Chapitre 1 - 3 : Découvrir Lacosta (Edward)

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(Petit warning : les dialogues de ce chapitres sont crus et affreusement sexistes... Il va de soit que je ne partage pas l'opinion de ces personnages. )

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Je suivis le duo qui s'était insensiblement mis en marche vers l'auberge en parlant fort et riant beaucoup, leur confirmant un peu fébrilement que je venais pour les casinos. Une fois à table, ils me vantèrent les bars à filles, leurs cheveux roux, leurs yeux de biche, puis le temps et les chopes de bières passant, ils détaillèrent davantage leurs cuisses, leurs seins, leurs fesses... et même leur sexe.

Au bout d'un moment, je me contentai de les écouter, effaré, gardant le nez dans ma bière que je sirotais le plus lentement possible en espérant qu'on ne remarque pas trop la rougeur de mes joues et mon malaise pourtant évident.

- Oh, et cette fille, comment elle s'appelait, déjà ?

- Manon, non ?

- Manon, c'était la brunette, de la branlette espagnole. Enfin, je crois, j'étais tellement bourré, je me souviens pas vraiment. Non, je te parle de la blonde.

Au secours...

- Ah, la fille avec les cheveux jusqu'aux hanches ?

- Ouais, c'est ça.

- Je crois qu'elle s'appelait Fanny. C'est vrai qu'elle était canon, elle avait un beau sourire, et puis un de ces culs... Et celle-là, elle savait sacrément bien se servir de sa bouche.

A cette réplique, je ne pus m'empêcher de recracher mon verre. Je voulais bien faire semblant de trouver ça normal, mais les bornes avaient des limites, et ils étaient partis loin derrière les collines du sens moral pour se noyer dans l'océan du vice. Je reposai mon verre, prêt à me lancer dans une diatribe sur la dignité humaine, mais en voyant leurs yeux troublés par l'alcool et leur expression goguenarde, je me sentis soudainement intimidé, sentant à quel point c'était vain de le leur faire remarquer. Si je faisais ça, j'allais, au mieux, essuyer un franc fou rire, au pire, attirer leur méfiance.

- Et pour faire le grand aigle, c'était quelque chose aussi !

- Et sa touffe blonde et bouclée... Si seulement toutes les filles avaient une chatte pareille !

Pitié, laissez-moi mourir...

- Mais, la prostitution, c'est pas censé être interdit ? tentai-je tout de même d'une voix hésitante, masquant un léger tremblement. Il y a eu une loi à ce sujet il y a quelques années, non ?

- Mais tout ce qui est interdit se fait à Lacosta mon gars ! On n'est pas à Central, où les messieurs font semblant de bien se tenir ! Là-bas les gens savent vivre.

- Et l'armée ne fait rien contre ça ? marmonnai-je, redoutant la réponse.

- L'armée visite les bordels, comme tout le monde ! répliqua l'aîné avec un grand sourire.

Colonel, je vous hais, profondément et pour l'éternité. Votre mission de merde, vous allez la payer très, très cher quand je serai de retour à Central City.

Face à une réponse pareille, que pouvais-je dire ? Je retournai à mon verre de bière, tandis que les deux frères embrayaient sur leurs pires anecdotes sur le comportements des soldats.

En les écoutant parler, la honte se diffusait en moi comme un filet d'encre dans un verre d'eau. Non seulement, ces hommes-là se payaient des prostituée, et en parlaient fièrement, mais en plus de nombreux soldats de l'armée en faisaient autant, et ce n'était pas les moins obscènes, d'après leurs dires. Je ne pus pas m'empêcher de me demander furtivement si ceux que je connaissais, Havoc, Mustang, et les autres, étaient déjà allés voir des put... prostituées. J'en ressentis un profond dégoût, même si je fis tout pour chasser cette question sans chercher de réponse, et surtout, surtout, sans me figurer la scène.

Il faut voir le côté positif, j'en apprends beaucoup sur Lacosta. Grâce à eux, je sais à quoi m'attendre, sur l'ambiance de la ville, je connais vaguement la réputation des différents quartiers, quelques noms de casinos, de bordels, aussi, les noms des rues où ils se trouvent.

C'est quand même étrange qu'ils ne parlent pas des meurtres et des disparitions... Est-ce qu'ils le savent au moins ?

Me plonger dans ces réflexions avait au moins le mérite de me détacher de leurs paroles quand elles me tordaient trop l'estomac. Je tâchais d'avoir l'air fasciné par la conversation, tout en sélectionnant les informations qu'ils me transmettaient sans le savoir. C'est l'œil vague, un peu attaqué par l'abus de bières, que je les écoutais tandis qu'ils me racontaient fièrement leurs différents séjours. Clients fidèles depuis plusieurs années, ils venaient chaque année de Rush Valley où ils dépensaient leurs économies de maréchaux-ferrants pour s'offrir quelques plaisirs que les femmes rechignaient habituellement à leur offrir.

En les écoutant parler, je comprenais pourquoi.

Il était déjà tard quand ils finirent par se décider à aller se coucher, se levant en titubant de la table pour gagner leur chambre. Je me levai moi aussi, gagné par la nausée que provoquait un excès d'alcool que le repas n'avait pas compensé. Leur manière de parler m'avait coupé l'appétit et c'est baignant dans un malaise indéfinissable que je demandai le chemin de ma chambre.

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Ça, c'est le moment où vous commencez à voir que je suis pas toujours sympa avec Edward ! Comment auriez-vous réagi à sa place ? (Moi je sais que j'aurais pas été DU TOUT à l'aise X'D. )


Bras de fer, Gant de velours - Première partie : LacostaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant