CHAPITRE 27

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2 heures. Voilà maintenant 2 heures que je suis coincée en salle d'examen, les mains brûlantes et scintillantes. 2 heures que la peur me noue l'estomac et m'empêche de me concentrer sur les questions du sujet. Je ne sais pas quoi faire.

Nathan, au début de mes entrainements, m'avait prévenu que mes pouvoirs se déclencheraient quelques fois, sans aucune raison apparente et n'importe comment. C'est pour ça qu'il a tenté de m'enseigner la maîtrise des émotions. Parce que, un jour, si des rayons magiques venaient à sortir de mes mains sans prévenir pour tirer façon kalachnikov sur tout ce qui bouge, il y aurait de fortes chances pour que ça vienne de mes émotions mal gérées.

Ce qui pour moi, reste un petit problème : je n'arrive pas à les contrôler. C'est plus fort que moi, impossible de refouler une émotion et en particulier quand elle est puissante. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé ! Mais apparemment, je suis un cas désespéré. Dylan m'a même qualifiée de « tellement incapable de se contrôler comme saurait le faire un gosse de dix ans qu'elle va tous nous tuer le jour où on fera une pichenette à son sac à dos ».

Du pur Dylan.

C'est dur de se contrôler. Plus dur que ceux qui n'ont pas à le faire peuvent l'imaginer. Mais là ; c'est encore autre chose qui me préoccupe : ce ne sont pas mes émotions qui sont la cause de tout ça. Pas aujourd'hui, pas en ce moment.

Et c'est ça qui me fait peur, car ça veut dire que je n'ai aucun moyen de l'arrêter.

*****

Plus que cinq minutes. Cinq petites minutes avant la sonnerie, qui annoncera la fin de cette(longue) période d'examen, et donc le début des vacances.

Mais surtout, je vais pouvoir sortir de cette salle, et si possible avant que mes mains décident de se la jouer « Tour Eiffel illuminée » devant tout le monde. Je n'ai aucune idée de ce qui pouvait arriver si mes pouvoirs se lâchaient d'un coup.

Les démangeaisons sont de plus en plus fortes et mes veines me donnent l'impression d'exploser de l'intérieur. Mes doigts...mes doigts sont gonflés comme quand on reste dehors par temps de chaleur caniculaire, et aussi brûlés qu'après une exposition au froid. Ça n'a aucun sens ! Qu'est-ce qu'il peut bien m'arriver ? Ça ne m'était jamais arrivé avant...

Une douleur brusque me vrille l'estomac, tellement horrible que je dois me mordre la lèvre pour ne pas crier. Je ferme les yeux très fort pour tenter de me concentrer sur autres chose. Si je crie...

Un énorme bruit fait soudain exploser mon cœur. C'est la sonnerie.

Aller, encore un petit effort !

Je me lève, met mes affaires en vrac dans mon sac et me dépêche vers la sortie.

-Anna ?

Merde. Merde merde merde merde. Je m'immobilise brusquement. Pourvu qu'elle n'ait rien vu ! La lumière de mes mains s'est maintenant étendue au bras, et mes gants sont, avec mon manteau, ma seule protection. Je souffle difficilement avant de me retourner en tentant de relâcher les muscles de mon visage.

-Oui, Marie ?

Je tente un air naturel devant la surveillante. L'attente me semble durer des heures. Elle me regarde étrangement.

-Ta feuille d'examen. Tu dois la rendre, dit-elle en me montrant ma main.

Soupir de soulagement. Je baisse les yeux, surprise.Effectivement, je me suis tellement précipitée que j'en ai oublié ma copie. Mon cerveau hurle sa joie à tous mes neurones tandis que je pose ma copie sur le tas et sors de cette antichambre de torture.

AcadémiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant