35~Rumeur vraie (pdv Ken)

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La rumeur est vite devenue virale, mais je me suis abstenu d'en parler à Juliette, je disais vouloir attendre le bon moment, mais je priais pour qu'elle le découvre par elle-même à vrai dire. Ce soir il y a une soirée chez Sneazzy alors je saisie mon portable et envoie un message à Juliette qui est chez son éditeur:
~Soirée chez Sneazz ce soir tu viens?~

Je verrouille mon portable et regarde ma sœur assise face à moi:
-Ça va?

Son regard est livide et sombre:
-Oui, bon tu vas faire quoi du coup? Dit-elle.
-Pourquoi?
-Pour la rumeur blaireau.
-Ah bah je vais dire la vérité que c'est un coup d'un soir.
-Ouais, faudrait peut-être que tu penses à te caser un jour.
-Je sais.
-Maman s'inquiète.
-Je sais. J'essaie déjà de gérer ma carrière, mon label et ma vie avant de m'engager dans un truc sérieux.
-Si tu le dis.

Je sors une cigarette d'une paquet neuf, je la coince entre mes lèvres et l'allume. J'inspire doucement cette délicieuse fumée:
-C'est vraiment répugnant.
-Toujours aussi gentille petite sœur chérie.
- Tu manques beaucoup à Charlie.
-Il me manque aussi.
-Tu devrais venir le voir plus souvent.
-Je sais, j'ai pas le temps.
-Trouve-le alors.

Elle se lève sans demander son reste et s'en va me laissant seul sur cette terrasse de restaurant. Le soleil rayonne dans une journée pourtant si vide qu'elle triste ironie. J'ai besoin de faire un break. Je paye et prends ma voiture, je roule vers une direction inconnu mais dans un but précis, je veux juste tout oublier. Le message de Juliette me ramène sur terre:
~ Oui si tu veux~
~C'est comme toi tu veux.~
~Je suis d'accord~

Je sourit et me résigne. De toute façon ce n'est pas aujourd'hui que ma vie va changer, je fais demi-tour avec une légère déception dans le cœur. J'ai parfois l'impression qu'on ne peut jamais partir de Paris, ensorcelé par cette ville c'est impossible de franchir ses frontières définitivement, tout nous ramènes sans cesse à elle. Je décide d'aller la chercher pour lui éviter de traverser la ville en métro. Je m'arrête devant le bâtiment heureusement qu'il y a une place. Je l'attends, la fenêtre ouverte et une  cigarette se consument au bout de mes lèvres. Les portes automatiques s'ouvrent et une petite  brune sort emmitouflée dans un pull en laine, elle met sont sac sur son épaule et relève la tête, lorsqu'elle m'aperçoit un sourire se dessine sur son visage ce qui illumine le miens sans même que je le veuille. Elle monte dans la voiture et embrasse ma joue:
-Merci d'être là j'avais pas le courage de rentrer en métro.
-C'est ce que je me suis dit. Et on doit parler d'un truc.

Je jette mon mégot, ferme la fenêtre et démarre doucement:
-Tu parles des magasines? Dit-elle.
-Tu es au courant?
-Ouais, les autres le sont?
-Pour la rumeur ou nous deux?
-Les deux.
-Non et non.
-Après ils ne pensent peut-être pas que c'est moi, ça pourrait être n'importe qu'elle fille.
-Mais moi je sais que c'est toi.
-On va faire avec.
-Tu préfères que ça reste encore secret?
-Je crois que c'est mieux pour nous.
-Ça m'excite de devoir nous cacher comme des enfants.
-Ouais bah garde tes pulsions mon vieux.
-Tu verras un jour... tu me supplieras de te faire l'amour.
-L'espoir fait vivre.

Elle me fait tourner en bourrique cette fille. Je rigole et roule sur le périphérique jusqu'à chez nous. En rentrant elle se douche et se prépare pour la soirée tout comme-moi:
-Ken? M'interpelle-t-elle depuis sa chambre.

Je rentre dans sa chambre et m'assoit sur son lit en la regardant se préparer devant sa coiffeuse, elle coiffe doucement ses longs cheveux brun et brillant:
-Tu m'as pas dit, c'était comment avec ta sœur?
-Elle m'a reproché de pas suffisamment m'occuper de Charlie mais j'ai pas le temps.
-Je sais que tu vas trouver une solution.
-Oui c'est ce que j'essaie de me dire. Peut-être qu'il pourrait dormir ici ce week-end?
-Oui si tu veux. Je peux lui laisser ma chambre et aller à la soirée que Camille m'a proposé.
-Une soirée?
-Ouais avec des gens de l'édition et des auteurs, ça peut propulser ma carrière.
-Oui ça peut être bien. Mais tu peux dormir ici, je laisse ma chambre à Charlie et on dort ici à deux.
-On verra. T'es prêt?
-Ouais.

Elle se lève et je l'attrape par le bras avant de l'attirer dans le lit avec moi. Je respire son odeur, je touche son visage, ses cheveux, son corps:
-Qu'est-ce qu'il t'arrive?
-Je t'ai pas vue de la journée.
-Oh tu m'as manqué aussi sale moche.

Nous prenons le métro et sortons quelques stations plus loin, le noir de la nuit est aveuglant et le silence assourdissant. Je rentre le code et nous montons directement aux 3 ème étage avant de rentrer dans un appartement assez silencieux et sombre. Les gars sont là assis dans le canapé et nous interrogent du regard dès que l'on rentre. Aucuns d'eux ne parlent:
-Il se passe quoi là? Demandais-je.
-C'est qui la meuf? C'est Ju? Demande Mekra brisant le silence.
-Quelle meuf?
-Celle des journaux. Dit Framal.
-C'est... c'est une fille comme-ça.
-Menteur, tu ne prendrais pas autant de risques. Dit Deen visiblement énervé.
-C'est ton ex? Demande Sneazz craignant ma réponse.
Je jette un regard à Juliette, dans ma tête c'est les bordel qu'est-ce que je dois faire?
-Oui...

Je vois Juliette passer à côté de moi avant de s'assoir sur les genoux de Mekra par manque de place, elle a l'air choqué mais ne laisse pas paraître grand chose et essaye d'être la plus difficile à décrypter possible. L'interrogatoire continue:
-Ça fait combien de temps? Demande Doums.
- J'en sais rien.
-Pourquoi tu fais ça t'es vraiment con. Dit Zer2.
-T'as pas assez prix chère comme ça? Dit Sneazzy.
- ça en vaut la peine. Dis-je en regardant Juliette droit dans les yeux.

Son regard est confus, le rouge lui monte aux joues et de la gêne passe sur son visage:
-Il n'a pas à se justifier de toute façons. Dit une voix timide.
-Juliette à raison, c'est sa vie faut le laisser tranquille. Renchéri Adèle.

Les gars se regardent et se résignent à abandonner, la soirée commence même si la tension est palpable tout ce déroule plutôt bien. Juliette est assez distante, toujours avec Mekra, plus que d'habitude. Je ressens une petite jalousie, il faut dire que je suis relativement possessif et le dit de savoir qu'il n'y a rien d'officiel entre nous et que la porte est ouverte à toutes autres personnes m'effraie...
Je parle avec Framal d'un feat pour le prochain album quand je me surprend à chercher Mek et Juliette de regard:
-Eh gros tu m'écoutes?
-Ils sont où?
-Qui? Demande Framal.
-Juliette et Mekra.
-Ah ils sont sortis fumer. Détend-toi, il va pas lui faire de mal.

Je me lève d'un bon et marche d'un pas peu rassurer vers le balcon j'angoisse ouvrir cette porte pour découvrir ce qui se cache derrière. J'appuie sur la poignet et ce qui se déroule sous mes yeux me met en colère...

Colocation pleine d'action (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant