait été difficile de singer leur comportement, mais je m'en étais tiré avec des rires gras et des commentaires sur ma jeunesse. S'ils savaient... Déjà que je ne m'étais jamais beaucoup intéressé au sexe opposé, maintenant que je partageais leur infortune, le concept même de libido était profondément enterré dans les limbes de mon esprit. Seul restait la pression d'un rapport négatif et un sens de la répartie teinté de cynisme pour leur paraître digne d'intérêt. Heureusement, sur ce dernier point, j'avais plus d'entraînement.

Je supposais avoir gagné un peu de sympathie de la part du Commandant, mais j'étais rentré avec une démarche approximative et une envie de vomir persévérante. A peine arrivé, Roxane me maquilla, me fit me changer et marcher sur des talons gigantesques sous prétexte qu'il fallait que je sois capable de le faire, même bourré. Elle me corrigea pendant des heures, répétant inlassablement les mêmes remarques qui me limaient les nerfs chaque fois un peu plus.

Si c'était cela, être une femme, il fallait vraiment que je résolve la situation aussi tôt que possible, je ne tiendrais pas longtemps avec ces obligations détestables. Finalement, il était quatre heures du matin quand elle me laissa m'effondrer tout habillé sur le lit et sombrer dans un sommeil de plomb.

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Voilà, le chapitre d'aujourd'hui est court... j'espère qu'il vous plaira tout de même ! En tout cas, la suite des aventures arrivera mercredi prochain ! ^^

Bras de fer, Gant de velours - Première partie : LacostaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant