J'avais tout lâcher comme une bombe prête à exploser à n'importe quel moment. Je guettais chacune de ses réactions chacun de ses gestes pour en déceler chaque indices pouvant m'éclairer sur ce qu'il se passait dans sa tête. Mais il reste impassible comme à son habitude. Je n'ai pas envie de parler, je n'ai plus envie d'en parler ni maintenant ni jamais. Je ressens une certaine satisfaction d'avoir tout dit, je ne me sentais pas aussi forte. J'ai l'impression que l'on me retire un poids phénoménal des épaules. Et que la corde sous mes pieds n'est plus aussi raide qu'avant, j'ai l'impression qu'elle s'est adoucie, qu'elle est devenue franchissable. Hier je ne voyais pas le bout de cette corde, mais aujourd'hui je le vois et il est au bout à m'attendre et à m'encourager. J'ai toujours pensé que jamais je ne m'en sortirais mais d'un seul coup je pense pouvoir y arriver. Je sais que j'aurais besoin de lui mais je sais que j'y arriverais:
-J'ai tellement peur.
-Je suis là maintenant. Je vais t'aider comme tu l'as fait avec moi.Je l'ai aidé? Je le regarde en souriant:
-Tu veux boire un truc? Dit-il avec un air amusé sur le visage.
-Ouais pourquoi pas.Il sort une bouteille de champagne et deux flûtes. Il m'en sert une et me la tend:
-Comment je t'ai aidé? Demandais-Je curieuse.
-Je sais pas... mais je ne fais plus de cauchemars quand tu es avec moi. J'arrive à dormir avec toi mais pas sans toi.
-C'est pour ça qu'au Japon tu étais mal?
-Ouais, je dormais pas ou pas beaucoup. Mais quand tu es avec moi ou pas loin je me sens mieux. Le fait de savoir que tu n'es pas fâché contre moi ou que tout va bien entre nous, je me sens mieux.
-Moi aussi.Je me rend compte à quel point on a besoin l'un de l'autre pour sortir la tête de l'eau:
- Merci.
-De quoi?
-D'avoir était patient avec moi. Je sais que tu as attendus que je soit prête pour en parler.
-C'est normal.Je regarde la vue depuis le jacuzzi, en effet derrière la balustrade se découvre le Paris des insomnies, une ville mystérieuse regorgeant de secret, de trésors et d'espoirs. Une ville qui fait rêver et espérer, une ville qui toujours restera un symbole de beauté et de grandeur. Cette ville c'est MA ville, c'est LA ville qui a vue mon anéantissement comme ma reconstruction:
-Je sais que c'est pas le bon moment pour parler de ça mais est-ce que tu vas me pardonner?
-Je te l'ai dit Ken, je ne peux pas être énervée contre toi. J'ai trop... je crois que j'ai besoin de toi.Il sourit et m'embrasse le front. Quelques frissons parcourt mon corps:
-C'est moi qui te fais cet effet ou le froid?
-Un peu des deux.Il rigole:
-Tu veux rentrer?
-Oui, j'ai un peu froid.Il me tend une serviette dans laquelle je m'enroule avant d'aller dans la salle de bains pour à nouveau me changer. En sortant je longe le couloir qui mène au salon et devant un spectacle, j'écarquille grand les yeux. Ken est là, sur son téléphone torse nu. Ses muscles sont un peu effacés, la fatigue est présente sur son visage et la faim lui a creusé les joues. Mais je ne peux m'empêcher de le trouver beau. Je le regarde et l'inspecte sous tous les angles c'est fou ce qu'il peut être sexy. Il relève la tête de son portable avant de mettre son t-shirt et de me regarder:
-Attention tu baves.Mes joues virent au rouge. Il s'approche de moi et pose délicatement ses mains sur mon corps, l'une dans le creux de mon dos et l'autre relève ma tête que j'avais baissé morte de honte. Il plonge son regard froid dans le miens, il me glace le cœur presque instantanément, un frisson me parcours la colonne vertébrale jusqu'en bas de mon dos. Et pourtant ses mains mettent mon corps en ébullition au niveau des zones de contact:
-Tu es vraiment sexy quand tu rougis. Je meurs d'envie de t'embrasser.
-Alors fait le.
-Non je ne peux pas.
-Pourquoi?
-Je ne craquerais pas.
-...Ma bouche est grande ouverte, j'y croyais vraiment sur ce coup là. Il sourit content de lui et se dirige vers la porte de sortie:
-Aller tu viens la moche?
-Ouais, j'arrive.Mes jambes sont toutes tremblante, mon cœur cogne dans ma poitrine, mon souffle est court, mon ventre est en vrac et dans ma tête c'est le foutoir. Dans les escaliers j'ai l'impression que mes jambes ne me portent plus. Pourquoi il n'est pas dans le même état que moi? Il a l'air d'aller bien. Peut-être que pour lui ce n'est qu'un jeu. Il ne ressens sûrement rien pour moi. Je suis sûrement une fille comme les autres pour lui, une fille qui ne vaut pas spécialement le détour:
-Arrête de penser, t'es bruyante.
-Quoi?
-Tu penses trop. Lâche prise Juliette.
-Je ne comprend rien.
-A quoi?
-A tout.
-Dans la vie tu dois accepter le fait que tu ne peux pas tout comprendre, pas tout diriger, pas tout contrôler ni posséder.Je m'affale sur une marche:
-Je... je crois que je ne suis pas heureuse.
-Ce qui est sure c'est que si tu te poses trop de question tu ne le seras jamais.
-Je n'arrive pas à m'arrêter, ça carbure tellement dans ma tête, je sens qu'elle peut exploser à tout moment. Je ne vais pas y arriver.
-Arriver à quoi?
-Je n'en sais rien, à tout.Il s'assoit à côté de moi et prends son air sérieux:
-J'étais pareil, je pensais que rien n'avait de sens dans la vie et que j'allais souffrir quoi que je fasse.
-La corde est peut-être moins raide qu'avant mais elle ne me cisaille pas moins les pieds pour autant.
-Parce que tu as peur, accepte de lâcher prise et tombe. Laisse toi tomber et peu importe où tu atterriras je te promet que je serais avec toi.
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Colocation pleine d'action (Tome 1)
FanfictionJuliette et Ken, deux âmes en peines et deux colocataires. Hantés tous deux par leur démons, elle par son passé et lui ses pensées. Ils vont se rendre compte qu'ils ont besoin l'un de l'autre pour s'en sortir.