Chapitre 22. « Retrouvailles »

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~ Leah ~

Je commençais sérieusement à perdre patience.

Poussant un soupir, je tournai ma tête vers ma table de chevet et attrapai mon téléphone pour voir quelle heure il était. La forte luminosité de l'écran m'éblouit violemment et je dus serrer mes dents avec force pour ne pas réveiller Azura qui dormait à l'autre bout du couloir. L'écran affichait seulement « 01 : 25 ».

Je m'ébouriffai les cheveux avec rage, frottai mes yeux lourds de fatigue et, me faisant à l'idée que le sommeil ne voulait pas de moi, je repoussai la couette au fond du lit. Mon regard se dirigea machinalement vers le plafond, émerveillés par le spectacle qui s'y déroulait. Dissimilés un peu partout sur l'ensemble de la surface, de minuscules éclats scintillants brillaient tels des diamants. Il fallait croire que même ces petites étoiles fluorescentes ne parvenaient pas à me rassurer assez pour que je m'endorme paisiblement.

Avec regret, je me levai du matelas en poussant une plainte silencieuse. J'allumai la lampe de chevet et admirai ma chambre pour la énième fois. En face de mon lit, une porte-fenêtre coulissante menait à mon propre balcon privatif, d'où j'avais une vue imprenable sur une partie de la forêt ainsi que sur cette mystérieuse villa qui m'attirait autant qu'elle me faisait peur. Mon lit, première chose que l'on voyait en entrant dans la pièce, était tout simplement gigantesque. Une immense couette moelleuse et sa multitude de coussins blancs aux motifs baroques dorés s'accordaient parfaitement avec la tapisserie beige qui comportait les mêmes arabesques baroques qui figuraient sur les oreillers. Tout avait été soigneusement pensé et étudié.

Le reste de la pièce avait un style moderne qui s'adaptait parfaitement avec le côté « ancien » des arabesques qui ornaient les murs. Un petit fauteuil en cuir noir était posté près de la baie vitrée. Une porte blanche aux bordures noires amenant à un dressing privatif se trouvait près de la salle de bain. Deux petites tables de chevet étaient positionnées de chaque côté du lit avec, sur chacune, une lampe accordée. Un immense bureau, où j'avais déjà posé mon ordinateur personnel, avec de nombreuses étagères tout autour prêtes à être remplies de livres, se tenait près des larges fenêtres. Un mannequin en fer forgé me faisait face, dans un coin de la chambre, attendant d'être habillé. Enfin, un miroir de deux mètres de largeur au moins qui allait du sol jusqu'au plafond me renvoyait mon reflet, qui arborait un air endormi.

Je fis mon lit en vitesse et, lorsque je relevai la tête, toute mon attention s'était dirigée vers le paysage qui s'étendait derrière les fenêtres. Inconsciemment, j'avais déjà choisi ma destination. Je pris rapidement de nouvelles affaires et enfilai quelque chose de décontracté avant de sortir en silence de la villa, refermant doucement la porte coulissante du salon derrière moi pour ne pas réveiller ma colocataire.

Puis, les mains dans les poches de mon sweat-shirt, je suivis les petites lumières tout le long de la piscine jusqu'au petit sentier de terre. Sans que je ne puisse me l'expliquer, je me sentais attirée dans cette direction par un soudain élan de curiosité ou bien à cause d'une autre cause extérieure que j'étais incapable de nommer. La seule certitude que j'avais à ce moment-là était que la forêt m'appelait.

Elle me suppliait de m'y aventurer.

Mes pas se firent de plus en plus pressés jusqu'à ce que, finalement, mon rythme se rapproche de ce qui ressemblait à une petite course, sans vraiment en être une. J'avais l'impression qu'une partie de moi, incontrôlable, désirait se rendre à tout prix et le plus vite possible au cœur de la forêt tandis qu'une autre, rationnelle, tentait coûte que coûte de tempérer mon comportement et de ralentir ma cadence. Néanmoins, toutes mes pensées étaient tournées vers ça et rien ne semblait capable de stopper net cette impulsion qui maîtrisait tout mon être.

Hypnose, tome 1, Notre Rencontre. | ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant