Dommage

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Chapitre 16 : Dommage

Les quarts de finale furent compliqués, ça avait fini aux tirs au but, Grégoire avait réussi le sien et il remerciait sa chance de ne pas l'avoir fait raté, il n'aurait pas supporté d'échouer une nouvelle fois. Mais voilà maintenant qu'ils jouaient la demi-finale contre la République Tchèque, déjà aux tirs au but, le stress grimpait alors que la fatigue s'était déjà ajoutée dans le morale des joueurs. Même si Zinédine continuait de sourire et d'assurer que tout allait bien se passer, Grégoire sentait que quelque chose n'allait pas, l'envie n'y était plus. Et tout s'arrêta quand Pedros râta son penalty. C'était fini. Plus besoin de s'inquiéter, ils allaient rentrer chez eux. Plus de stress. Plus de finale. Une nouvelle défaite en demi-finale. Greg en viendrait presque à croire qu'il était maudit. Deux compétitions. Deux échecs.

Une dernière nuit en Angleterre et ils retournaient en France. Dans sa chambre pour sa dernière nuit, Greg s'écroula dans les bras de Bixente, enfonçant sa tête dans son épaule. Il n'était pas en état de faire plus, seulement de laisser couler ses larmes, sa tristesse, son désespoir inavoué, que pouvait-il faire de plus ? Grégoire n'arrivait pas à gagner, il n'arrivait à rien. Il commençait à se demander s'il réussirait au Bayern qui avait placé sa confiance en lui. Beckenbauer lui-même lui avait demandé de venir, et forcément, Grégoire n'avait pas su dire non à une légende comme Franz Beckenbauer, et puis le Bayern était un excellent club. Ses larmes s'étaient raréfiées et il avait retrouvé le courage de prendre vraiment Bixente dans ses bras.

''Je t'offrirai la coupe du monde. Tu porteras mon étoile avec fierté. Je te le promets.''

''Je sais.''

''Tu seras fier de moi. Je ne vais plus te décevoir...''

Grégoire n'entendit pas la réponse de Bixente, la fatigue prenait le contrôle sur lui alors qu'il s'endormit sur son compagnon. Le lendemain matin, il se réveilla dans les bras de Bixente, le petit journaliste le serrant vraisemblablement fort par rapport à sa carrure. Greg l'embrassa. Il ne savait pas pourquoi. Il en avait juste besoin. Il avait besoin d'avoir à proximité ce qui le rendait complètement gaga pour pouvoir oublier qu'ils avaient perdu la veille. Pour être honnête, Grégoire préférerait gagner la coupe du monde que l'Euro, mais il ne pouvait pas promettre qu'il ferait partie de l'équipe dans deux ans, alors il se contentait de profiter de sa vie actuelle. Il regarda rapidement sa montre, 5h30... Il était encore trop tôt pour se lever, alors Grégoire se laissa tomber une nouvelle fois dans les bras de Morphée.

Quand Greg se réveilla une nouvelle fois deux heures plus tard, il était seul dans le lit, il n'était plus surpris maintenant. Il se leva doucement, ses jambes encore un peu lourde du long match de la veille, se dirigeant vers la salle de bain où le bruit de la douche retentissait. Grégoire commençait à prendre l'habitude de passer ses bras autour de la taille de Bixente et de poser sa tête sur son épaule, sa langue goûtant la peau et ses dents mordillant la chair. L'eau chaude ruisselant sur leur corps détendait ses muscles, la lumière du soleil se levant passant par la fenêtre rendait l'atmosphère encore plus romantique qu'elle ne l'était déjà.

''Est-ce que je t'ai déjà dit que je t'aimais ?'' Grégoire demanda en caressant avec toute sa tendresse une légère cicatrice

''Je ne crois pas non, monsieur Margotton.''

''Va-t-on finalement finir ce que nous avions commencé il y a deux ans ?''

''Tu n'as pas oublié ?''

''Comment pourrais-je oublier le moindre jour passé avec toi ?''

''Tu devrais oublier le jour du match contre Marseille...''

''Je n'oublierais que quand tu arrêteras de t'en vouloir. Mais bref, où en étions-nous ?''

''Tu disais que tu avais la meilleure mémoire de l'équipe de France.''

''C'est vrai, et je n'ai pas oublié où nous en étions en 1994.''

Grégoire était à nouveau prêt à descendre plus bas, quand il entendit la porte de sa chambre s'ouvrir. N'arriveraient-ils donc jamais à finir ça ? Greg sortit vite de la douche, une serviette autour de la taille, un soupçon de colère en lui pour cette interruption. Manu, Lilian et Youri (salauds) avaient pris place dans sa chambre, de grands sourires sur leur visage. Greg n'allait pas aimer, il le sentait.

''Je peux vous aider ?'' Greg leur demanda

''On veut te souhaiter bonne chance pour ta nouvelle vie au Bayern.'' Youri le prit dans ses bras amicalement

''Merci Youri, mais on va quand même pouvoir se voir...'' Greg essaya mais Youri ne le lâcha pas

''Tu es comme mon frère maintenant Greg, prends soin de toi.''

''Prends soin de toi aussi à Milan. Toi en Angleterre Manu, et Parm pour toi Tutu.'' Greg finit dans les bras du trio, tout s'était mieux passé qu'il ne l'aurait espéré, mais il n'avait toujours pas finit ce qu'il avait commencé !

Footballeur & JournalisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant