14~Respire (pdv Ken)

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Je souffle quelques bulles d'air de temps en temps, au dessus de moi je vois tout le monde nager. Le calme me perce les tympans et la pression m'appuie sur la cage thoracique. Je remonte à la surface et reprend une profonde inspiration. Je regarde Adèle en demandant du regard où est Juliette, elle hausse les épaules. Je me sèche un peu avant de monter dans ma chambre. Je la vois debout entrain de regarder son corps dans ce maillot de bains sous tous les angles:
-Tu viens?

Elle sursaute et cache son ventre:
-Ouais j'arrive. Tu crois pas qu'il est trop provocateur ce maillot?
-J'en sais rien, je suis un mec.
-Justement si tu me vois comme ça, comment tu réagirais?
-Je crois pas que tu veuilles le savoir, mais un indice là je me contrôle de ouf.
-Ok ben je vais le changer.
-Non, tu es belle comme ça. Juste fais un chignon, j'aime bien quand tu en fais.

Elle rigole légèrement avant de faire un de ces légendaire chignon ébouriffé qui trône au sommet de son crâne:
-on y va?

Elle prend ma main et on commence à descendre. Elle s'assoit au bord de la piscine et reste avec Adèle, au bout d'un moment je sors de l'eau et égoutte mes cheveux au dessus d'elle:
-C'est froid arrête!!!

Je rigole et la porte sur mon dos en sac à patate avant de la jeter dans l'eau:
-Je te déteste.
-Mais naaaaan.

Elle s'accroche à moi car elle n'a plus pied à cet endroit:
-Je savais pas que tu avais un tatouage. Dis-je au creux de son oreille.

Je vois sa peau frissonner, je ne sais pas si c'est le froid ou si c'est l'effet que je lui fait, mais j'espère que c'est la deuxième option...:
-Tu n'es pas obligé de tout savoir Samaras.

Je dois  avouer que lorsqu'elle m'appelle comme ça, ça a aussi son petit effet:
-Crois-moi, un jour je s'aurais tout...
-Rêve toujours mon chéri.
-Crois-moi qu'au lit elles me disent toujours tout.
-Tu me dégoûtes.

Elle me lache et sors de la piscine avant de se remettre à côté d'Adèle qui lui parle.
Et merde... je sens son regard lourd sur moi.
Je reste le plus naturel possible et quand Adèle disparaît je prends sa place:
-Je croyais qu'on s'amusait sinon je l'aurais pas dit.
-Je sais c'est pas grave.
-Ta voix dit le contraire.
-Oui, c'est juste que ça m'a un peu vexé que tu penses aux autres à ce moment là. Mais c'est pas grave.
-Si tu le dis.

Le reste de la soirée se déroule plutôt bien, il est 3h quand tout le monde part se coucher. Juliette a beaucoup bu, alors je trouve enfin un peu de courage pour lui dire ce que je voulais lui dire depuis un moment déjà:
-Je ne penses jamais aux autres quand je suis avec toi...
-C'est vrai?
-Oui...
-Moi j'ai pas peur de toi...

Et elle s'endort, comment ça elle n'a pas peur de moi? Je meurt d'envie de lui poser dix milliards de questions, qu'est-ce que ça peut dire? Elle se colle à moi et je m'endors bercé par sa douce odeur.
Je me reveil parce que je sens quelqu'un gigoter dans le lit, Juliette s'agite dans tous les sens:
-Juuuu?
-...
-Crevette réveille toi.

Elle se redresse d'un seul coup, essoufflé et perdu. Elle se détache les cheveux et s'assoit au bord du lit:
-Ça va?
-Ouais, j'ai juste fait un cauchemar.
-Tu veux en parler?
-Je sais pas. Tu veux aller à la piscine avec moi?
-Ouais si tu veux.

Elle commence à s'habiller et cherche quelque chose dans ses affaires, elle perd patience et commence à s'énerver, des larmes coulent sur son visage. Je m'approche d'elle:
-Tu cherches quoi? demandais-je doucement.
-Un pull... et je pleure pour ça, j'ai honte de moi parfois.
-Mais non on s'en fout.

Je lui tends mon pull Trasher noir et elle le met. On descend en bas et on s'assoit sur les transat pour regarder le ciel. Elle se calme doucement:
- J'aime pas te voir comme ça crevette.

Elle se blottit un peu plus contre moi:
-Je suis désolé, c'est la fatigue.

J'ai envie de savoir ce qu'elle a, je meurt d'envie de savoir ce qu'il la tourmente, mais je sais qu'il lui faut du temps alors je ferme les yeux et savoure cet instant. Elle se lève et commence à enlever les multiples couches de vêtements sur son dos pour se mettre en sous-vêtements:
-Tu fais quoi?
-Je vais dans l'eau tu viens?

Je rigole et enlève mes vêtements pour faire comme elle, elle me tends la main et s'approche doucement de moi. Son regard se perd dans le mien qui fait des aller et retour entre ses yeux et ses lèvres. Mes bras se calent machinalement au creux de son dos. Son odeur embaume mes narines, elle me rend fou. Mon ventre est secoué dans tous les sens, je ne suis plus qu'à quelques centimètres de ses lèvres, des frissons traversent mon corps. Je peux presque toucher ses lèvres, mes lèvres me brûlent, me piquent. Elle réduit un peu plus l'écart avant d'articuler:
-Je ne craquerais pas en première.

Elle me sert contre elle et se laisse tomber dans l'eau. Je ressors de l'eau en la cherchant du regard, mais elle est déjà loin de moi à rigoler comme une folle. Je sais qu'elle fait ça pour éviter d'avoir à me parler de tout ça. Je l'attrape et la sors de l'eau en la portant sur mon dos. Je la jette à nouveau dedans mais cette fois je reste en dehors et m'assoie dans le transat:
-Tu sors déjà?
-Bah ouais, je suis fatigué moi.
-Ah désolé.
-Mais arrête de t'excuser tout le temps.

Elle sort de l'eau et égoutte ses cheveux. Je détail son corps comme un drogué détaillerais son joint. Ses formes rendraient fou n'importe quel mec. J'ai envie de me jeter sur elle, de l'embrasser jusqu'à mourir par manque de souffle. Je l'attrape et la fait tomber sur moi. Les formes de son corps épouse mon corps à la perfection. Elle se met confortablement et commence à fermer ses petits yeux émeraudes. Je mets une couverture sur son corps frêle et elle s'endort doucement dans mes bras.

Colocation pleine d'action (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant