Euro 96

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Chapitre 15 : Euro 96

Ils étaient qualifiés pour les quarts de finale de l'Euro, Grégoire restait concentré mais quand ses doigts se perdaient dans les cheveux emmêlés de Bixente endormi contre lui, il ne pouvait que sourire et penser à son bien-ami. À peine quelques heures plus tôt, ils faisaient la fête avec les autres et leur famille, l'alcool avait coulé sans retenue, et Greg avait fini par devoir ramener Bixente dans leur chambre en le portant dans ses bras, le Basque s'était endormi sur lui après avoir -beaucoup- trop bu. Greg savait qu'il ferait mieux de dormir mais il voulait profiter un maximum de son bébé contre lui avant de retourner s'entraîner toute la journée. Ses lèvres se posèrent sur le crâne de Bixente, déposant de légers baisers, quelque part au fond de lui, Grégoire avait encore peur de ne pas pouvoir gagner quelque chose pour lui, de ne pas être assez bien pour lui, c'était ridicule et il le savait, ses craintes étaient infondées, mais c'était dans sa nature de s'inquiéter pour beaucoup de choses.

Sentant que le sommeil n'allait pas venir aussi vite que pour Bixente, il décida de faire un tour dans l'hôtel où ils se trouvaient, déposant un léger baiser une nouvelle fois sur le front de son compagnon, qui murmura un petit ''Je t'aime'' dans son sommeil (comment pouvait-on être aussi mignon même endormi ?). Greg se retrouva dans le couloir, face à Zinédine et Christophe qui se bégottaient en essayant d'ouvrir la porte de leur chambre, ça devenait tellement fréquent qu'il n'était plus surpris (en fait, il attendait juste l'invitation pour leur mariage, et si possible d'être leur témoin). En allant jusqu'au bar, où Marcel et Didier s'étaient endormis dans les bras l'un de l'autre, Youri était en train de téléphoner (Greg ne voulait pas l'espionner, mais il le voulait quand même un peu), tournant en rond sans vraiment remarquer ce qu'il y avait autour de lui, Greg était au courant de la relation entre Youri et un jeune footballeur (Ludovic s'il se souvenait bien).

S'il devait être honnête, Greg dirait qu'il n'avait aucune connaissance de l'heure, il savait juste que c'était la nuit et qu'il n'arrivait pas à convaincre son esprit de s'endormir. Il n'avait pas prévu qu'Aimé viendrait le retrouver au bar (ils avaient peut-être suffisamment bu pour la soirée), depuis que le sélectionneur était venu chez lui en 1995, Greg avait peur de le voir venir vers lui, c'était ridicule mais il avait peur de se prendre des dizaines de blâmes.

''Coach.''

''Grégoire. Alors, tu fais la fête tout seul ?''

''Ils dorment tous, Ziz et Duga sont ensemble, Youri ne compte pas se coucher avant d'avoir dilapidé son forfait.''

''Et toi ?''

''Je n'arrive pas à dormir, alors j'ai laissé mon compagnon dormir.''

''Profitez ensemble, le temps passe vite.''

''Je voudrais vraiment lui gagner quelque chose, c'est vraiment ridicule, mais c'est ma motivation...''

''C'est une cause noble Grégoire, tu ne dois pas en avoir honte.''

''Je... J'ai peur de ne pas pouvoir être à la hauteur de nos attentes... C'est bizarre...''

''Nos ?''

''Je crois... Je crois que j'en attends trop de moi-même... Même si je marquais un doublé je réussirais à me décevoir... Je ne sais même pas comment j'en suis arrivé là... Je ne sais pas si je le mérite...''

''Tu as fatigué. Tu as bu.''

''C'est vrai...''

''Tu ne sais plus ce que tu dis, tu te crois misérable parce que tu n'as pas gagné cette demi-finale. Tu es en équipe de France parce que tu es l'un des meilleurs à ton poste. Ne me fais plus jamais répéter que tu n'as plus rien à prouver.''

''Bien coach.''

''Maintenant, ramène Youri dans sa chambre, et vous deux au lit.''

''Bonne nuit coach.''

Footballeur & JournalisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant