Dessin XV - Lundi

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L'agitation qui avait secoué la vallée durant une quinzaine de jours retombait sensiblement, le calme reprenait ses droits alors que les lycéens retournaient en cours pour un nouveau cycle de semaines, avant les prochaines vacances. La neige entravait les mouvements de chacun, la météo avait été généreuse avec les skieurs mais embêtait un certain nombre de locaux qui subissaient des difficultés pour se rendre sur leurs lieux de travail.

Cyril trottinait comme à son habitude dans la poudre blanche, donnant par moments des violents coups de pied dans les tas sur le bord des routes pour faire valser des nuages de poussière d'argent. Le jeune homme admirait les étendues recouvertes par le manteau blanc, la bouche légèrement entrouverte et les joues rougies d'excitation. Le froid colorait ses oreilles maladroitement recouvertes de son éternel bonnet, et mordait son nez ainsi que le bout de ses doigts. Il tentait de maintenir ceux-ci dans un semblant de chaleur au fond de ses poches, mais ne pouvait résister à la tentation de jeter de temps à autres une boule de neige sur un de ses amis, ou un arbre. Juste pour le plaisir de la voir éclater contre la surface dure, s'évasant en des milliers de flocons qui retombaient par la suite sur le sol verglacé.

Certains s'amusaient à battre des distances en glissade, d'autres se cassaient la figure en riant, quelques uns rentraient la tête dans leurs épaules avec un air exaspéré et traçaient leur route vers le lycée. Mais, pour leur grande majorité, les adolescents profitaient des quelques minutes de liberté qu'il leur restait avant de retomber dans lerythme effréné de leurs cours. Cyril en faisait partie et, reconnaissant Inael un peu plus long, prépara deux munitions qu'il dissimula tant bien que mal en s'approchant de son ami. Celui-ci s'avança vers lui, prêt à lui raconter ses vacances comme à chaque rentrée, mais le surprit le premier en lui envoyant de la neige directement dans la tête. Cyril rugit et se défendit avec ses propres armes qu'Inael évita sans difficultés. Ils se combattirent ainsi quelques minutes puis éclatèrent de rire en partageant une accolade.

Ils commençaient leur journée mouillés, frigorifiés mais de grands sourires aux lèvres et le cœur chaud.

Les deux garçons furent rapidement rejoints par Samy qui s'offusqua qu'ils ne l'eussent pas attendu pour commencer les réjouissances, et se contenta de leurs ébouriffer les cheveux. Cyril retint d'une main son bonnet qui était bon pour finir sa course sur le sol humide, et écouta ses deux meilleurs amis babiller sur les deux semaines qu'ils venaient de passer. Entre Noël, le jour de l'An et les cadeaux, il y avait de quoi raconter, et les garçons s'en donnèrent à cœur joie. La sonnerie les coupa dans leur excitation et les sépara vers leurs classes respectives.

Cyril rejoignit la sienne pour deux heures qui furent bien trop longues et durant lesquelles les élèves se racontaient leurs vacances tandis que les professeurs tentaient tant bien que mal de leur enseigner leurs matières. Le jeune homme resta malgré tout aussi assidu que possible et quitta la salle en ayant bien intégré les notions importantes. Il se rhabilla aussi chaudement que possible pour changer de bâtiment, rejoignant le troisième dans lequel il avait allemand. Arrivé dans les couloirs à la chaleur accueillante, il put se débarrasser de son manteau ainsi que de son écharpe avant d'entrer dans la pièce, encouragé par Monsieur Lambrecht. Celui-ci espéra qu'ils avaient tous passé d'excellentes vacances et qu'ils pourraient donc reprendre l'allemand à leur meilleur niveau.

Comme attendu, le dessin n'avait pas évolué et Cyril, malgré sa connaissance de ce fait, ne put s'empêcher d'être déçu. Il savait qu'il n'aurait pas de réponse avant mardi mais, inconsciemment, s'était imaginé que son correspondant aurait pu trouver quelque chose. Il ne se découragea pas pour autant, et se décida à noter une petite phrase accompagnée d'un smiley levant le pouce :

« J'espère que tu as passé de bonnes vacances, L----- »

Après avoir rangé son crayon dans sa trousse, il tenta de trouver d'autres idées de prénom car, sans s'expliquer pourquoi, il restait persuadé que Lluvio n'était pas la solution. Il devrait bien parvenir à trouver autre chose... La fin de son cours se passa de cette façon et malgré le rendu de sa copie – à laquelle il avait eu la note maximale – il ne put se changer les idées. Même l'expression crispée et visiblement énervée de son professeur quand il lui tendit sa feuille ne rehaussa pas son humeur. Quoique...





Bonne rentrée ! (Je sais, ça se dit pas, et y'a rien de fun. Mais bon, j'peux quand même pas dire bonne année un 6 janvier, si ? Allez, si ! BONNE ANNÉE !!)
J'espère que vous avez passé d'excellentes vacances, des fêtes merveilleuses pour ceux qui les célèbrent, et que vous avez bien profité de vos proches :3
A demain pour le prochain chapitre !

Bonshommes BâtonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant