L'appel

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Chapitre 4 : L'appel

Grégoire se demandait vraiment s'il n'avait pas fait un mauvais choix en venant à Bordeaux, maintenant qu'il était couché sur le ventre dans son lit, fixant l'objet entre ses mains. S'il devait arrêter sa carrière ici, ça serait sûrement à cause de ses sentiments pour son propriétaire. Grégoire se sentait dépérir alors qu'il enfonçait son oreiller sur sa tête, le porte-clé (sans clés) entre ses doigts, ses yeux traçant les fils du bracelet brésilien jaune et vert qui pendaient de l'anneau principal, son pouce et son index jouant avec la petite plaque où était écrit ''Hendaye'', Greg devait chercher ce que ça signifiait, son regard se déplaça sur les petites bandes de cuir où étaient gravés des noms (Giovane, Didier, Marcel et Lilian). Comment était-il censé dormir quand son esprit était dirigé vers Bixente ?! Il savait qu'il n'arrivait pas à dormir avant d'utiliser le numéro qu'il avait reçu dans l'après-midi, son téléphone était déjà dans sa main quand il récupéra le numéro sur sa table de chevet, il prit peu de temps pour ajouter le numéro dans ses contacts, mais maintenant qu'il avait le choix entre Appeler et Quitter, Grégoire ne savait plus quoi faire alors qu'il voulait à la fois appeler Bixente mais tout en se rappelant qu'ils n'étaient que des connaissances. Mais son doigt décida pour lui en appuyant sur le premier choix... Première sonnerie, l'appréhension montait en lui et il ne pouvait que rabattre la couverture sur lui pour tenter vainement de se cacher à ce qu'il venait de provoquer. Deuxième sonnerie, Greg espérait qu'il y en aurait d'autre, mais ce fut la dernière quand il entendit la voix fatiguée de l'autre côté de la ligne.

''Allo ?''

''Bonsoir Bixente, c'est... C'est Grégoire.'' (Bravo Greg, qu'est-ce qu'il venait de faire ?)

''Grégoire ? Je peux vous aider ?''

''Je suis désolé de vous déranger, vraiment, mais j'ai trouvé votre porte-clé dans ma voiture tout à l'heure, et je me demandais si nous pouvions nous revoir pour que je puise vous le rendre.'' Grégoire n'était pas vraiment sûr de ce qu'il faisait, il avait vraiment l'impression de mettre sa carrière de côté au profit de Bixente

''Euh, et bien, c'est tentant... Je suis libre après votre match dans deux jours contre Montpellier.'' Greg ne se souvenait déjà plus qu'il devait jouer ce match

''Alors, à dans deux jours Bixente. Bonne nuit, et encore désolé du dérangement...''

''Ce n'est pas un problème, bonne nuit.''

Greg ne fut pas celui qui raccrocha. Il fut celui qui se remémora la discussion, bien que courte, jusqu'au moment où il s'endormit.

Footballeur & JournalisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant