Staff

863 54 1
                                    

Javi

La compétition était terminée, plutôt satisfaisante d'après moi : je pouvais encore peaufiner mon programme mais je le sentais bien pour un début de saison.

J'avais fini mes interviews et après avoir prévenu Brian et Tracy, je m'apprêtais à rentrer à l'hôtel pour m'effondrer sur mon lit quand je vis Yuzu au bout du couloir. On ne rentrait pas ensemble vu qu'il devait encore avoir des interviews (paix à son âme) et qu'il prenait la voiture. Cependant, vu qu'il n'était pas devant une caméra et semblait juste discuter avec quelqu'un, je décidai de passer lui dire que je partais, histoire de le saluer et surtout de lui souhaiter bon courage pour le reste de la presse : je savais qu'il était aussi épuisé que moi...

Il était dos à moi et en conversation, donc je n'allais pas hurler son nom et le couper. Je m'avançai donc tranquillement vers lui et au moment où j'allais arriver à son niveau quelque chose se plaça devant moi. Je faillis percuter l'homme et reculai en m'excusant avec surprise. C'était un des gardes du corps de Yuzu, un nouveau pensai-je tout de suite en avisant le visage inconnu. Je ne connaissais pas vraiment le staff qui entourait mon partenaire d'entraînement (trop nombreux, pas le temps, pas vraiment l'envie), mais je finissais par reconnaître les têtes à force de les voir. Bref, peu importe... J'inclinai poliment la tête et me décalai pour passer.
Sauf qu'il m'imita.
Ah.
Quel était le problème ?
Même s'il était nouveau il devrait me situer, de vue, ou être un minimum au courant de l'entourage direct de Yuzuru. Je n'étais pas là incognito, j'avais une accréditation bien visible avec mon nom, une veste qui laissait peu de doute sur mon identité, on s'était échauffé côte à côte il y a quelques heures... L'idée que Yuzu ait peut-être donné des consignes me traversa l'esprit mais je la repoussai : il n'avait pas besoin d'intermédiaires pour me fusiller du regard et on n'avait pas eu de problème pendant la compétition, ni après pour la cérémonie.

-Excusez moi ?, souris-je sans trop comprendre la situation.

-Vous ne pouvez pas approcher.

Pardon ? J'avais loupé quelque chose ? C'était avec l'Impératrice que Yuzu discutait ? L'Impératrice en tenue de staff de patinoire ?

-Je ne suis pas sûr de comprendre, hésitai-je en essayant vainement de saisir un point qui m'aurait échappé dans la situation.

-Vous ne pouvez pas approcher, répéta-t-il en me regardant de haut. Ne dérangez pas l'athlète.

Restons civilisé.

-Je comprends que vous soyez nouveau mais je vous assure que je peux passer, souris-je avec crispation.

-Et moi je vous assure que non. Circulez.

Là je commençais à doucement m'énerver : j'étais crevé, je voulais juste rentrer me reposer, et lui il me disait de « circuler » comme si j'étais un fan hystérique ? Même pas un s'il vous plait ou un semblant de politesse ?
Je m'écartai de nouveau pour interpeller Yuzu et qu'il règle l'affaire (je n'avais pas l'énergie pour continuer une dispute avec ce type), mais le garde agrippa mon épaule brusquement. Oulah ! Stop ! Pause !

-Yuzu !

Yuzu se tourna, interrompant sa conversation, et un sourire apparut quand il me vit. Sourire qui fana quand il saisit la situation dans son ensemble.

-Hey !, se précipita-t-il immédiatement.

Le garde me lâcha mais il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que Yuzu était déjà en train de l'incendier à cent à l'heure en japonais.

-Je suis désolé Javi, se tourna-t-il ensuite vers moi. Je ne t'avais pas entendu, est-ce que ça va ?

-Je suppose que oui...

Étreinte (V2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant