Colocation pleine d'action (Tome 1)

12~Exception (pdv Ken)

Juliette parle avec Mekra sur le balcon, je reste à l'intérieur avec Doums et Adèle. Leur appartement est ouf, dommage que le jacuzzi soit encore hors service...
Adèle rejoins Mek et Juliette pendant que je reste avec Doums:
-Alors la colocation?
-Ça va, elle est différente des autres amis ça va.
-Juliette ou la colocation?
-Les deux...
-Adèle m'a dit que Juliette t'avait cramé avec tes cauchemars.
-Ouais.
-Elle est au courant?
-Ouais, j'ai l'impression que je peux tous lui dire, c'est bête, elle ne me dit rien.
- Peut-être qu'il n'y a rien à dire, que c'est une fille posée et sans histoire.
-Elle a des choses à dire, je penses qu'elle ne me fait pas assez confiance.
-Ben essaie d'aborder le sujet en douceur. Moi avec Adèle je prépare toujours un truc posé et j'aborde doucement le sujet.
-Ouais mais c'est pas pareil. Je devrais m'en foutre totalement, ce n'est que ma coloc mais je sais pas.
-Mec arrête un peu, tu l'aime vraiment bien.
-Arrête un peu j'ai le cœur en off depuis Mia.
-Ouais ben peut-être que ta crevette est entrain de la rallumer sans que tu le veuilles.

J'hausse les épaules, je ne sais pas si je ne réagis pas parce que c'est vrai ou parce que je n'arrive pas à comprendre ce qui m'arrive.
De toute façons j'ai d'autre chose à penser:
-Tu lui a dit pour le voyage? Demande Doums.
-Non je sais pas comment lui dire.
-Ben tarde pas trop, c'est dans moins d'une semaine mec.
-Je sais je lui dirais ce soir.

Je la vois revenir sur le dos de Mekra qui court partout. Elle rigole comme une folle avec Adèle qui hurle depuis le balcon. Je n'ai pas envie de lui dire, parce que si je lui dit cela aura une allure officiel et je ne pourrais plus faire demi-tour... je ne suis plus très sûr de vouloir partir. Toute la soirée se déroule sans problèmes, j'avais bien précisé que Juliette n'était pas au courant de notre départ, donc il n'y a pas eu de gaffe. Nous avons déposé Framal chez lui et je suis seul avec Juliette à présent:
-J'ai quelque chose à te dire. Dis-je en garant la voiture.

Je l'arrête et me concentre sur elle et ses yeux plein d'inquiétude:
-Faut pas que tu me coupes parce que c'est dure à dire... Je vais partir dans 4 jours au Japon pour écrire un album.

Ses yeux restent figés:
-Pourquoi tu restes pas ici?
-Parce que j'ai pas l'inspiration à Paris.
-D'accord, tu pars combien de temps?
-Pour le moment ont a prévus un mois, mais on devra rallonger si il faut.
- Tu le sais depuis combien de temps?
-Je savais pas comment te le dire, j'avais peur de ta réaction.
-Depuis combien de temps?
-Depuis le début de notre colocation. Donc plus de deux mois.
-D'accord.

J'avoue qu'elle réagit mieux que je ne l'aurait espéré, mais après tout comment pourrait-elle réagir? Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre:
-Je sais que j'aurais dû te le dire avant...
-Je m'en fout tu fais ce que tu veux, je suis pas ta copine, juste ta coloc. Alors que tu sois là ou pas sa change rien pour moi.

Oh... je ne sais pas comment réagir. Je n'arrive pas à savoir si elle est sincère ou non. Nous descendons de la voiture et montons à l'appartement. Dans l'ascenseur elle ne me parle pas et ne m'adresse pas un regard. Je restes silencieux, une fois dans l'appart elle file dans sa chambre et n'en ressort plus. Je décide de la laisser pour ne pas envenimer les choses.

Je me couche. Le sommeil ne vient pas et encore une fois je me dirige vers la cuisine pour prendre un somnifère, je passe donc devant la porte de sa chambre. Je ne peux m'empêcher de coller mon oreille dessus comme un gamin et je l'entends sangloter. J'ouvre doucement la porte:
-Ça va?
-Ouais.
-Tu as quoi?

Elle s'assoit sur son lit et me regarde avec ses petits yeux plein de larmes, cette vision me brise le cœur:
-Rien c'est bon.

Elle se lève passe à côté de moi qui comme un con ne réagis pas. Elle va dans la salle de bain et se met sous la douche. Je repense à ce que m'a dit Doums et me recouche. Au final je n'ai pas pris mon somnifère, mais j'ai trop la flemme d'aller le chercher. Je regarde vite fait mon portable et je l'entends repasser une trentaine de minutes plus tard. Elle fait un arrêt devant ma porte. 15 sec s'écoulent avant qu'elle n'y toque:
-Oui?
-Je peux rester un peu?
-Ouais bien sûr. Dis-je en tapotant la place à côté de moi.

Elle s'allonge dos et moi et s'empresse de coller son dos à mon torse. Elle respire un bon coup:
-Je veux pas que tu partes...dit-elle d'une voix presque inaudible.
-Je suis désolé.
-Mais tu me laisses toute seule.
- Il y aura Adèle et Mek et fram nous rejoignent plus tard.
-Je sais mais bon, eux c'est pas toi.
-Encore heureux je suis beaucoup mieux.
-Pourquoi tu prends jamais rien au sérieux? Tu trouves toujours des échappatoires.
- j'en sais rien.

Elle se lève et commence à se diriger vers la porte. Je commence à ouvrir la bouché pour articuler ce que je penses vraiment et cette fois sans aucuns filtres:
-... Parce que je ne sais pas parler de ce que je ressens...

Elle se stop mais reste silencieuse:
-Je veux aussi rester avec toi...

Elle commence à pleurer et s'assoit sur le lit à côté de moi:
-Pourquoi tu pars alors?
-Parce que c'est mon travail.

Elle ne répond pas:
-Tu veux rester dormir ici?

Elle fait un hochement de tête de bas en haut:
-Mais je croyais que tu n'aimais pas dormir avec quelqu'un.
-Je peux faire une exception.

Elle sourit avant de s'allonger de se blottir machinalement dans mes bras.