-Et depuis tout ce temps vous étiez un pseudo couple?
Elle fait un léger « oui » de la tête avant de plaquer son regard peu confiant dans le mien.
Je la sert contre-moi, je serre cette petite fleur si fragile comme un grand-frère le ferait pour consoler sa petite princesse:
-Fait rien dire aux autres. Ils ne doivent pas être au courant, Ken ne veut pas enfin je ne veux pas. Nous ne voulons pas tous les deux.
-Bien sûr tu me prends pour qui? Mais du coup la fille des journaux c'était toi?
-Ouais.
-Et il a dit ça devant toi, il a dit que c'était son ex, devant toi!
-C'est pas grave c'était le seul moyen de s'en sortir.
-Je le tuerais si il te fait du mal un jour.
-Et moi je tuerais la pétasse qui te fera du mal!Je rigole doucement et embrasse son front avant d'essuyer quelques larmes de ses joues rosées. Quand la porte s'ouvre sur Ken les yeux noirs de colère:
-Ça va? Elle a l'air pas mal votre contre-soirée. Je peux me joindre à vous?
-Bien sûr frère. Toujours de la place pour toi. Dis-je avec un ton plus haineux que je ne le voulais.
- Vous faisiez quoi? Demande-t-il faussement curieux.
-Rien je réconfortais ma reuss.
-Pourquoi?
-Parce qu'un enfoiré lui fait du mal. Dis-je en haussant légèrement le ton.
-Arrête Mekra c'est bon ça sert à rien. Dit une voix faible et presque inaudible dans mon dos.
-Oui tu as raison princesse. On va à l'intérieur.
-Ne l'appelle pas comme ça! Dit Ken en décomposant chaque mots accentuant toutes les syllabes le rendant plus menaçant.
-Qu'est-ce que ça peut te foutre?
-Rien!
-Bah alors pourquoi tu t'énerves?
-Pour rien pour rien. Dit-il soulé.Juliette m'attrape le bras et m'emmène dans l'appartement:
-Tu peux me ramener chez moi?
-Bien sûr ma belle.On monte dans ma voiture et je roule direction l'appartement de Ken et Juliette. Je m'arrête à un feu rouge:
-C'est à droite.
-Bah non ça va plus vite tout droit.
-Va à droite s'il te plaît.Je l'écoute et elle me fait m'arrêter devant un beau bâtiments dans le 8eme. Elle me sourit et me remercie avant de taper un code et de disparaître derrière la porte de bois noir vernis.
Je rentre direct chez moi, j'ai pas le courage de me retrouver face à Ken, j'ai pas envie de m'embrouiller ce soir.
Mon portable vibre et sans surprise c'est Ken qui veut savoir où je suis, il veut surtout savoir où elle est, même si il ne le dit pas.
Je ne répond pas et m'endort après une partie de fifa.Je me réveil à cause de ma porte d'entrée, un bruit assourdissant en provient. J'entends ensuite la porte se déverrouiller et des bruits de pas se déplaçant dans mon appartement. Le noir de la pièce m'empêche de voir plus loin que le bout de mon nez et un frisson de peur me caresse le dos. Je n'entend presque plus rien mise à part ma respiration saccadée et étrangement plutôt bruyante. Je ne bouge pas pétrifié par la peur, je prends un objet qui trainait sur mon bureau sans que je ne sache tellement ce que c'est. Les bruits de pas se rapprochent et font craquer quelques lattes de parquet, et la poignée se met à bouger, je lève mon bras avec mon arme présumé, je prie pour que cette porte ne s'ouvre jamais et je respire un bon coup silencieusement. La porte s'ouvre mais l'obscurité cache toujours la pièce et j'abat l'objet sur la tête de la personne:
-Aie putain!
-Ken?
-Bah ouais gros con.J'allume la lumière:
-Tu m'as fait peur batard.
-Et toi mal!Je regarde l'objet avec lequel je l'avais frappé quelques instants plutôt, c'est ma lampe de chevet:
-Ouais désolé j'ai cru que t'étais un mec chelou qui allait me violer ou un truc du genre.
-Je vais pas te violer wesh.
-Ouais, le gars serait aller au 3 ème.
-Au 3emes?
-Ouais la voisine du 3ème est grave bonne.
-Tu trouves toutes les meufs bonnes Mekra.
-Ouais, elles sont toutes belles.Je regarde le plafond d'un air rêveur et dit:
-Au fait qu'est-ce que tu fous ici?
-Je dois te parler d'un truc.
-Ouais je t'écoute.
-C'est à propos de la crevette.Et il me raconte toute l'histoire que je connais déjà, alors je fais semblant de l'entendre pour la première fois et lui ressort les mêmes expressions choquées qu'à juju avec des phrases du genre:
« Quoi? » « Nan je te crois pas » « c'est pas possible » bref je fais la confidente et écoute le petit grec se plaindre. Il me manque plus que les lunettes et je peux devenir psy:
-Et maintenant je sais pas où elle est.
-C'est vrai que t'as merde gros fallait dire que c'était elle et pas ton ex aussi.
-Elle veut pas que vous soyez au courant. Je crois qu'elle assume pas d'être avec moi.
-Théoriquement vous êtes pas ensemble.
-Je sais mais j'ai perdu trop de temps dans ma vie, je veux pas en perdre avec elle. Après je sais que ça durera pas forcément toute la vie, mais je sais qu'on peut vivre un vrai truc.
-Bah va lui dire Roméo.
-Vas-y t'es marrant toi c'est grave chaud.
-Porte tes couilles et va conquérir ta Barbie.
-Tu comptes continuer longtemps ça?
-Quoi? Dis-je d'un air innocent.
-Tu compte faire toutes les réf que tu connais?
-Bah je trouves ça drôle.
-Putain t'as vraiment un humour de tonton de la cité frère.
-Ouais enfin bref on est pas là pour parler de ça.
-Ben j'en sais rien je veux pas non plus faire le mec sensible et qui s'attache trop.
-Ouais bah sors-toi les doigts du cul parce que là ta Juliette elle va voir un autre Roméo. J'ai pas fait exprès désolé.
-Oh ta gueule tu forces là.Il rigole un court instant avant que son visage ne s'obscurcisse. Il me fait de la peine le grec, enfin une femme qui l'attrape dans ses filets mais une fois de plus il souffre:
-Elle est dans le 8ème.
-Quoi?
-Ta meuf, elle est dans le 8eme.
-Quelle adresse?
-Tu vas pas que je t'y conduise non plus.
-Non sérieux.
-Je sais plus trop rue de Bucarest je crois.
-Quel numéro?
-J'en sais rien, une porte en bois vernis. Mais n'y va pas maintenant c'est trop tôt frère.Il regarde sa montre, il est 6h du matin:
-Ouais j'irais dans 3h, tu penses qu'elle va se calmer?
-J'en sais rien t'as quand même grave merdé mec....
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Colocation pleine d'action (Tome 1)
FanficJuliette et Ken, deux âmes en peines et deux colocataires. Hantés tous deux par leur démons, elle par son passé et lui ses pensées. Ils vont se rendre compte qu'ils ont besoin l'un de l'autre pour s'en sortir.