Colocation pleine d'action (Tome 1)

57~Amitié retrouvée (pdv Ken)

-C'est hors de question!! Hurle Adèle dans le téléphone.
-Pourquoi?
-Tu sais très bien pourquoi. Elle nous a lâchement abandonné parce que pour une fois tout n'allais pas forcément dans son sens.
-J'ai aussi tout plaqué.
-Oui mais toi c'est différent, toi t'as l'habitude de te barrer et t'as traversé beaucoup de choses dure. Elle c'est juste que son petit papa lui a dit non alors elle a fait une crise.
-Adèle?
-Hmmm?
-Je crois que tu n'es même pas au courant d'une seule chose qui est arrivée dans sa vie. Elle a souffert, elle est aussi cassée que nous...
-Elle n'a rien dit.
-Elle ne m'a pas tout dit à moi non plus.
-Je vais réfléchir. Je te donne ma réponse dans la journée.
-Merci.

Je raccroche et prépare à manger pour Mekra qui arrive bientôt. Je fais des pâtes vite fait, j'ai pas vraiment le temps de faire un truc plus élaboré. On va direct au studio après ça fait longtemps qu'on y est pas allé entre les concerts et les problèmes avec le label et de nombreux autres problèmes, j'avais délaissé le studio.
Je m'assoie dans le canapé et m'assoupis dû à mon absence d'une nuit descente. C'est Mekra qui dit doucement:
-Euh pourquoi y a plein d'eau qui coule de la casserole??

Inculque comme il est en cuisine en fait l'eau débordais à cause de l'ébullition de celle-ci.
Je cours à travers mon salon en passant devant Mekra qui dit:
-Ah ouais ça dit même pas bonjour.

J'arrête le feu mais c'est déjà trop tard, les pâtes sont trop cuites et mon sol est une mare d'eau:
-Domac? C'est rapide et on sera pas en retard. Propose Mekra avec un grand sourire. 
-Non, je dois faire gaffe à ce que je mange là.
-Pire qu'une fille. Je connais un resto pas mal, c'est pas trop trop loin. Mais faut se dépêcher!
-Ok on prend la voiture?
-Ouais vas-y.

On monte dans la voiture noir et on roule. Comme d'habitude Mekra me fait chier à me presser pour ne pas être en retard. Je me gare sans trop de difficultés et on rentre dans un restaurant assez petit et tranquille. Mekra prends un burger avec des frites, le contraire m'aurait étonné. Quant à moi je prend seulement des lasagnes. C'est pas très léger mais ça me rappelle plein de souvenirs avec Ju' à l'appartement. Cet appartement que je vais devoir vendre. J'ai déjà commencé à faire quelques cartons mais j'arrive pas à me résoudre à le faire. Comme d'habitude, je fuis en repoussant sans cesse le moment fatidique.

Je parle avec Mekra et il me dit de me dépêcher de finir sinon on sera en retard au studio et Hefner va peter un câble. Mais les lasagnes me brûlent les lèvres, je vais devoir faire un sacrifice, laisser les lasagnes ou manger et me cramer le palais. Alors que je réfléchis à ce dilemme plus que complexe la porte s'ouvre laissant rentrer le froid, ma peau frissonne mais je n'y fais pas plus attention que ça. Les personnes ne s'assoient pas très loin et prennent leur commande:
-Des lasagnes s'il vous plaît.
-On en a plus désolé, ce monsieur a pris la dernière.

Je lève un œil de mon assiette, regarde en direction de la table et pose mes yeux sur elle. Une créature parfaite à la peau pâle et au cheveux noirs charbon. Elle me regarde de ses grands yeux verts. Elle sourit plutôt amusée par la situation:
-Désolé.
-Pas grave. Bon appétit.

Mekra la regarde avec de grands yeux et la dévisage. J'appréhende sa réaction tout comme Juliette qui est crispée et n'écoute même plus l'homme qui énumère les nombreux plats à la carte.
D'un coup Mekra se lève avant d'ajouter simplement:
-Ouah t'as pas grandi crevette. J'ai même pas le droit à un bisou?

Juliette s'excuse au près du serveur et se jette dans les bras de Mekra qui la sert contre lui. Je ne m'attendais pas du tout à cette réaction, mais ça me fait plaisir:
-Les gars je vous présente Molly c'est une amie de ma boîte d'édition.
-Enchanté, Hakim mais appelle moi Mekra.
-Salut.

Ils se serrent la main mais connaissant Mekra ce simple geste n'est pas sans conséquence. Je me lève pour faire de même:
-Ken enchanté.
-Oui je te connais. J'aime bien ce que tu fais.
-Merci ça fait plaisir.
-Venez manger avec nous. Dit Mekra complètement sous le charme de Molly.
-Je sais pas trop si c'est une bonne idée. Dit Juliette.
-Oui et de toute façons on a déjà fini de manger. Et on va être en retard.
-N'importe quoi on a grave de temps. Dit Mekra.

Je le regarde avec de grands yeux et je me dis dans ma tête: « Quoi!? T'es sérieux ça fait deux heures tu me fais chier pour que je me grouille je m'étouffes  à moitié avec mes lasagnes et d'un seul coup parce que Monsieur veut tirer son coup on a tout le temps du monde». Je termine vite mes lasagnes pendant que Mek parle avec Molly:
-Je vais y aller, à plus. Et c'était cool de vous voir. Dis-je.

Je commence à m'éloigner quand j'entends Molly rire jusqu'au larmes. Je m'arrête un instant et la regarde, les yeux dans le vide la tristesse voilant leur beau vert. Je prends mon courage à deux mains et m'approche d'elle. Je saisis sa main et elle me regarde surprise. Je la tire et elle me suit sans discuter:
-Merci.
-Je t'en prie, t'avais l'air de te faire chier.
-Ouais c'est sure que j'allais faire une jolie plante verte.

Je rigole avant d'ajouter:
-Une magnifique plante verte.
-Arrête ton baratin. Ça marche plus sur moi.

Je rigole doucement:
-Et pourquoi?
-Parce que ce qui est arrivé m'a appris à me méfier.
-Tu ne te méfies pas, tu as peur c'est tout.
-Arrête de toujours faire ce genre d'affirmation comme-ci étais dans ma tête. Je n'arrives pas à croire que même maintenant avec la tension entre nous, le fait que tu sois encore sur la touche ne t'empêche d'être comme...
-Comme quoi?
-Comme... TOI!
-Alors tu n'aimes pas ce que je suis?
-C'est pas ce que j'ai dit.
-Mais alors pourquoi t'es restée? Pourquoi t'es pas partie?
-J'en sais rien.

Je la regarde dans les yeux, ces même yeux verts que n'avaient vue pleurer, rires et s'embraser tant de fois. Maintenant ce n'était plus le même regard, les larmes te montaient aux yeux et je le savais. Alors comme un connard j'en ai joué, joué de cette faiblesse qui s'offrait à moi, de cette plaie que je rouvrais une fois de plus avec un couteau:
-Tu sais quoi? Tu aurais dû partir comme toutes ces connasses avant toi!

Je ne l'avais même pas remarqué, mais maintenant nous étions arrêté dans les rues à nous hurler déçus comme des sauvages se croyant seul au monde:
-Putain tu veux que je te dises? Je regrette tout, tout ce que j'ai pu dire ou faire pour toi. Tu dis que j'aurais du ma casser comme toutes ses connasses mais ouvre les yeux PUTAIN KEN!!! Elles se sont pas barrées, c'est toi et toi seul qui a fuit comme un lâche, comme à ton habitude. Tu ne sais rien faire d'autre que cela de toute façons.
-Tu veux savoir pourquoi t'es resté Juliette? Moi je vais te le dire. Parce que tu m'aimes!
-Je t'interdis de parler pour moi, tu ne sais rien de ce qu'il se passe dans ma tête.

Des larmes coulaient sur ses joues, je fermaient les yeux ne contrôlant plus rien et d'un coup un nuage de douceur m'enveloppa...