7~Soirée (pdv Juliette)

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Je suis avec Adèle depuis le début de la soirée, Ken m'a laissé tomber pour rejoindre Mekra. Tout le monde est assis sur les canapés, il y a Deen, Jazzy, Nemir, Mekra, Framal, 2zer, Sneazzy, Doums, Adèle, Ken et moi. La soirée se passe très bien, mais Ken ne fait même pas attention à moi... Je décide d'aller dans la cuisine pour chercher de l'eau, j'ai besoin de faire passer l'alcool.
Je cherche désespérément les verres, mais ils sont introuvables.
D'un coup, je sens un corps contre le miens, je reconnais tout de suite l'odeur de Ken, il est dans mon dos. Mes joues virent au rouges pendant qu'il attrape un verre dans un placard beaucoup trop haut pour moi. Il me le tend mais reste silencieux:
-Ça va? Tentais-Je.
-Ouais, je penses que je vais rentrer, je ne me sens pas bien.
-Tu es fatigué?
-Et toi tu es songeuse, depuis un long moment déjà.
-Ouais, si je te poses une question tu répondras honnêtement?
-Ça dépend.
-Pourquoi les filles ne restent jamais dormir chez toi?
-Mais c'est quoi le problème?
-Si tu couches avec elles, elles devraient dormir là enfin je trouves ça logique.
-Pas moi. Dit-il en s'énervant.
-Répond s'il te plaît.
-Parce que j'ai du mal à dormir.  Donc je dors toujours seul, j'aime pas dormir avec quelqu'un.
-J'avais remarqué.
-Pourquoi?
-Tu passes tes nuits entières sur le toit, t'es toujours cerné et tu es toujours fatigué. Ken, je m'inquiète pour toi. Dis-je en posant timidement ma main sur sa joue.

Il pose sa main sur la mienne et ajoute:
-Ne t'inquiète pas pour moi, ça va.

Je voyais dans son regard qu'il me cachait quelque chose mais quoi? Je m'imaginais les pires scénarios dans mon esprit sans même me
douter d'un semblant de vérité:
-C'est qui lui? Demandais-Je en prenant un cadre avec une photo de Ken, Doums et d'un autre gars quand ils étaient ados.
-C'est Mo.
-Sneazzy?
-Non, c'était petit mo.
- C'est qui?
-Un vieil ami à qui on ne parle plus.
-Ah, ok. Tu étais mignon quand tu étais ado.
-Je suis toujours aussi mignon.
-Ouais ça ça se discute.
-Quoi?
-Non, rien.

Je lui fait un bisous sur la joue et disparaît dans le salon avec les autres. Je m'assoie sur la place que Ken avait laissé vide. Je le vois arriver:
-C'est mort bouge tes fesses crevette.
-Mais j'ai plus de place moi.
-M'en fout.

Je me lève d'un air triste et il s'assoit, il m'attrape avant que je n'ai le temps de faire quoi que ce soit et me fait tomber sur ses jambes. Je cale machinalement ma tête contre son torse pendant que sa voix me berce.
Je sombre lentement quand il me secoue doucement:
-Crevette, je vais fumer.
-T'es sérieux, j'étais trop bien là.
-Tu te remettras après, je vais pas tarder de toute façons.
-Tu vas partir?
-Ouais.
-Tu t'amuses pas?

Il hausse les épaules:
-Ok ben je te suit de toute façons.
-Comme tu veux.

Je sourit et le suis vers le balcon où se trouve tout le monde. Il fume sa cigarette avant de dire au revoir aux autres. Je salut Adèle qui me fait la bise:
-Faut trop qu'on se voit pour une aprem sans ses cons.
-Bien sûr, ça pourrait être trop bien. Dis-je toute joyeuse.
ou
Je suit Ken dans les escaliers, il descend beaucoup trop vite pour moi. J'essaie tant bien que mal de le suivre et manque de tomber, pile à ce moment il se retourne et je lui tombe dessus. Bref on se retrouve par terre comme deux cons:
-Lève-toi crevette.
-Non je dors, je suis fatigué.
-Aller bouge tes fesses.
-Chut.

Je le sens se relever et il me porte comme un sac à patate avant de me mettre sur la plage arrière de sa voiture.

J'entends des cris qui me sortent de mon sommeil réparateur, je me dirige vers sa chambre. Je toque mais aucune réponse et les cries s'amplifient. Je rentre dedans et le trouve allongé sur son lit, il bouge dans tous les sens, je crois apercevoir quelques larmes. Je le secoue pour le réveiller. Il sort de sa léthargie, me regarde et dit:
-Qu'est-ce que tu fout dans ma chambre?
-Tu faisais un cauchemar alors je suis venue te réveiller.
-Sors.
-Ken...
-DÉGAGE.

Je dois avouer que je n'avais qu'une envie c'était de pleurer, on ne m'avait jamais parlé comme ça avant, j'ai l'impression d'être face à mon père et ma mère qui se disputaient encore à son sujet, j'ai tellement peur, tellement mal. Je repars dans ma chambre et claque la porte avant de la fermer à clé.
Je m'allonge dans mon lit et pleure face aux souvenirs qui remontent. J'entends Ken à la porte, il frappe, il essaie de l'ouvrir, il s'excuse me promettant de ne jamais recommencer. Mais je n'écoute pas, je n'écoute plus:
-Putain ouvre cette porte Juliette. Je suis désolé, je voulais pas te parler comme ça.

Je ne sais pas ce que je ressens, mais je n'ai pas envie de rester ici, je ne veux plus être dans cet appartement avec lui.

Colocation pleine d'action (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant