Chapitre 7 - 3 : L'innocence perdue (Winry)

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La scène se figea quelques secondes, l'information s'ancrant dans mon cerveau tandis que nous nous étions immobilisés, nez à nez, dans une position très équivoque

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La scène se figea quelques secondes, l'information s'ancrant dans mon cerveau tandis que nous nous étions immobilisés, nez à nez, dans une position très équivoque. Dans ce laps de temps, son visage vira de vermeil à pourpre, puis il me repoussa aussi fortement que possible et s'effondra dans le lit, son bras valide dissimulant mal son expression dévastée. Je restai assise au bord du lit, figée dans une expression de stupéfaction gênée.

- Oh... C'est nouveau, ça... fis-je, d'une voix hésitante après un long silence.

- C'est... c'est tout ce que tu trouves à dire ? ! Tu pouvais pas me, me lâcher la grappe ? ! bredouilla Edward, étouffé d'indignation, le visage niché dans le creux du coude, incapable de me regarder en face.

- Bah... t'es une fille maintenant ? fis-je en me tournant vers lui, interdite.

- Non ! Enfin en quelque sorte. Plus ou moins.

- Tu es une fille ou pas ?

- J'ai un corps de fille, c'est tout ! lâcha-t-il d'une voix hachée. C'est un accident, et laisse-moi te dire une chose, c'est provisoire ! Il est hors de question que je reste dans ce corps dégueulasse et moche et... je suis pas une fille !

- ... C'est possible de faire ça avec l'alchimie ?

J'étais tellement prise au dépourvu par ma découverte que je ne pris pas le temps d'indigner sur la manière dont il décrivait le corps féminin, si énervant que ce soit pour moi à entendre. Après tout, on pouvait comprendre sa réaction, surtout que c'était un accident. Il y avait de quoi être choqué. Je ne pouvais pas dire comment j'aurais réagi à sa place...

- Il te faut quoi de plus, comme preuve ? grommela-t-il, boudeur.

- ... Je sais pas, c'est juste que... C'est bizarre...

- Sans blague ? lâcha-t-il d'un ton sarcastique.

Il ? Elle ? Voilà quelque chose qui me prenait bien au dépourvu. Comment devais-je l'appeler ?

Non mais Winry, si tu te mets à parler de lui au féminin, même si c'est juste techniquement, il va t'étriper ! La question ne se pose même pas !

Ed, c'est Ed, et puis c'est tout !

Le silence s'appesantit, et même si j'étais assez désarçonnée par la nouvelle, je ne pouvais pas rester comme ça. Je sentais mon ami s'enfoncer dans la morosité, il fallait que je trouve la phrase qui l'empêcherait de couler vraiment, la réplique qui le ferait rire, ou au moins sortir de son apathie. Je m'affalai sur le lit à côté de lui, me retrouvant à quelques centimètres de son visage toujours caché par les plis du tissu de sa manche. Il sentit que je m'étais approchée et souleva son bras pour regarder dans ma direction, me jetant un regard furieux.

- Tu croyais vraiment que tu pourrais me dissimuler un truc pareil ? Je suis ta mécanicienne, ton corps n'a pas de secret pour moi ! ajoutai-je d'un ton taquin, osant même lui faire d'un clin d'œil.

Bras de fer, Gant de velours - Première partie : LacostaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant