Chapitre 35 : Champions du monde !!!
Vestiaires du stade de France, 20h45, encore un quart d'heure long et péniblement stressant avant le début de la finale. Manu était encore en train de se coiffer, Thierry était fidèle à lui-même en taquinant David, et Zinédine s'étirait tranquillement. Un sourire vint peindre le visage de Grégoire alors qu'il observait ce petit groupe d'individus autour de lui, il les considérait tous comme sa famille, et le résultat du soir ne le ferait pas changer d'avis. Il se leva du banc pour aller rejoindre Bixente appuyé contre un mur, pour obtenir le dernier baiser d'avant match porte-bonheur avant août, cette tradition allait lui manquer s'il devait être honnête.
''On y est, je vais peut-être enfin honorer ma promesse.'' Greg prit Bixente dans ses bras pour s'assurer que tout était réel
''Attend de jouer avant de crier victoire !'' Bixente lui sourit en riant
''Donne moi mon baiser au lieu de plaisanter.''
''Ramène moi cette coupe, je ne veux pas qu'on m'appelle pour me dire que je devrais me trouver quelqu'un d'autre parce qu'on est mené 5-0.''
''Est-ce déjà arrivé ?''
''Non, et je ne veux pas que ça commence.''
Grégoire l'embrassa longuement, ses mains agrippant le fessier de Bixente pour le soulever davantage, c'était l'une de ses seules fois où il avait plus envie de rester sur le banc que d'aller jouer un match, et pourtant c'était le match le plus important de sa vie. Plusieurs autres petits baisers et Greg trouva finalement le courage de se mettre dans le rang pour aller sur le terrain, David l'entraîna d'ailleurs dans une étreinte, il était désolé pour le jeune homme qui voulait sûrement jouer cette finale autant que les autres, mais Greg avait des raisons de croire que David atteindrait plein d'autres finales. Dans le rang, Greg passa un rapide coup d'œil à l'équipe du Brésil, ils se serraient tous la main et cherchaient à vérifier que Ronaldo était en forme. De ce qu'il avait compris, le brésilien avait fait une crise d'épilepsie avant la finale et avait fini à l'hôpital, sa titularisation était même restée un doute, mais bon, Greg aimait avoir du challenge durant ce genre de match. Feu vert de l'arbitre, les deux équipes rentrèrent sur le terrain, le public était déjà en liesse avant même le coup d'envoi. Début des hymnes, Greg ne penserait pas que ce serait si puissant à vivre, cette intensité, cette confiance qui émanaient du stade, ils ne pouvaient pas perdre. Juste avant le match, comme lors des précédents matches, ils allèrent taper dans les mains des autres joueurs, il y avait quelque part un bel échange entre Zinédine et Ronaldo, il y avait tant de puissance en eux, cet affrontement resterait mythique, peu importe l'issue.
Au coup de sifflet de l'arbitre, plus rien n'existait, plus de public, plus de stade de France, plus de président en tribunes, plus de bagues dans son sac, juste le match, juste lui et son destin. Premiers espoirs, aucun hors-jeu, Stéphane était seul devant les cages mais comme pendant toute la compétition, le ballon refusait de rentrer, Steph n'avait vraiment pas de chance (si même Greg avait réussi à mettre un but, c'est qu'il devait y avoir un problème). Greg n'avait plus de notion du temps alors que Youri s'apprêtait à tirer leur corner, Greg plaçait une grande confiance en ce coup de pied arrêté, ils ne devaient pas perdre. Il avait une place de marque pour surveiller l'action, et sa confiance arriva à maturité. Zinédine Zidane marquait son premier but de la compétition au premier poteau avec son crâne porte-bonheur, Ziz était maintenant son dieu comme il l'avait pensé en 1994, il avait attendu la finale pour briller apparemment. Et le miracle de Dieu se réitèra juste avant la mi-temps sur un nouveau corner, Zinédine marqua une nouvelle fois. 2-0 pour la France à la mi-temps, Zizou était le héros de leur match, il venait de faire comprendre au reste du monde qu'ils n'étaient pas un petit pays du football mais bien une grande nation réunit derrière une équipe.
''On dirait bien que tu vas vraiment tenir ta promesse.'' Bixente rit en l'embrassant
''Depuis quand as-tu le droit de venir dans les vestiaires ?'' Greg continua sur le chemin de la plaisanterie
''Il faut croire que j'ai une très bonne accréditation.''
''Je t'aime.''
''Je sais.''
Ils s'embrassèrent pour une énième fois aujourd'hui avant qu'il ne doive repartir jouer la seconde période. 45 minutes longues et douloureuses à jouer pour savoir si leur première étoile allait apparaître sur leur beau maillot bleu. Tout le monde était concentré, même si Didier et Marcel venaient de prendre des cartons jaunes, il ne fallait pas qu'ils se laissent déconcentrer par la situation, ils devaient rester calmes et sereins. Fabien continuait de faire les plus beaux arrêts de sa carrière face à Ronaldo, Alain était rentré à la place de Christian, Christophe à la place de Stéphane, et Patrick à la place de Youri. Alors que la fin du match allait sonner, une dernière surprise ammorça la fête du 12 juillet, sur une contre-attaque éclair, Christophe récupéra la balle alors que Patrick partait sur son côté gauche et Manu devait lui, par un habile jeu de passes, Manu marqua leur troisième but, et enterra définitivement le Brésil ce soir. Ils étaient champions du monde ! Qui aurait pu dire qu'ils seraient vainqueurs face au Brésil, quatre fois champion du monde, chez eux ? Le 12 juillet était maintenant entré dans leur histoire, le jour de gloire de l'équipe de France. Et lui, Grégoire Margotton, avait touché la coupe du monde, l'avait porté et rejoignait maintenant une liste fermée.
Retour aux vestiaires en fanfare, ouverture de champagne et Vincent leur explosait une nouvelle fois les tympans avec I will Survive, le président s'amusait avec Didier et Marcel, tout le monde était heureux, et Greg se reposait tranquillement sur Bixente, il dégoulinait de sueur et de champagne, mais bordel, qu'est-ce qu'il était heureux ! Greg était un peu triste de devoir se changer, de ranger le maillot dans son sac, il avait tant profité de ce mois avec sa nouvelle famille, tant aimé tout ce qu'il avait pu accomplir, même s'il y avait des moments difficiles, Bixente et lui avaient tout surmonté, toujours soutenus par l'équipe. Alors ils étaient de retour à Clairefontaine pour leur dernière nuit, plus d'équipe de France pendant un mois, mais Greg n'avait pas oublié qu'il avait encore quelque chose d'autre à faire avant de profiter de son repos.
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Footballeur & Journaliste
RomanceGrégoire à peine transféré de Lyon à Bordeaux trouve bien plus que des buts à mettre après sa première conférence de presse. Ce qu'il ne savait pas était que ses pensées seraient habitées par un certain journaliste.